Alep, Johnson, ONU, visite annulée en France: le déchaînement russophobe

  • stoprussophobie redaction
  • mardi octobre 11, 2016
  • 76
Alep, Johnson, ONU, visite annulée en France: le déchaînement russophobe

   En revanche, nos médias affirment volontiers que les Russes auraient attaqué deux jours plus tard, un convoi humanitaire à Alep-Est, la partie de la ville tenue par la rébellion, que les occidentaux refusent de séparer entre partisans d’Al Qaida (An Nusra, alias Fatah al Shams, etc) et d’éventuels “modérés”, difficiles à identifier en dehors des grands hotels de Londres, Paris, Berlin et Beyrouth…  Malgré les démentis russes et l’absence de preuves d’une attaque aérienne. Les Russes accusent même un groupe rebelle proche d’An Nusra d’avoir commis l’attaque qui a tout l’air d’une provocation.

    A la suite de cette attaque en tout cas, il semble que les détachements islamistes sont passés à l’attaque contre la partie d’Alep, à l’ouest, qui est sous contrôle gouvernemental. Les bombardements d’Alep Est, tenu par la rébellion islamiste de diverses obédiences depuis 2012, mais considérablement renforcée ces dernières semaines et bien armée par les occidentaux et les saoudo-qatariotes.

     Et c’est là que le déchaînement de mensonges, de déformations et de propagande que nous subissons a commencé, affirmant que des “crimes de guerre” seraient commis contre “les habitants civils d’Alep” sans aucune distinction. Ironiquement, au même moment, l’aviation saoudienne tuait des centaines de civils assistant à une cérémonie funéraire au Yemen. Sans qu’on parle de “crime de guerre”, alors que ça y ressemble furieusement.

     Pourtant à Alep, la situation est loin d’être aussi claire : la ville est coupée en deux depuis 2012, quand les islamistes ont occupé l’est de la ville. 600.000 personnes ont alors fui pour se réfugier à l’ouest ou plus loin sur la côte. Les quelque 200.000 personnes restées à l’est (et non 250.000), dont un quart seraient des gens d’An Nusra et leurs familles, (cf. le témoignage d’une journaliste britannique revenue d’Alep en octobre https://www.youtube.com/watch?v=R87yEY_s2xk).

    Dans la partie ouest, en dehors des attaques terroristes au mortier, la vie est à peu près calme… Pourtant nos télévisions n’hésitent pas à passer des témoignages pour le moins douteux de soi-disant victimes sur place : des déclarations sur skype (il y a donc internet et l’électricité dans les quartiers bombardés ?) de gens assez proprets qui racontent sans précision comment “souffrent des enfants et des femmes”. C’est pour l’émotionnel et ça sent nettement le fabriqué. Les souffrances des civils pris en otages par les terroristes ne concernent sans doute pas que des femmes et des enfants.
 
    Cela n’a pas empêché le dépôt par la France d’un projet de résolution au Conseil de Sécurité de l’ONU, où nos diplomates et politiques exigeaient une interdiction de survol (comme en Libye de sinistre mémoire), sans pouvoir préciser si la partie ouest était concernée aussi et pourquoi et sans pouvoir préciser si des drones de surveillance des organisations islamistes étaient aussi interdits… Pour la Russie, c’était nettement une mesure destinée à protéger les islamistes armés et entraînés depuis le début de la guerre civile en Syrie par les occidentaux, la Turquie et les monarchies du Golfe.

    L’annulation du voyage de Vladimir Poutine s’en est suivi, malheureusement pas à l’honneur de la cohérence de notre diplomatie, comme l’ont souligné de nombreux politiques de diverses tendances. D’autant que le samedi suivant, Kerry et Lavrov devaient se revoir…
 
    Le ministre britannique Boris Johnson a parlé de “honte” et appelé, contre tous les usages, à manifester devant l’ambassade russe”, sans tenir aucun compte des réalités du terrain ni de la responsabilité du Royaume uni dans la tragédie syrienne. Le député conservateur Andrew Mitchell, ancien secrétaire d’État au Développement international, a même paraphrasé un diplomate français en comparant d’une manière odieuse l’action des Russes contre les islamistes, à celle des nazis pendant la guerre d’Espagne dans les années 1930. Les islamistes ont pourtant mitraillé et écrasé des gens chez nous en France, ce que n’ont jamais fait les républicains espagnols bomberdés par les fascistes. « La communauté internationale a le devoir de protéger » les populations syriennes (lesquelles ?), et « s’il faut pour cela affronter la puissance aérienne russe […], alors il faut le faire », a-t-il déclaré, appelant directement à la guerre que nous voulons précisément éviter en alimentant ce site.