Désinformation sous couvert de laïcité
L’influence croissante de l’Eglise Orthodoxe, réelle et supposée
Alors que le monde politique français débat sans cesse sur les moyens d’unifier la nation, et que les tensions sociales et communautaires ne font que s’accroître, l’introduction de cette émission dégage comme une odeur de jalousie non avouée: «Après la chute de l’Union soviétique, l’État russe devait trouver une idéologie nouvelle pour consolider la société. Ces dernières années, ce rôle a été dévolu à l’Église. Les valeurs qu’elle promeut trouvent un écho chez la plupart des citoyens».
Bien sûr, il est impossible à un journaliste français de présenter cela sous un aspect positif, même si chaque pays peut pourtant avoir ses spécificités. Il est donc nécessaire de faire peur. La suite vient donc sans se faire attendre: «Mais en renforçant le pouvoir de l’Église, l’État a aussi favorisé l’influence grandissante de groupes orthodoxes radicaux, jusqu’alors marginaux».
Dans cette émission préparée par Patrick Lovett, Elom Toble et Elena Volochine, les deux premiers thèmes abordés sont ceux sur lesquels il y a le plus à redire. Le premier sujet est une nouvelle matière scolaire enseignée dans quarante établissements de Moscou à titre expérimental: «Culture morale et spirituelle». Ce qui n’est pas dit du tout dans le reportage est que selon le région et la préférence des parents, différents choix sont possibles: Bases de la culture orthodoxe, de la culture musulmane, de la culture bouddhiste, de la culture juive, ou même de la culture laïque. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un catéchisme imposé par l’Etat et encore moins de «propagande religieuse» imposée aux non croyants, contrairement à ce que le reportage sous-entend.
La matière en question n’occupe par ailleurs que 45 minutes par semaine dans le programme scolaire. Mais pour qui a l’expérience des reportages de France 24 sur la Russie, les méthodes utilisées sont assez classiques: Mise en avant d’une activiste dont les propos sont extraits avec mauvaise foi (ici, Inna Gerasimova qui s’était même fait connaître à la télévision russe ( http://www.youtube.com/watch?
Enfin, vient le deuxième sujet: Le conflit sur la construction possible d’une église dans le parc Torfiank à Moscou, le dit conflit ayant débuté en 2010. Devant la polémique engendrée suite à la récupération d’un litige de quartier par des mouvements politiques, l’Eglise Orthodoxe Russe est en train d’accomplir toutes les formalités nécessaires pour la construction de cette église sur un autre lieu. Mais des groupuscules d’extrême gauche, ainsi que des marginaux qui seraient certainement qualifiés de néonazis en France ( https://youtu.be/BQ7if8JT8yg?
Quant au troisième thème, le film sur Nicolas II, il pourrait certes être le sujet d’un débat équilibré sans passions exagérées. Cependant, là aussi, on notera une tendance à sous-entendre que tous les conservateurs russes sont des extrémistes cautionnés par l’Etat, imposant leur loi à tout le peuple. Nous supposons que vous ne tremblerez pas tant que ça à la vue de la «conservatrice» Natalia Poklonskaya… surtout pour ceux qui savent que depuis que cette ancienne citoyenne de l’Ukraine est devenue procureur de Crimée ( http://www.youtube.com/watch?