ça Kaas pas les briques du mur de Berlin !
Les briques du mur de Berlin ne sont toujours pas kaassées…
Ces articles sur Yahoo News et Pure Break Charts (site de vente de disques dzheuns) sur les frères homosexuels de Patricia Kaas qui s’avèrent une bonne occasion d’en remettre un coup en matière de russophobie, notamment au niveau de la titraille.
En dehors de la fausse affirmation sur “l’interdiction de la propagande homosexuelle”, en oubliant qu’il s’agit d’une interdiction de prosélytisme envers les enfants mineurs, le plus amusant et révélateur est l’indication géographique :
“Immense star en Russie, Patricia Kaas est une icône gay depuis ses débuts. Alors que la communauté LGBT est stigmatisée par le régime soviétique, la chanteuse évoque son engagement pour faire évoluer les mentalités.”
Malheureusement cette affirmation sur le “régime soviétique”, disparu quand même depuis 25 ans, est bien caractéristique de la façon dont la propagande russophobe essaie d’assimiler la Russie d’aujourd’hui au “régime soviétique”. Ce dernier englobait, rappelons le, puisqu’il le faut, d’autres pays que la Russie et d’autres partisans que des Russes… La russophobie trouve une partie de son succès en jouant sur l’ignorance. En voilà une preuve de plus.
Sur Pure breaks charts, site consulté par des jeunes, et dont yahoo a tiré cette perle, on s’enfonce un peu dans le mensonge par omission en oubliant que la loi russe interdit effectivement la publicité homosexuelle auprès des mineurs. L’homosexualité n’est ni interdite, ni poursuivie pénalement. Contrairement à d’autres pays, comme par exemple l’Arabie saoudite ou des Etats démocratiques, que nos gazettes critiquent beaucoup moins systématiquement.
“Immense star en Russie, Patricia Kaas raconte qu’il est délicat pour elle de composer avec son statut d’icône gay en raison de la stigmatisation portée envers la communauté LGBT par le régime soviétique, qui interdit la “propagande homosexuelle”. « Je sais que là-bas c’est très compliqué parce qu’ils sont très machos. Un jour on y était, il y avait la gay pride et comme c’est interdit, les pauvres se faisaient casser la gueule. Ça m’engage quand je chante des textes comme celui-là (…) Je fais partie de ces gens qui ont envie de dire les choses » assure celle qui s’est récemment écharpée avec Yann Moix. Mais difficile pour elle de faire entendre sa voix dans un pays aux mentalités conservatrices. « Cette chanson ne fera a priori pas partie de la tracklist » reconnaît-elle.”
Il est vrai que l’homosexualité est mal portée dans l’opinion russe. Mais les homos sont néanmoins nombreux dans la politique ou le show biz. Rarement affichés. Si Patricia Kaas, qui jouit effectivement d’une immense popularité en Russie et dans l’ex URSS, veut faire évoluer des mentalités, elle a du pain sur la planche mais elle ne devrait pas en être empêchée. Toutefois, elle ne sera pas forcément bien accueillie par tout le monde. Et ce n’est pas une question d’interdiction.
