Déchaînement russophobe sur thématique gazière
Un condensé de propagande anti-russe avec désinformation et déformations sur prétexte gazier
LCP, chaîne parlementaire vivant de nos impôts, a diffusé un film caricatural de propagande anti-russe, accumulant tous les poncifs de la désinformation otanienne mais en insistant sur un angle gazier, bien sûr déformé, mais que nous risquons de voir et d’entendre de plus en plus dans les mois à venir, compte tenu des ambitions américaines sur le marché européen.
Ce film de très basse propagande est vraisemblablement de commande. Il vise ouvertement la haine du Russe, bien sûr sous prétexte anti-poutinien mais qui ne résiste pas sur la longueur aux jets de haine purement ethnique. Il vise surtout la division de l’Europe, au profit d’une Otan, présentée sous les traits d’un pacifique bienfaiteur des peuples qui y sont. Et qui auraient tous la même voix au chapître, selon ce qu’osent affirmer avec un certain aplomb les auteurs de la chose. Qu’ils demandent donc à Jacques Chirac ce qu’il en pense, lui qui avait posé comme condition à un retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN que le commandement des forces en Méditerrannée soit confié à la France. Ce qui lui avait été vertement refusé par Washington. Sarkozy s’est exécuté sans même faire semblant !
Bien sûr, pas un mot du rôle de l’Otan en Yougoslavie. Bien que le Kosovo soit mentionné au passage pour le classer parmi les états criminels… à cause de la Russie ! A se demander qui a créé cet état criminel et qui y a établi l’une des principales bases militaires américaine en Europe ? En un mot, tous les états criminels, toute la corruption en Bulgarie et en Roumanie par exemple, c’est la faute aux Russes. En Ukraine, le compte-rendu du coup d’état de février 2014 vaut son pesant de cacahuètes : pas un mot de l’accord conclu avec trois ministres de l’Union européenne entre l’opposition et le président élu Ianoukovitch. Pas un mot sur les morts tués par les MEMES balles sur la place à la veille du coup d’état. Seulement, une allusion au fait que les coupables ne sont pas trouvés (et pourquoi donc ?) et une affirmation sur le fait que “Ianoukovitch est pointé du doigt”…. par qui ? Sur quels éléments ? Quid du coup de téléphone entre le ministre esthonien et la responsable de l’époque des affaires étrangères de l’UE qui laissait entendre clairement que les coupables étaient à chercher du coté de l’extrême droite, dont certains dirigeants sont aujourd’hui aux commandes. Et puis, tout à coup “Ianoukovitch s’est enfui”… comme ça sans raison “parcequ’il était corrompu” ! Alors que toute l’oligarchie ukrainienne l’est et que la veille il signait un accord avec mles ministres allemands, polonais et logiquement français qui a préféré s’esquiver.
On ne peut énumérer toutes les déformations et procédés de propagande de cette pièce d’école qui vaudrait un cours sur le sujet de la propagande. Bien sûr, les auteurs – qui souhaitons le ne se prétendent tout de même pas journalistes – se réjouissent de l’échec provoqué du gazoduc sud (southstream) par la Bulgarie, en raison de l’intervention des Américains, aidés de l’Union européenne ! C’était pourtant une source de revenus perennes pour la Bulgarie et les pays européens de transit… Et une garantie de fourniture de gaz plus sûre que le transit ukrainine obsolète et victime des aléas idéologiques locaux.
Parmi les mensonges colportés par différents experts ou pseudo-experts, dont le seul trait commun est une haine suintante des Russes, relevons un procédé d’amalgame assez amusant : le film compare à un moment un terminal pétrolier de la compagnie Lukoil en Bulgarie à une base américaine voisine, armée jusqu’aux dents, pour affirmer que le terminal pétrolier, parce que russe, aurait plus de poids et de pouvoir que les canons, les chars et les avions américains. C’est absurde bien sûr et en plus doublement : car il y a dans Lukoil une forte participation américaine !
Bien sûr, le film ne pouvait pas râter les imbécilités habituelles sur de pseudos menaces russes sur les pays baltes. Tout en affirmant que la Russie n’a rien d’autre que son gaz (le coup de la pompe à essence), le film affirme, par la bouche notamment d’un russophobe particulièrement haineux, Edward Lucas, qui a travaillé pour the Economist (?), que les Russses pourraient s’attaquer aux pays baltes. Pourquoi faire ? Avec quel argent ? Pour quelles visées impérialistes, alors qu’ils n’ont rien à vendre en dehors de leur gaz et que ce n’est pas l’Esthonie qui leur garantira une rentabilité suffisante ? Sans compter tout de même que c’est précisèment la Russie qui a libéré les pays baltes du régime soviétique. Mais l’amalgame entre URSS, KGB et Russie actuelle est évidemment systématique dans ce pamphlet de faible tenue, reprenant tous les poncifs et faisant oeuvre de fake news et de désinformation systèmatique.
A relever toutefois, un des procédés odieux à l’égard de véritables scientifiques comme Emmanuel Todd, qui se retrouve embarqué dans ce film pour quelques secondes de paroles coupées de leur contexte, juste pour faire “objectif”. C’est une utilisation odieuse mais malheureusement assez fréquente par ce genre de plumitifs-réalisateurs aux ordres et généralement bien récompensés.
Dommage que la chaîne parlementaire y ait contribué avec nos sous mais surtout pour donner de la crédibilité à de tels documents de 52 minutes relevant de la Propagandastaffel.