Actualité du Covid en Russie,vaccinations, témoignage
Incompréhensible attitude des dirigeants européens, dont le président Macron
A l’issue du Conseil européen du 25 mars 2021, tenu en vidéoconférence, le président français Emmanuel Macron s’est livré à de bien étranges déclarations contre la Russie et la Chine, sous couvert de vaccination anti-covid. “…nous sommes face à une guerre mondiale d’un nouveau genre, face notamment aux attaques, aux velléités de déstabilisation russes, chinoises d’influence par le vaccin….” . Ces déclarations sont intervenues après les propos du commissaire européen Thierry Breton, ancien ministre français, prétendant en substance qu’on avait “pas besoin du vaccin russe”.
Pourquoi tant de haine de la part d’un pays, le nôtre, où tous les jours les médias et les politiques affirment qu’il n’y a pas assez de vaccins, que les Britanniques nous ont détourné des doses d’Astra Zenaca, et où les traitements pourtant efficaces en début d’infection par le virus et généralement peu coûteux, sont déconseillés, voire interdits ? Et, cerise sur le gâteau, où l’héritage de Pasteur est en si mauvais état que nous sommes le seul pays du Conseil de Sécurité de l’ONU, à ne pas avoir son propre vaccin
Comme l’a dit le président Poutine en réagissant aux propos de Thierry Breton, quels intérêts défend ce commissaire européen ? Ceux des citoyens européens qui peuvent être confrontés à la maladie ou ceux des grands laboratoires pharmaceutiques ? D’autant que l’argument de M. Breton, selon lequel les fournisseurs européens suffiront ont tendance à confirmer les doutes du président russe car il y a peu de vaccins purement européens. Et dans la situation actuelle, où la doxa officielle (en Russie et en France) est de considérer qu’il faut vacciner le plus de gens possible, le plus vite possible pour “libérer” les gens des contraintes des confinements en tout genre, est-il bien raisonnable de se laisser aller à la russophobie géopolitique et peut-être économique contre un vaccin reconnu comme bon par les médecins et le Lancet ?
Plus de 6 millions de Russes ont déjà été vaccinés et il n’y a pas d’effets secondaires connus. Si cela avait été le cas, ça n’aurait pas manqué d’être relevé avec bruit et fracas, compte tenu du réseau d’opposition entretenu dans le pays et de l’oreille complaisant que leur prêtent nos médias. Par ailleurs, 55 pays ont à ce jour enregistré le Spoutnik V et la Chine annonce qu’elle en produira 100 millions de doses.
En fait, la Russie dispose de trois vaccins :
– le spoutnik V du centre Gamaley de Moscou, est le plus “ancien” et le mieux connu. Il fonctionne avec des adénovirus inactivés. C’est à dire que c’est un vaccin de type nouveau de fonctionnement génétique. On prélève un ARN partiel du corona qu’on transforme en ADN pour l’adénovirus de la protéine Spike du corona pour que l’organisme produise des anticorps. Mais à la différence de l’Astra Zeneca, qu’il est semble-t-il déconseillé d’inoculer aux gens jeunes, le Spoutnik V compte deux adénovirus d’origine humaine et non un seul issu de chimpanzé. Cela est important car si l’organisme du vacciné a déjà produit des anticorps dès la première inoculation, il risque de réagir au même adénovirus inoculé pour la deuxième injection. Le risque se réduit avec spoutnik car les adénovirus sont différents.
– l’épivak korona est produit par l’institut Vektor de Novossibirsk. Il est produit avec des protéines synthétisées. Ce n’est plus un matériel de soin génétique. Il est enregistré et produit en Russie.
– Le Kovivac du centre Tchoumakov de Moscou est un vaccin traditionnel à la Pasteur, à base de virus tués. Il est enregistré en Russie mais sa production plus importante devait commencer fin mars.
Ce n’est tout de même pas si mal pour un pays qualifié de pompe à essence. Rappelons aussi que les Russes ont joué un rôle essentiel en matière vaccinale dans l’éradication de la variole dans le monde et dans la lutte contre le SRAS et Ebola. Ils sont de plus aux aguets, compte tenu de leurs renseignements sur les laboratoires de l’OTAN installés en Géorgie et en Ukraine qui cherchent à trouver un génome typiquement russe en vue d’une offensive biologique. La suffisance de MM. Macron et Breton est tout de même assez mal venue.
Quant aux demandes d’enregistrement par l’Union européenne, puisque nous lui avons tout confié malgré la possibilité pour chaque pays d’intervenir encore en matière de santé publique, ce que font la Hongrie, la Slovaquie, la Tchéquie et peut-être l’Italie, elles ont été faites dès le 21 janvier 2021. L’Union européenne n’a commencé à étudier la chose que le 5 mars ! Et une délégation doit se rendre en Russie seulement le 10 avril !
