Economie russe: Chiffres et perspectives, fake et réalités
Les échanges UE-Russie et quel PIB choisir pour apprécier l’économie russe ?
Voici deux analyse, l’un du consultant Alexandre Kauffmann https://www.ispionline.it/en/publication/russia-vs-eu-between-political-tensions-and-economic-opportunities-30047 sur les échanges UE-Russie, soulignant l’orientation de plus en plus marquée des échanges de la Russie avec l’Asie et surtout la Chine, en raison de l’ostracisme des Européens qui finalement se punissent essentiellement eux-mêmes et ont contraint la Russie à fiare des efforts considérables pour compenser les ruptures d’importations de produits européens, notamment agricoles, et les baisses d’investissements.
Une seconde analyse livre une approche intéressante sur l’évaluation véritable de l’état de l’économie russe et de la façon d’appréhender notamment son PIB véritable et sa place dans l’économie mondiale. Les russophobes s’en donnent à coeur joie généralement pour qualifier la Russie de pompe à essence incapable de faire quoique ce soit ! C’est évidemment oublier qu’ils ont trois vaccins et nous pas un seul, qu’ils ont été les premiers à envoyer un homme dans l’espace, même si l’historiographie américano-otanienne tente de le faire oublier, tout comme la victoire sur le nazisme etc. Du reste, c’est grâce aux vaisseaux Soyouz que la station spatiale internationale a pu fonctionner. Que les constructions de métros, d’aéroports et même de routes, dont le pont de Crimée, ont été réalisées dans des délais que nous ne pouvons même plus envisager….
L’analyse est toutefois un peu optimiste en estimant que la Russie est auto-suffisante. Elle est certes un des rares pays excédentaire dans ses échanges économiques extérieurs mais elle n’est pas autosuffisante et les importations auxquelles elle est contrainte payables en dollars provoquent une inflation qui a des conséquences sociales.
Il n’empêche que l’analyse est intéressante et souligne à quel point la russophobie fausse l’analyse chez nous des citoyens, des politiques et des agents économiques. Quant à de nombreux journalistes, ils sont malheureusement trompeurs et trompés.
Russie vs UE : entre tensions politiques et opportunités économiques
Jeudi, 15 Avril, 2021
Tracer des perspectives n’est pas chose aisée à l’ère de la pandémie, caractérisée par un haut degré d’imprévisibilité. Qui pourrait imaginer qu’un virus inconnu rendrait presque impossible le simple déplacement entre la Russie et l’Union européenne pendant quelques mois, reconstruisant dans une certaine mesure une forme de rideau de fer (sanitaire) trente ans seulement après la chute de l’Union soviétique ?
Bien que la pandémie ait accru la volatilité de nos vies, cette période a également confirmé certaines des tendances clés qui sont susceptibles de façonner l’avenir de cette relation économique. C’est la politique, stupide ! pour paraphraser la célèbre phrase des élections américaines de 1992 (“c’est l’économie, stupide !”), emblématique du paradigme de la “fin de l’histoire” des années 1990. En ce qui concerne les relations entre la Russie et l’UE, la politique influence désormais les affaires plus que le contraire. Du moins depuis la crise ukrainienne de 2014, qui a prouvé que les deux parties étaient prêtes à sacrifier des intérêts économiques évidents à des objectifs politiques. Les sanctions ont remplacé la diplomatie et cette tendance se renforce, l’UE ayant adopté sa propre loi de type Magnitsky pour imposer des sanctions en relation avec les violations des droits de l’homme.
Cette évolution est exacerbée par le rôle croissant joué par l’État russe dans l’économie du pays. Les entreprises d’État ne sont pas seulement des acteurs clés dans des secteurs “stratégiques” comme l’énergie ou les infrastructures, leur implication s’étend désormais à des domaines comme la banque, l’agriculture ou l’informatique. La structure des revenus réels confirme cette tendance : la part des revenus provenant d’activités entrepreneuriales est passée de 15,4 % en 2000 à 5,2 % en 2020, tandis que la part des revenus provenant de paiements sociaux est passée de 13,8 % à 20,1 %, ce qui est encore plus élevé que le niveau enregistré en 1985 (16,3 %).
Cette évolution est à replacer dans le contexte d’un changement des politiques macroéconomiques après la crise financière mondiale de 2008, qui privilégie le maintien de la stabilité macroéconomique par rapport à la génération de taux de croissance élevés. L’UE et la Russie s’éloignent l’une de l’autre. Au moment où l’économie devient de plus en plus politique, “l’UE en tant qu’organisation n’a plus rien à voir”, a déclaré le 23 mars le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Cette déclaration faisait écho à celle faite la veille par le président du Conseil européen, Charles Michel, selon laquelle “les liens entre l’UE et la Russie sont au plus bas”.
On peut débattre des racines et des responsabilités de ce clivage. Le fait est qu’au cours de la prochaine décennie, la coopération économique s’inscrira dans le cadre de pourparlers bilatéraux avec les pays européens. Il est possible de renforcer la coopération économique sur les biens publics mondiaux tels que le changement climatique, la technologie ou la santé (pourtant même les vaccins ont posé un problème à l’UE!). Le “Green Deal” européen est une excellente occasion de développer des partenariats économiques pour un développement plus durable. Mais le futur mécanisme d’ajustement aux frontières de l’UE en matière de carbone pourrait également créer des tensions avec les entreprises exportatrices russes.
La controverse sur les vaccins de Sputnik V montre que la recherche de domaines pour une “coordination renforcée” est devenue un véritable défi. Même un retrait très hypothétique des sanctions de l’UE n’est pas susceptible de stimuler le commerce et les investissements directs étrangers en Europe tant que les sanctions américaines restent en place, comme le montre l’exemple récent de l’Iran.
