Cinéma, racisme et xénophobie

  • stoprussophobie redaction
  • vendredi décembre 30, 2016
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Cinéma, racisme et xénophobie

Encore l’Obs qui décidément ne recule devant rien. Dans une critique de cinéma, l’auteur se lâche dans sa haine méprisante du russkoff. Des termes qu’il ne se permettrait pas à l’égard de tout autre nationalité sont ici balancés sans honte ni retenue : “de la fiction concoctée entre deux verres de vodka aux sels de bain”, “des survivants dans cette bataille, mais, aïe aïe aïe, bojé moï, to eta katastropfa”, “ka kalinka (c’est d’un fin !) moïa ! Va voir s’il y a des archives en Sibérie, tiens !” et bien sûr “Poutinons, poutinons, il en restera toujours quelque chose”….  Aurait-il pu employer le même vocabulaire s’il s’était agi d’une autre nationalité ou, tiens une autre éthnie ou religion que des Russes ? Essayez… 

Tout ça à propos d’un film retraçant la défense qu’il faut bien reconnaître héroïque, tout de même, de Moscou contre l’avance nazie. 

Mythe ou réalité, un épisode personnalisé se prêtant bien au récit cinématographique du genre, met en scène, depuis la fin de la guerre, 28 soldats dits Panfilovtsy, du nom de leur commandant. Venus en majorité d’Asie centrale, ce qui accentue leur caractère symbolique. Ces soldats sont parmi ceux qui ont arrêté les Allemands en parvenant à faire exploser des chars, souvent au prix de leur vie. Qu’ils soient des héros ayant existé ou non, ils symbolisent en tout cas des soldats soviétiques qui ont péri en se défendant et en tombant comme 23 millions des leurs, pour vaincre le nazisme et nous en préserver, soit dit en passant. Cela devrait sensibiliser l’Obs. Mais il est vrai que depuis quelque temps, l’Obs a bien changé…   

En plus du vocabulaire outrancier et xénophobe, le critique se trompe ou induit en erreur par son aveuglement idéologique. Dès le titre : “28 Panfilovtsev” : le cinéma façon Poutine”, il attribue au “méchant” Poutine un thème sur la guerre qui existait bien avant lui. Puis, sans s’interroger une minute, il prend pour argent comptant la thèse d’un archiviste russe qui a contesté l’existence des panfilovtsy. Des anciens combattants encore vivants ont, eux, confirmé l’existence de ce détachement. On ne sait pas qui a raison. 

On peut savoir tout de même qu’actuellement une partie des opposants extra-parlementaires russes essaient de contester systématiquement l’allégorie patriotique que le pouvoir utilise en effet, compte tenu de la menace extérieure de l’OTAN contre la Russie. On peut ne pas aimer mais on ne devrait pas ignorer si on est un journaliste honnête.

 Par ailleurs, la guerre a quand même fait beaucoup de morts et reste un sujet sensible chez les Russes, d’autant que les soviétiques en ont usé et abusé et qu’aujourd’hui la complaisance des occidentaux et de leurs médias, type l’Obs, à l’égard des nostalgiques du nazisme en Ukraine et dans les pays baltes inquiète quelque peu. Tout ça explique la réaction du ministre de la culture cité. 

Et puis, le critique reconnait lui-même que le cinéma de tous les pays, et d’Hollywood en particulier, fait la part belle à l’héroïsme qui n’a pas toujours de lien avec la vérité historique. Ce qui n’est pas le cas des 28 Panfilovtsy, même si la réalité est romancée. Il cite des exemples avec raison. Puis, pour ne pas se contredire, il invoque des documentaires et des films historiques. Mais il oublie de citer tous ceux qui ont été produits en Russie et qui sont largement aussi bons que “le chagrin et la pitié”. L’ennui c’est qu’il ne le sait pas et qu’il ne s’interroge pas sur le pourquoi, on ne les montre pas chez nous. 

C’est tellement plus facile de jouer sur l’ignorance et les préjugés et de faire des jeux de mots douteux sur Poutine et ces “imbéciles de Russes à la vodka”…   

http://tempsreel.nouvelobs.com/cinema/20161226.OBS3083/28-panfilovtsev-le-cinema-facon-poutine.html