Pendant ce temps, tout le mois de février et en mars, nous avons entendu nos médias et les politiques de tout bord proclamer qu’il n’ y avait pas assez de doses de vaccins ! Pourquoi de tels délais ? Pour les intérêts de qui ? En plus, selon des sources russes, le président Poutine a proposé dès septembre 2020 à la France de produire du Spoutnik V, au cours d’une conversation téléphonique avec Macron. Comme ni l’institut Pasteur ni Sanofi n’avaient de produits, l’occasion était plutôt bonne à première vue. Ah si seulement on était souverain, comme l’a dit M. Macron dans sa diatribe anti-russe et anti-chinoise pour souhaiter une souveraineté pour la production de vaccins ! Si on n’était pas aux ordres russophobes de nos amis d’outre-Atlantique et de leurs affidés financiers qui agissent pour leurs propres intérêts qui ne sont pas forcément les notres !
Voici tiré de :
Dissonance
Journal d’un Frussien ~ Дневник Фрусского ~ A Frussian Diary
https://alexandrelatsa.ru/category/articles-en-francais/
Le témoignage d’une diplomate russe en poste à Paris qui vient de rentrer à Moscou, publié dans Valeurs actuelles ainsi que quelques données sur la vaccination en Russie.
Paris-Moscou, aller simple pour une vie normale
Alors que la France est reconfinée, la Russie a réussi à tirer son épingle du jeu. De retour dans son pays, la diplomate Ekaterina Kopylova goûte à nouveau les plaisirs simples des spectacles et des restaurants tout en s’interrogeant sur les causes de ces différences entre nous.
https://alexandrelatsa.ru/2021/03/les-jeunes-diplomates-russes-face-au-monde-daujourdhui/
Lorsque l’avion d’Aeroflot a touché le sol de Moscou le 11 mars dernier, je n’étais pas allée en Russie depuis plus d’un an. Les voyages en période de pandémie étaient fortement déconseillés aux diplomates russes, sauf pour motif impérieux, comme en l’occurrence la fin de ma mission de quatre ans et demi au sein de notre ambassade à Paris. Les rares connaissances ayant effectué un aller-retour dans les derniers mois m’avaient encouragée: « Tu vas retrouver la vie normale ». Le déjeuner de bienvenue organisé par mes proches dans un nouveau restaurant à la mode et le billet pour une comédie musicale ont acté la réalité de cette promesse.
J’avais plutôt bien vécu le premier confinement du printemps 2020, goûtant le luxe d’ordinaire inaccessible aux diplomates du recueillement et du silence, me consacrant aux traductions d’ouvrages géopolitiques et aux recherches juridiques. De plus, que l’on résidât en Russie ou en France, nous étions logés à la même enseigne: au même moment les autorités russes avaient pris la décision, face à cette menace d’autant plus préoccupante qu’inconnue, de décréter quelques semaines chômées, de fermer frontières, universités, écoles, restaurants et autres lieux publics, à Moscou – de bloquer les titres de transport des étudiants et séniors afin de les encourager à rester chez eux.
Après s’être déconfinées peu ou prou simultanément, la Russie et la France ont emprunté des trajectoires différentes, celle d’une marche déterminée vers une normalisation pour la première et celle d’un va-et-vient éprouvant pour la seconde. A la veille du deuxième confinement dans l’Hexagone fin octobre, en écoutant un serveur résigné à une nouvelle séquence du chômage, j’essayais, sans trop y parvenir, de trouver une explication au contraste entre les situations russe et française. Était-ce parce que les Russes étaient mieux fournis en lits d’hôpitaux, masques, gels, réspirateurs et autres équipements ? Parce que le protocole des soins administrés était plus efficace (mon grand-père en a notamment bénéficié)? A cause d’une meilleure organisation (la fluidité de l’aéroport de Moscou détonne avec les files d’attente à Charles-de-Gaulle)? L’instauration du troisième confinement n’a fait que renforcer cette perplexité…
L’annonce par Vladimir Poutine le 11 août 2020 de la création par le laboratoire Nikolaï Gamaleïa du premier sérum contre la Covid-19, appelé Spoutnik V, a suscité au mieux de prudentes réserves, au pire – des attaques manifestes. Elles m’ont fait penser à cette observation d’un secrétaire d’ambassade russe en poste à Paris en 1711: « Ici on ne veut même pas entendre les bonnes nouvelles qui parviennent de chez nous, et on ne les admet pas dans la presse ». Celle-ci n’a malheureusement rien perdu de sa pertinence. Cette tricentenaire constance dans le traitement des réussites russes aurait été remarquable, si ce n’était face à une maladie qui fauche tous les jours des vies et des pans entiers des économies nationales.