Commerce bilatéral UE-Russie Le pivot de la Russie vers l’Est
Ce n’est pas une coïncidence si M. Lavrov était en Chine lorsqu’il a fait le commentaire susmentionné sur l’UE. La nature a horreur du vide. Alors que la part de l’UE dans le commerce extérieur de la Russie est passée de 49,4 % en 2013 (avant les sanctions) à 41,6 % en 2019 et à 38,5 % en 2020, la part de la Chine n’a cessé d’augmenter, passant de 10,5 % en 2013 à 16,7 % en 2019 et à 18,3 % en 2020. La Chine est désormais le premier partenaire commercial de la Russie, avec des échanges de marchandises d’une valeur de 104 milliards d’USD en 2020, soit 19 % de plus qu’en 2012. L’Allemagne arrive en deuxième position avec 54 milliards d’USD de chiffre d’affaires entre les deux pays, soit 44 % de moins qu’en 2012. Cette dynamique ne se limite pas au commerce et devrait s’accélérer car les entreprises chinoises tirent naturellement des dividendes de l’alliance politique entre Moscou et Pékin. Elles représentent une concurrence croissante pour les entreprises européennes, notamment dans des domaines comme les infrastructures et les transports,la Russie étant un axe important de l’initiative “Belt and Road”. Une partie de la future autoroute Moscou-Kazan sera construite par la China Railway Construction Corporation.
Alors que Nord Stream 2 est menacé, le gazoduc russo-chinois “Power of Siberia” approche de sa pleine capacité et la construction d’un second gazoduc “Power of Siberia 2” est envisagée. Jusqu’à présent, les investissements chinois ont surtout concerné de très grands projets, souvent parrainés par des institutions publiques, comme l’acquisition par Sinopec d’une participation de 40 % dans l’usine de traitement du gaz de l’Amour. Cette transaction de 200 millions d’euros représentait plus de 17 % des IDE nets dans le pays en 2020. Il reste à voir s’ils seront suivis par d’autres entreprises de taille moyenne.
Les zones économiques spéciales de Russie ont jusqu’à présent eu du mal à attirer les investisseurs chinois et la pandémie ne les aide pas. Sur le chemin du retour de son voyage en Chine, M. Lavrov s’est rendu à Séoul pour discuter, entre autres, de la création éventuelle d’un fonds d’investissement russo-coréen d’une valeur d’un milliard de dollars, l’accent étant mis sur des projets conjoints dans les régions de l’Extrême-Orient et de l’Arctique.
Investir pour remplacer les importations de l’UE, La stratégie russe de remplacement des importations représente une autre tendance importante. Le pays n’est pas autosuffisant dans un grand nombre de domaines, et dans le contexte actuel, cette dépendance est perçue comme une faiblesse, d’où les tentatives logiques de Moscou de stimuler la production nationale. Le secteur de la viande de porc constitue un bon exemple, la Russie étant passée du statut de l’un des plus grands importateurs au monde à celui d’autosuffisance. En 2020, les exportations de viande de porc dépasseront les importations pour la première fois, alors qu’il y a dix ans, les importations représentaient un tiers de la consommation intérieure. Malgré ces progrès impressionnants, le pays est encore très dépendant des importations de matériel génétique et de porcs reproducteurs de qualité. Celles-ci ont augmenté de 83 % au premier semestre 2020 en raison de la demande croissante des producteurs locaux. Une interruption de ces importations, dont plus de 90 % proviennent d’Amérique du Nord et de l’UE, aurait un effet dévastateur sur la production porcine, les prix de détail et la sécurité alimentaire de la Russie.
Substituer les importations là où c’est possible, et plus généralement diversifier l’économie du pays nécessite encore d’énormes investissements et transferts de technologie.
Investisseurs du monde, unissez-vous!
Les tensions politiques ont rendu les exportations moins fiables, comme l’ont constaté les exportateurs européens de produits agricoles après l’introduction de l’interdiction russe d’importation de produits alimentaires “contre-sanctions” en août 2014. Cependant, toute entreprise qui investit dans le pays est considérée comme un investisseur national. Le revers de la médaille est que les investisseurs européens ne bénéficient plus d’un “statut d’étranger honorable”. Ils ont davantage intérêt à se présenter comme des entreprises “russes”, ce qui signifie également qu’ils doivent respecter les règles locales. D’une part, l’environnement local des affaires s’est nettement amélioré selon le classement Doing Business de la Banque mondiale, le pays ayant fait d’énormes progrès en passant de la 120e place en 2010 à la 28e place mondiale d’ici 2020. C’est mieux que l’Italie ou la France, classées respectivement 58 et 32. En revanche, les investisseurs étrangers ne bénéficieront d’aucun traitement favorable en cas de problème avec un concurrent, un partenaire local ou les autorités fiscales.
En février 2019, l’arrestation de six cadres supérieurs du fonds de capital-investissement Baring Vostok a suscité de vives inquiétudes au sein de la communauté des investisseurs. Depuis 1994, Baring Vostok a investi environ 3 milliards de dollars dans le pays et a joué un rôle déterminant dans la croissance de certaines des entreprises les plus prospères de Russie, comme le géant de l’Internet Yandex. Cette affaire criminelle est née de ce qui a été largement perçu comme un conflit d’entreprise avec les actionnaires minoritaires de la Vostochny Bank, où Baring Vostok avait investi. Son fondateur, l’Américain Michael Calvey, et ses collègues, des Français et des Russes, ont été libérés de prison en novembre 2020, mais sont toujours accusés de détournement de fonds. Selon l’ancien ministre des Finances Alexey Koudrine, l’affaire Baring Vostok a entraîné un doublement du capital. Plus récemment, en décembre 2020, les services douaniers fédéraux ont ouvert une enquête criminelle contre la filiale locale de H&M, accusée d’avoir évité le paiement de droits de douane d’un montant de 42 millions de dollars grâce à des droits de licence. Le détaillant de vêtements suédois compte 155 magasins dans le pays, qui représente son 7e marché. Les sanctions possibles comprennent des peines de prison pour les cadres supérieurs.
Quelles sont les conséquences de ces tendances différentes pour les entreprises européennes ?
Celles qui exportent vers la Russie devraient envisager d’investir dans le pays, qui présente encore des perspectives prometteuses dans un large éventail de secteurs allant de l’agriculture aux équipements industriels, en passant par le commerce électronique ou l’informatique. Dans l’enquête annuelle 2020 de l’Association des entreprises européennes, 79 % des répondants ont exprimé des perspectives positives pour l’économie russe au cours des 6 à 10 prochaines années. Travailler main dans la main avec les chambres de commerce locales, les ambassades nationales et le médiateur des affaires Boris Titov est de plus en plus stratégique, tandis que l’établissement d’une relation solide avec les autorités locales est crucial. Attirer des investissements fait partie des indicateurs clés de performance reçus par les gouverneurs régionaux, ce qui a permis d’aligner les intérêts. Dans l’ensemble, l’indicateur le plus révélateur est peut-être la déclaration de Michael Calvey sur ses intentions de rester en Russie et de continuer à investir dans le pays.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que l’auteur et ne reflètent pas celles de son employeur ou de ses collaborateurs.
Auteur : Alexandre Kaufmann, Consultant en finance et stratégie https://www.ispionline.it/en/publication/russia-vs-eu-between-political-tensions-and-economic-opportunities-30047
L’économie russe – ” petite “, ” impuissante “, ” insignifiante ” : vrai ou faux ?
02 avril 2021 https://thesaker.is/ par Arcturus pour Saker Blog
À l’Ouest, on fanfaronne sans cesse sur la ” faiblesse ” présumée de l’économie russe. Il est largement accepté comme un “fait” que l’économie russe se situe misérablement en dehors du “Top 10” des économies mondiales en termes de PIB, s’enfonçant chaque année un peu plus vers la 15ème place, honteusement derrière des pays plus petits comme la Corée du Sud, le Canada, l’Italie et à égalité avec des pays comme l’Espagne, l’Australie et le Mexique. En fait, de nombreuses blagues sarcastiques sont diffusées sur le web atlantiste sur le fait que “l’économie de la Russie a à peine la taille du Texas”, etc. C’est une pure fabrication occidentale. Dans cet article, je vais prouver les points suivants : que l’économie russe est en fait classée dans le top 5 (et peut-être même plus) des économies les plus puissantes de la planète, juste derrière la Chine, les États-Unis, le Japon et l’Inde ; que la crise du rouble de 2014, provoquée par l’Occident, a fait chuter de moitié le “PIB nominal” de la Russie, sans affecter le véritable PIB, ni la production économique de la Russie – et comment cela a été affecté par les facteurs géopolitiques de l’époque. Que le “PIB nominal” est un indicateur de l’évolution de l’économie ; et qu’il ne s’applique pas à la Russie, étant donné que la Russie est une économie à excédent commercial, et qu’en fait, le PIB PPP (parité de pouvoir d’achat) est le moyen le plus approprié de mesurer des économies comme la Russie. Commençons par démontrer le point de départ. Vers 2014, le prix du pétrole se situait régulièrement dans une fourchette de ~100 à 115 dollars le baril, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous. Puis, en 2014, une crise géopolitique majeure s’est développée. Les États-Unis et la CIA ont organisé le coup d’État ukrainien appelé ” Euromaidan ” qui a renversé le gouvernement ukrainien légitime dans les premiers mois de cette année-là. Un mois plus tard, la Crimée a organisé un référendum démocratique et est redevenue russe. Il s’agit d’un coup dur pour les États-Unis sur le plan géopolitique, pour lequel la Russie doit être punie, car elle est devenue trop forte et a gagné un grand port d’eau chaude à Sébastopol, qui peut désormais être utilisé pour menacer les projets impérialistes/atlantistes occidentaux au Moyen-Orient, grâce à une flotte bien placée pour accéder à la Méditerranée.
Schèma N1 cf. version anglaise
Les atlantistes sont passés à l’action et, avec leurs “partenaires” saoudiens ( sous-collaborateurs ), ont mis en œuvre un plan visant à faire chuter le prix du baril de pétrole afin de nuire le plus possible à la Russie, dont l’économie était à l’époque encore très dépendante du pétrole et pas aussi diversifiée qu’aujourd’hui. Des changements tectoniques d’une telle ampleur prennent du temps, de sorte que leurs plans ont mis un an ou deux à se répercuter pleinement sur les marchés et, en 2015-2016, le prix du pétrole s’est effondré, passant de la fourchette susmentionnée de ~100-115 dollars le baril à celle de ~40-50 dollars le baril, soit environ ~50 % de son prix d’origine. Le graphique ci-dessous le démontre clairement.
Comme on peut le voir, à ce moment précis, le taux de conversion du rouble en dollar est passé d’un minimum d’environ ~37 roubles pour 1 dollar en 2014 (graphique ci-dessus) à une fourchette de ~60-75 roubles pour 1 dollar l’année suivante, coïncidant exactement avec le crash des prix du pétrole. Miraculeusement, la dévaluation correspond à la chronologie exacte et à la gravité du crash des prix du pétrole – le pétrole a chuté de moitié, passant de ~100 $ à ~50 $, et le rouble est passé de ~35 à ~70 par rapport au dollar en 2015-2016. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, le PIB russe selon cette source était de 2 060 milliards de dollars en 2014, et comme par magie en 2016, il a été réduit à 1 282 milliards de dollars. Cela représente une baisse d’environ ~40% en ligne avec la chute du rouble.
Schèma N° 3 cf anglais
Mais, la Russie a-t-elle changé du jour au lendemain en 2015-2016 ? Y a-t-il eu panique dans les rues, désordre et chaos, délabrement complet et désintégration de la société ?
Après tout, une réduction de moitié de votre PIB presque du jour au lendemain est d’une telle ampleur catastrophique qu’elle est sans précédent dans l’histoire. Imaginez que, presque du jour au lendemain, le PIB des États-Unis passe de ses chiffres actuels à ceux de 1960 (où il était la moitié de celui d’aujourd’hui). Quel genre de chaos s’ensuivrait ? Bien sûr, rien de tel ne s’est produit en Russie, en fait, on l’a à peine remarqué.