Aujourd’hui, 55 pays totalisant une population de 1,4 milliards d’individus ont homologué le SpoutnikV. Face à la pénurie des autres vaccins et à la controverse autour d’AstraZeneca et alors que certains pays d’Europe occidentale qui, rationnels, se disent, publiquement ou en privé, très intéressés par l’offre russe, les tergiversations des instances européennes ne peuvent que provoquer une sincère compassion pour les peuples qui n’ont que faire des bisbilles politiques et des intérêts des groupes pharmaceutiques.
Entretemps, en Russie deux autres vaccins sont venus renforcer le dispositif de prévention de la maladie : EpiVakCorona, déjà en circulation, et CoviVak, sur le point de le rejoindre. Par ailleurs, les essais sur des volontaires d’une version ‘allégé’ du SpoutnikV se contentant d’une seule injection et visant en premier lieu les 18-30 ans sont en cours. La campagne généralisée de vaccination a débuté le 18 janvier dernier. Vladimir Poutine y a participé en se faisant inoculer le 23 mars.
Aujourd’hui les universités accueillent de nouveau leurs étudiants et professeurs. Le concert à l’occasion du 7e anniversaire de la réunification avec la Crimée dans le stade Louzhniki de la capitale a réuni quelques milliers de personnes, quand bien même le taux de remplissage aurait été réduit par rapport à la capacité d’accueil. Le nombre journalier de nouvelles contaminations se maintient depuis plusieurs jours autour de 10 000.
Le 11 mars dernier, j’ai atterri dans un pays serein, actif, tourné vers l’avenir, tout en restant attentif. Lors de mon premier passage dans un supermarché, j’ai pris en photo une machine désinfectante pour chariots et un purificateur d’air et envoyé ces clichés à des amis français. Je redécouvre les menus plaisirs du quotidien.
Mon agenda se remplit de rendez-vous physiques. Il m’a juste fallu quelques jours avant d’arrêter de paniquer à l’approche des 18 heures. Entrée dans une salle de spectacle, j’ai été saisie d’une sensation d’euphorie. Mes proches sourient en me voyant remercier chaleureusement les serveurs de m’apporter des plats comme s’il s’agissait du plus beau cadeau qui m’ait été offert.
Ils ne se doutent pas que c’est le cas.
Source : https://www.valeursactuelles.com/monde/paris-moscou-aller-simple-pour-une-vie-normale/
Vaccination en RUSSIE (23/03/2021)
Ou en est on de la vaccination en Russie ?
Le site Gogov.ru est le principal agrégateur de données relatives à la vaccination en Russie.
Où en est-on ce 23/03/2021 ?
https://gogov.ru/articles/covid-v-stats
9 338 070 vaccins ont été réalisés contre 4 162 684 il y a un mois.
6 231 863 personnes. (4.25% de la population) ont reçu une première dose contre
4 162 684 il y a 30 jours.
3 106 207 personnes (2.12% de la population) – ont reçu une seconde dose contre 672 426 il y a 30 jours.
Les sujets de la Fédération qui ont le plus vacciné en quantité
Moscou avec : 700 000 personnes (5,52% de la population de la ville).
La région de Moscou : 420 000 personnes (5,46% de la population de la ville).
Saint-Pétersbourg : 332 000 personnes (6,16% de la population de la ville).
Les sujets qui ont le plus de vaccinés en proportion de la population
La Chukotka : 11,14% de la population
L’oblast de Sakhaline : 7,35% de la population
LA Nénétsie : 7,08% de la population
Situation au 23/02/2021
Creation d’un centre commun et de collaboration entre Rospotrebnadzor et l’OMS
Rospotrebnadzor et l’Organisation mondiale de la santé vont créer un centre commun et de collaboration pour la préparation aux pandémies et pour la formation d’équipes d’intervention rapide sur la base de l’Institut russe ФКЗС.
Sur la base de l’expérience de la lutte contre les infections, y compris à l’étranger, l’OMS s’appuiera sur Rospotrebnadzor dans la création et l’utilisation de laboratoires mobiles, la réponse d’urgence à l’épidémiologie sanitaire et dans la formation de spécialistes étrangers, principalement dans les régions d’Europe orientale et d’Asie centrale.
Les activités de ce centre commun et de collaboration auront pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des pays de la région eurasienne à lutter contre les infections à potentiel épidémique sur la base des approches les plus efficaces utilisées en Fédération de Russie.