Pourquoi ? Parce que le “PIB nominal” est un chiffre symbolique faux, manipulé par la monnaie, qui n’a aucun fondement réel dans l’économie russe. Vous constatez que le PIB nominal de chaque pays est exprimé en dollars américains. Cela fonctionne pour les pays qui ont un déficit commercial. Une brève explication de la différence entre déficit commercial et excédent commercial s’impose pour bien comprendre ce point. Un pays qui a un déficit commercial (ce qui est le cas de la plupart des pays du monde, y compris les États-Unis) importe simplement plus de produits qu’il n’en exporte. C’est un pays qui dépend de l’importation de biens d’autres pays pour survivre. La raison pour laquelle cela est important est que, puisque le système financier mondial fonctionne sur la base du dollar américain, conformément à l'”hégémonie du dollar”, c’est-à-dire que le dollar est la monnaie de réserve du monde, cela signifie que lorsque votre pays IMPORTE des articles, il les évalue généralement en dollars. Disons que vous êtes un pays à déficit commercial comme l’Inde, et disons hypothétiquement que la roupie indienne s’échange contre le dollar à 50 roupies pour 1 dollar. Cela signifie que si vous achetez un article importé qui coûte hypothétiquement 100 dollars, si votre monnaie s’effondre comme par magie et que la roupie s’échange désormais à 100 roupies pour 1 dollar, au lieu que cet article de 100 dollars vous coûte (50 x 100) 5 000 roupies, il vous coûte désormais (100 x 100) 10 000 roupies. Ainsi, si votre pays ou l’ensemble de votre économie dépend des importations, on peut clairement voir comment une dévaluation monétaire de 50 % peut détruire votre économie. Cela signifie que tous les articles essentiels que vous importez, des articles vitaux pour le moteur économique de votre pays, sont devenus du jour au lendemain deux fois plus chers qu’avant.
Mais qu’en est-il si votre pays est un pays à EXCÉDENT COMMERCIAL, une race rare d’économies hautement autosuffisantes – une liste comprenant uniquement les nations les plus avancées du monde industrialisé comme l’Allemagne, le Japon, la Chine, etc. La Russie fait précisément partie de cette liste restreinte. Elle a l’un des plus grands excédents commerciaux du monde, tandis que les États-Unis ont le plus grand déficit commercial du monde, et de loin. Alors, que se passe-t-il si vous êtes un pays à excédent commercial ? Cela signifie que votre pays exporte plus qu’il n’importe. Cela signifie, en bref, que la conversion du prix du dollar dans la devise de votre pays n’est pas pertinente, car si vous produisez tout ce dont votre pays a besoin à l’intérieur de vos propres frontières (autosuffisance), vous fixez naturellement le prix des articles que vous créez vous-même dans votre propre devise. Ainsi, quelle importance si le rouble russe passe de 30 roubles pour 1 dollar à 1000 roubles pour 1 dollar ? Si vous êtes Russe et que vous n’importez rien dont le prix est fixé en dollars, et que vous achetez des articles dans votre propre pays dont le prix est fixé en roubles uniquement, alors la différence entre le rouble et le dollar est littéralement nulle. À l’intérieur des frontières de votre propre pays, un rouble est un rouble, sa conversion en dollar n’a aucune importance. On peut voir ici qu’une dévaluation de la monnaie nationale n’a pas beaucoup de sens pour une économie à excédent commercial.
Lorsqu’un citoyen russe se rend dans un magasin et achète des articles, ou lorsqu’une entreprise russe commande des équipements ou des produits, il les commande en roubles, car la Russie fabrique ses propres biens et est autonome. Cela signifie que lorsque le rouble russe s’est effondré par rapport au dollar en 2015-2016 à la suite de la crise géopolitique fabriquée et conçue et de la manipulation massive des devises par le système financier mondial corrompu des États-Unis, et que le PIB nominal russe s’est effondré au même rythme (parce que le PIB nominal est évalué en dollars), cela n’avait en fait aucune signification et l’économie russe n’a pas du tout été touchée. Le PIB russe a été dévalué de ~2 trillions à 1,2 trillions presque “du jour au lendemain” uniquement parce qu’il est frauduleusement évalué en USD. Tout ce qui s’est passé, c’est un calcul mathématique de conversion du dollar sans rapport avec le sujet, mais la production, la puissance économique et les résultats réels de la Russie n’ont subi aucun effet de ce genre, il s’agissait d’une manipulation monétaire de pure forme qui n’existait que dans les bits et les octets numériques d’un écran d’ordinateur. Puisque nous savons que le PIB nominal (dont le prix est fixé en USD) est un moyen frauduleux de mesurer la puissance économique des pays à excédent commercial comme la Russie, la réponse se trouve dans le PIB exprimé en parité de pouvoir d’achat. Et bien sûr, comme prévu, le PIB PPA de la Russie est si élevé qu’il a été annoncé par le FMI lui-même comme ayant dépassé l’Allemagne pour la cinquième place l’année dernière.
Schèma N°4 cf. anglais ci-dessous
Mais ce qui est le plus intéressant, c’est qu’avant la fausse dévaluation “sur le papier” du PIB nominal russe suite à la crise manufacturée de 2014-2016, même le PIB nominal russe était proche de la 6-8ème place (selon la source utilisée, FMI, Banque mondiale, etc.). Mais comment savoir si le chiffre de la PPA est exact ? Pouvons-nous prouver que la valeur de la PPA est plus conforme à la véritable position économique de la Russie que la valeur du PIB nominal ? Mais comment savoir si le chiffre de la PPA est exact ? Pouvons-nous prouver que la valeur de la PPA est plus conforme à la véritable position économique de la Russie que la valeur du PIB nominal ? Il existe certainement quelques indicateurs de corrélation qui peuvent nous le prouver. Il existe plusieurs signes indirects que les experts peuvent utiliser pour faire abstraction des chiffres frauduleux du PIB manipulés par les devises et évaluer la force économique réelle et la vigueur de la production d’un pays. Il s’agit d’indicateurs importants qui sont étroitement liés à la puissance économique d’un pays pour des raisons qui devraient être évidentes : plus l’économie d’un pays est robuste, plus ce pays utilisera du pétrole et de l’électricité dans le fonctionnement quotidien et la croissance de ce moteur économique. Certains peuvent ne pas être convaincus, jusqu’à ce qu’ils regardent le graphique ci-dessus et voient à quel point il est en corrélation avec les classements typiques du PIB. Le graphique montre la consommation de pétrole par pays et en fait, le top 10 ressemble beaucoup au graphique du PIB PPA et l’imite étroitement. La Russie apparaît ici à la 6e place, tout comme dans les classements économiques PPA (où elle est soit à la 5e soit à la 6e place selon la source), et NON à la 11e ou 15e place comme le PIB nominal frauduleux voudrait le faire croire. Le sceptique pourrait se demander si un pays à forte population ne serait pas mal représenté sur ce graphique parce qu’il utilise beaucoup de pétrole. Pour répondre à cette question, prenons l’exemple de l’Indonésie, dont la population est presque deux fois supérieure à celle de la Russie. Pourtant, elle se situe à la quinzième place dans le graphique de la consommation de pétrole, et il n’est pas surprenant que cela reflète également sa place dans le classement du PIB. Ainsi, comme on peut le voir, la taille de votre pays ou le nombre d’habitants ne se reflète pas dans le graphique de la consommation de pétrole. En fait, il est en corrélation directe avec le PIB d’un pays, avec une ou deux exceptions comme l’Arabie saoudite qui apparaît en haut du graphique en raison de sa dépendance excessive à la consommation gratuite de grandes quantités de pétrole dans le processus de production de pétrole et de gaz dans leur économie centrée sur le pétrole. Le sceptique pourrait également demander : “La Russie ne produit-elle pas aussi beaucoup de pétrole ?
Oui, mais dans ce cas, comme je l’ai dit, sa position dans la consommation de pétrole correspond parfaitement à la position de son PIB en PPA et d’autres indicateurs ci-dessous permettent de dissiper les doutes. Comme on peut le voir ici, les chiffres imitent et correspondent également à ceux du PIB PPA. Les mêmes pays qui dominent le Top 10 des économies produisent ou consomment de l’électricité à des taux qui correspondent à leur puissance économique. Ce n’est pas une coïncidence si, ici aussi, la Russie se place dans le Top 5, tout comme dans le PIB PPA et contrairement au positionnement frauduleux de ~11-15 que nous voyons dans le PIB nominal. N’oubliez pas que ces chiffres ne sont pas simplement le produit de la taille de la population. Si c’était le cas, des pays dont la population est bien plus importante que celle de la Russie, comme l’Indonésie, le Nigéria, le Brésil, le Bangladesh et le Pakistan, seraient tous loin devant la Russie sur la liste de la consommation d’énergie – mais ils ne figurent nulle part sur la liste. De même, des pays moins peuplés comme l’Allemagne ne figureraient même pas dans le top 10. Pourtant, l’Allemagne est une puissance économique et, bien qu’elle ait une population beaucoup plus faible que celle de la Russie, elle apparaît près de celle-ci sur la liste, en parfaite adéquation avec sa place sur le graphique du PIB PPA. Cela indique clairement que la production/consommation d’énergie d’un pays est plus étroitement liée à sa puissance économique que la simple taille de sa population.
Schémas 5-6-7 cf. anglais
Un autre indicateur que nous pouvons utiliser est le total des réserves d’or. Ces chiffres reflètent également la position économique, car seuls les pays les plus puissants économiquement figurent dans le top 10, dans une composition à peu près similaire à celle de leur PIB officiel. L’or a longtemps été un indicateur révélateur de la puissance, du prestige et du statut économique d’un pays. Dans le graphique ci-dessous, nous pouvons constater une fois de plus que la Russie occupe une position presque identique à celle de son PIB PPA, comme dans tous les autres graphiques ci-dessus.
Schèma 8
Bien sûr, nous pouvons utiliser de nombreux autres indicateurs, par exemple, les positions militaires mondiales. Il est largement admis que la Russie est au minimum la deuxième force militaire la plus puissante de la planète, et les positions militaires correspondent à peu près à celles des mêmes pays sur le plan économique, avec les éléments familiers que sont les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon et autres, en tête de liste. Croiriez-vous vraiment qu’un pays dont l’armée est reconnue comme étant la deuxième du monde n’est classé que 15e sur le plan économique, selon la liste trompeuse et manipulée du PIB nominal ? Cela défie toute logique. Bien sûr, la seule explication rationnelle est que seul un pays dont l’économie figure parmi les cinq premières puissances peut maintenir la deuxième armée la plus puissante du monde.
Schèma 9
On peut voir que tous les indicateurs montrent que la Russie est dans le top 5 des économies mondiales et que même le chiffre frauduleux du PIB nominal plaçait la Russie au 7ème ou 8ème rang (selon la source) avant la crise pétrolière artificielle et la manipulation de la monnaie qui a fait chuter le rouble en 2014-2016. Et une dernière chose importante à noter. Toute cette discussion tourne autour du fait de parler de l’économie russe comme si elle était dans une sorte de vide. Mais on a tendance à oublier rapidement que l’économie russe est sans doute la plus assaillie, assiégée, manipulée et sabotée au monde par les forces occidentales/atlantistes. L’économie russe a fait l’objet de sanctions massives, de sabotage, d’embargos, etc., depuis le début de la crise de 2014, et pourtant je viens de montrer qu’elle se situe toujours approximativement à la cinquième place, juste à côté de la puissance de l’Allemagne. Alors, qu’est-ce que cela signifie ? Clairement, que même sous le coup d’un sabotage intense et d’une guerre économique mondiale par l’ensemble du système politique et financier occidental, même grandement affaiblie par les forces occidentales, l’économie russe est toujours à peu près à égalité avec l’Allemagne, et seulement “derrière” les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Inde (dont 3 ont des populations beaucoup plus importantes que la Russie). Il est donc évident que la VRAIE puissance économique russe, corrigée des diverses sanctions et du sabotage, est encore plus grande que nous ne pouvons l’imaginer, très probablement bien avant l’économie allemande et sans doute même l’économie japonaise.
Russia vs. EU: between political tensions and economic opportunities
Thursday, 15 April, 2021
Drawing perspectives is not an easy task in a pandemic era characterized by a high level of unpredictability. Who could imagine that an unknown virus would make simple traveling between Russia and the EU nearly impossible for a few months, rebuilding to a certain extent a form of iron (health) curtain just thirty years after the fall of the Soviet Union? Although the pandemic has fueled additional volatility into our lives, this period has also conrmed some of the key trends that are likely to shape the future of this economic relationship. It is the politics, stupid! “It is the politics, stupid!” to paraphrase the famous line from the American 1992 elections (“it is the economy, stupid!) emblematic of the 1990s “end of History” paradigm. As far as the relationship between Russia and the EU is concerned, politics is now inuencing business more than the contrary. At least since the 2014 Ukrainian crisis, which has proved that both sides were ready to sacrice obvious economic interests to political goals. Sanctions have replaced diplomacy and this trend is strengthening, with the EU having adopted its own Magnitsky-style act to impose sanctions in relation with human rights abuses. This makes long-term economic ties quite vulnerable to political events, internal developments and international tensions. This evolution is exacerbated by the growing role played by the Russian state in the country’s economy. State-owned companies are not only key actors in “strategic” sectors like energy or infrastructures, their involvement now extends to areas like banking, agriculture or IT. The structure of real incomes conrms this tendency: the part of income derived from entrepreneurial activities went down from 15.4% in 2000 to 5.2% in 2020 whereas the proportion of income deriving from social payments rose from 13.8% to 20.1%, which is even higher than the level reported in 1985 (16.3%). This should be put in the context of a shift in macroeconomic policies after the global nancial crisis of 2008 favouring the maintenance of macroeconomic stability over the generation of high growth rates.
The EU and Russia are drifting apart Just when the economy is getting increasingly political, “there are no relations with the EU as an organization” noted Russian Foreign Minister Sergey Lavrov on March 23 . This echoed the statement made the day before by European Council President Charles Michel about “the EURussia ties [being] at a low point”. One could argue about the roots and responsibilities behind this divide. The fact is that over the next decade, economic cooperation will be framed in the context of bilateral talks with European countries. There is room for further economic cooperation on global public goods like climate change, technology or health. The European Green Deal is a great opportunity to develop economic partnerships for a more sustainable development. But the EU future carbon border adjustment mechanism may also create tensions with Russian exporting companies. The controversy about Sputnik V vaccines shows that nding areas for “enhanced coordination” has become quite a challenge. Even a very hypothetical withdrawal of EU sanctions is unlikely to boost trade and FDIs from Europe as long as US sanctions remain in place, as per the recent example of Iran. Figura 1 – Commercio bilaterale UE-Russia rd Russia ’ s Pivot to the East It is not a coincidence if M. Lavrov was in China when he made the aforementioned comment about the EU. Nature abhors a vacuum. While the share of the EU in Russia’s foreign trade declined from 49.4% in 2013 (before the sanctions) to 41.6% in 2019 and to 38.5% in 2020, the share of China went up steadily from 10.5% in 2013 to 16.7% in 2019 and 18.3% in 2020. China is now Russia’s largest single trade partner, with exchanged goods worth USD 104bn in 2020, 19% more than in 2012. Germany comes second with USD 54bn of trade turnover between the two countries, 44% less from 2012. This dynamic is not limited to trade and should accelerate as Chinese corporates are naturally earning dividends from the political alliance between Moscow and Beijing. They represent a growing competition for European companies, especially in areas like infrastructure and transport, with Russia being an important axis of the Belt and Road Initiative. Part of the future Moscow–Kazan highway will be built by the China Railway Construction Corporation. While Nord Stream 2 is under threat, the Russian-Chinese “Power of Siberia” pipeline is approaching full capacity with the construction of a second pipeline “Power of Siberia 2” under discussion .
Until now Chinese investments have mostly concerned very large projects, often sponsored by state-owned institutions like the acquisition by Sinopec of a 40% stake in the Amur gas processing plant. This € 200m transaction represented more than 17% of the net FDIs in the country over 2020. It remains to be seen whether they will be followed by more medium-size companies. Russia’s Special Economic Zones have so far faced diculties to attract Chinese investors and the pandemic is not helping. On his way back from his trip to China, Mr. Lavrov visited Seoul to discuss among other topics the possible establishment of a RussianKorean investment fund worth USD 1bn, with particular emphasis on joint projects in the Far East and Arctic regions. Figura 2 – I gasdotti russi verso la Cina Investing to substitute imports Russia’s strategy of imports substitution represents another important trend. The country is not self-sucient in a large number of areas, and in the current environment this dependency is perceived as a weakness. Hence Moscow’s logical attempts to stimulate domestic production. The pork meat sector presents a good case study, with Russia moving from being one of the largest importer in the world to self-suciency. In 2020 pork meat exports exceeded imports for the rst time, whereas ten years ago imports stood for one-third of domestic consumption. Despite this impressive progress, the country is still very much dependent on imports of genetic material and quality breeding pigs. The later increased by 83% in H1 2020 due to the growing demand from local producers. An interruption of these imports, more than 90% of which came from North America and the EU, would have a devastating impact on Russia’s pork production, retail prices and food security. Substituting imports where it is possible, and more generally diversifying the country’s economy still requires huge investments and transfers of technology. Investors of the world, unite! Political tensions have made exports less reliable, as European exporters of agricultural goods have been experiencing following the introduction of the Russian “counter-sanctions” food import ban in August 2014.
However any company investing in the country is considered as a domestic investor. The ipside is that European investors no longer benet from a sort of “ honorable foreign status”. They have more interest in presenting themselves as “Russian” companies, which also means that they have to play by local rules. On the one hand, the local business environment has signicantly improved according to the World Bank Doing Business ranking, with the country making huge progress from the 120 position in 2010 to become 28 in the world by 2020. This is better than Italy or France, ranked respectively 58 and 32 . On the other hand, foreign investors will not receive any favorable treatment if things go wrong with a competitor, a local partner or tax authorities. In February 2019 the arrest of six senior managers from Baring Vostok private equity fund raised serious concerns among the investment community. Since 1994 Baring Vostok has invested approximately USD 3bn in the country and was instrumental behind the growth of some of Russia’s most successful companies like online giant Yandex. This criminal th th th nd case arose as a result of what has been largely perceived as a corporate dispute with minority shareholders at Vostochny Bank, where Baring Vostok had invested. Its founder, US citizen Michael Calvey, and his ve colleagues, nationals from France and Russia, were freed from house arrest in November 2020 but are still facing embezzlement charges. According to former Finance Minister Alexey Kudrin, the Baring Vostok case caused capital ight to double. More recently, in December 2020, the Federal Customs Services launched a criminal investigation against the local subsidiary of H&M, accused of having avoided the payment of customs duties worth USD 42m through license fees. The Swedish clothes retailer counts 155 stores in the country, which represents its 7 market. Possible punishments include jail sentences for senior management.
What are the consequences of these dierent trends for European companies? Those exporting to Russia should consider investing in the country, which still presents promising prospects in a wide range of sectors ranging from agriculture to industrial equipment, e-commerce or IT. In the 2020 annual survey from the Association of European Businesses, 79% of respondents expressed a positive outlook for the Russian economy over the next 6-10 years. Working hand in hand with local chambers of commerce, national embassies and business ombudsman Boris Titov is increasingly strategic, while building a strong relationship with local authorities is crucial. Attracting investments is part of the KPIs received by regional governors, which has helped to align interests. All in all, the most telling indicator may be Michael Calvey’s statement about his intentions to stay in Russia and continue investing in the country. The views expressed in this article belong solely to the author and do not reect the opinions of his employer or aliates. Autore:
Alexandre Kaufmann Consultant in Finance and Strategy https://www.ispionline.it/en/publication/russia-vs-eu-between-political-tensions-and-economic-opportunities-30047
The Russian economy – ‘small’, ‘impotent’, ‘insignificant’: true or false?
April 02, 2021 https://thesaker.is/
by Arcturus Le for the Saker Blog
In the west, there is perennial bluster about the putative ‘weakness’ of the Russian economy. It is widely accepted as ‘fact’ that the Russian economy is somewhere miserably outside the ‘Top 10’ global economies by GDP, sinking ever deeper year by year towards #15, embarrassingly behind such smaller countries as South Korea, Canada, Italy and on par with countries like Spain, Australia, and Mexico. In fact, many a snarky joke is bandied about on the Atlanticist web about how ‘Russia’s economy is barely the size of Texas’, etc.
This is a total western generated fabrication. In this article, I will prove the following points: that the Russian economy is actually ranked around the top 5 (and arguably even much higher) most powerful on Earth only behind China, US, Japan, and India; that the 2014 western engineered Ruble crisis crashed the specious ‘Nominal GDP’ of Russia by half while not affecting the true GDP nor economic output of Russia—and how this was affected by the geopolitical factors of the time; and that ‘Nominal GDP’ is a spurious canard that does not apply to Russia due to the fact that Russia is a trade surplus economy, and in fact PPP GDP is the accurate way to measure economies like Russia.
First, let us prove the opening point. Around 2014, oil was pricing steadily in the ~$100-115 per barrel range, as can be seen in the graphic below. Then, in 2014 a major geopolitical crisis developed. The U.S. and the CIA staged the Ukrainian coup called ‘Euromaidan’ that overthrew the legitimate Ukrainian government in the opening months of that year. A month later, Crimea held a democratic referendum and became once again Russian. This was a massive blow to the U.S. geopolitically for which Russia had to be punished as it had now grown too strong, winning a major warm-water port in Sevastopol that could now be used to threaten the western Imperialist/Atlanticist designs in the Middle East by way of a conveniently placed fleet access to the Mediterranean.
The Atlanticists took action and with their Saudi Arabian ‘partners’ (underlings) carried out a plan to crash the price per barrel of oil in order to hurt Russia as much as possible, since its economy at the time was still a bit more dependent upon oil and not as diversified as it is today. Such large tectonic shifts take time so their designs took a year or two to fully percolate down into the markets and by 2015-2016 the price of oil crashed from the aforementioned ~$100-115 per barrel range to the ~$40-50 per barrel range, becoming roughly ~50% of its original price. This chart below clearly demonstrates.
As can be seen, at this exact same time, the Ruble to Dollar conversion rate went from a low of roughly ~37 Rubles to 1 Dollar in 2014 (chart above) soaring to the range of ~60-75 Rubles to 1 Dollar the very next year to exactly coincide with the oil price crash. Miraculously, the devaluation corresponds to the exact timeline and severity of the crash of oil—oil dropped by half from ~$100 to ~$50 and Ruble went from ~35 to ~70 against the Dollar by 2015-2016.
As can be seen by the chart below, Russian GDP according to this source was $2,060 billion in 2014, and like magic by 2016 it was reduced to $1,282 billion. This represents a roughly ~40% decrease in line with the Ruble crash.
But, did Russia change overnight in 2015-2016? Was there panic on the streets, disorder and chaos, complete depredation and disintegration of society? After all, a halving of your GDP almost overnight is of such catastrophic proportions as to be unprecedented in history. Imagine, almost overnight the U.S. GDP going from its current figures to that of its 1960 figures (when it was half of today). What kind of chaos would ensue?
Of course, no such thing occurred in Russia, in fact it was barely noticed. Why? Because, the “Nominal GDP” is a fake, currency manipulated, symbolic number that has no actual basis in reality as pertains to the Russian economy. You see, the Nominal GDP in each country is priced in U.S. Dollars. This works for countries which are Trade Deficit countries. A brief discussion of the difference between Trade Deficit and Trade Surplus must ensue in order to fully understand this point. A country which operates on a Trade Deficit (which is most country’s in the world including the U.S.) simply imports more items than it exports. It is a country that relies on importing goods from other countries to survive. The reason this is important is because, since the global financial system operates on the U.S. Dollar basis in accordance with ‘Dollar Hegemony’ i.e. the Dollar as the reserve currency of the world, this means that when your country IMPORTS items, it is pricing them usually in Dollars. So, in short, this means that the price of your country’s native currency to Dollar conversion is important.
Let’s say you are a Trade Deficit country like India, and let’s say hypothetically that the Indian Rupee converts against the Dollar at 50 Rupees to 1 Dollar. That means, if you are buying an imported item that hypothetically costs $100, if your currency is magically crashed to where the Rupee now trades at 100 Rupees to 1 Dollar, instead of that $100 item costing you (50 x 100) 5,000 Rupees, it now costs you (100 x 100) 10,000 Rupees. So, if your country / entire economy thrives on imports, then one can clearly see how a currency devaluation of 50% can destroy your economy. It means every essential item you import, items vital to the economic engine of your country, have overnight become TWICE as expensive as before. This would lead to economic devastation.
But, what if your country is a TRADE SURPLUS country, a rarer breed of highly self-sufficient economies—a list comprising only the most advanced first world nations such as Germany, Japan, China, etc. Russia is in fact amongst this distinguished list. It has one of the largest trade surpluses in the world, while the U.S. is the world’s biggest Trade Deficit, by far.
So, what happens if you are a Trade Surplus country? This means that your country Exports more than it Imports. It means, in short, that the price conversion of the Dollar to your country’s currency is irrelevant because if you are generating everything your country needs within your own borders (self-sustainability), you are naturally pricing those items you yourself create in your own currency. So, what does it matter if the Russian Ruble goes from 30 Rubles to 1 Dollar, to 1000 Rubles to 1 Dollar? If you’re Russian and you’re not importing anything that’s priced in the Dollar, and you’re buying things within your own country priced in Rubles only, then it makes literally zero difference what the Ruble trades against the Dollar. Inside the borders of your own country, a Ruble is a Ruble, its price conversion to the Dollar has no relevance.
It can be seen here that a native currency devaluation does not have much meaning to a Trade Surplus economy. When a Russian citizen goes to a store and buys items, or a Russian company orders equipment or products, they are ordering them in Rubles because Russia makes their own goods and is self-sustaining. So even if the Ruble skyrocketed to 1 million Rubles to 1 Dollar it would be meaningless if you are not buying anything priced in Dollars.
This means that when the Russian Ruble crashed against the USD in 2015-2016 following the manufactured and engineered geopolitical crisis and massive currency manipulation by the corrupt U.S. global financial system, and the Russian Nominal GDP was shown to crash the equivalent rate (because the Nominal GDP is priced in USD), it was actually meaningless and the Russian economy in fact did not take any such major hit at all. The Russian GDP was shown to devalue from ~2 trillion to 1.2 trillion almost ‘over night’ only because it is being fraudulently priced in USD. All that happened was a mathematical calculation of irrelevant Dollar conversion, but actual Russian production and economic power and output did not experience any such effect whatsoever, it was a smoke and mirrors currency manipulation that existed only in the digital bits and bytes of a computer screen.
So, if we now know that the Russian GDP calculation was incorrect, what is the true way to measure it and what is the real Russian GDP? Since we know that Nominal GDP (which is priced in USD) is a fraudulent way to measure the economic power of Trade Surplus countries like Russia, the answer lies in PPP GDP. And of course, as expected, Russian PPP GDP is so high that it was announced by the IMF itself to have overtaken Germany for the #5 spot last year.
But what is most interesting is, prior to the fake ‘on paper’ devaluation of Russian Nominal GDP following the manufactured crisis of 2014-2016, even Russian Nominal GDP was near the Top 6-8 place (depending on which source you used, IMF, Worldbank, etc.). And now we see the PPP figure matches this rightful, accurate position.
But how do we know the PPP figure is accurate? Can we prove that PPP value is more in line with Russia’s true economic standing than the Nominal GDP value? Well certainly there are a few correlational indicators that can prove this for us. There are several indirect tell-tale signs that experts can use to look past fraudulent currency manipulated GDP numbers and gauge the real economic strength and productive virility of a country.
Let’s take a look at annual oil and electricity usage by country. These are important indicators that very closely correlate with a country’s economic power for reasons that should be self-evident: the more robust one’s economy, the more that country will be utilizing oil and electricity in the daily function and growth of that economic engine.
Some may be unconvinced, until looking at the chart above and seeing how well it correlates to the typical GDP standings. The chart shows oil consumption by country and in fact, the top 10 all looks quite similar to and closely mimics the PPP GDP chart. Russia here is seen at #6 just like in the PPP economic standings (where it is either #5 or #6 depending on source), NOT in #11-15 place as the fraudulent Nominal GDP would have you believe. The skeptic might ask, well wouldn’t a large population country be misrepresented on this chart because they use a lot of oil? To answer that, take Indonesia as an example, it has a population almost double that of Russia, yet it is somewhere in the ~15th place in the oil consumption chart, and not surprisingly that also roughly reflects its place in the GDP standings as well. So, as one can see the size of your country or population count is not reflected in the oil consumption chart, in fact it correlates directly to a country’s GDP, with one or two outlier/flukes such as Saudi Arabia which appears high on the chart owing to its over-reliance on gratuitously consuming vast amounts of oil in the process of producing oil and gas in their oil centered economy. The skeptic might similarly ask, well doesn’t Russia also produce a lot of oil? Yes but in this case, as I’ve said, its position in the oil consumption perfectly matches its GDP PPP position AND there are further indicators below that lay the doubts to rest.
Now let’s look at two other indicators of a robust economy, electricity production and consumption.
As can be seen here, the figures also mimic and correlate the GDP PPP figures. The same countries that dominate the Top 10 economies are seen either producing or consuming electricity at rates that correlate to their economic power. Not coincidentally, here too we see Russia placing near the Top 5, just like in the GDP PPP and quite unlike the fraudulent ~#11-15 placement we see in Nominal GDP. Now remember, these figures are not merely a product of population size. If that was the case, then countries with far larger populations than Russia like Indonesia, Nigeria, Brazil, Bangladesh, and Pakistan would all be way ahead of Russia on the list of energy consumption—yet they are no where on the list. Similarly, countries with SMALLER populations like Germany would not even be in the top 10. Yet Germany is an economic power house and despite having a much smaller population than Russia, appears close to it on the list in perfect accordance with its place on the GDP PPP chart. This clearly indicates that a country’s energy production/consumption is more closely tied to its economic power than mere population size.
Another indicator we can use is total Gold Reserves. These figures also mimic economic standing as only the most economically powerful countries appear in the top 10 in roughly a similar makeup as to their official GDP standings. Gold has long been a telltale indicator of a country’s might, prestige, and economic status. In the chart below, we can see once again, Russia ranks in almost the exact position of its GDP PPP standing as in all the other charts above.
Of course we can use many other indicators, for instance, global military standings. It is widely accepted Russia is at minimum the 2nd most powerful military force on Earth, and the military standings roughly correlate with the same countries in roughly the same positions as they are economically—with the familiar faces of U.S., Russia, China, India, Japan, et al, making up the top of the list. Would you really believe that a country with the acknowledged #2 military on earth is only ranked #15 economically, as per the fraudulent, currency manipulated Nominal GDP list? It beggars all logic. Of course the only rational explanation is that only a country whose economy is in the top 5 powerhouses can maintain the 2nd most powerful military in the world.
One can see that all indicators point to Russia being in the top 5 global economies and that even the fraudulent Nominal GDP figure had Russia at #7 or #8 (depending on source) prior to the artificially engineered oil crisis and currency manipulation that plummeted the Ruble in 2014-2016.
And one last important thing to note. All this discussion revolves around speaking of the Russian economy as if in a vacuum. But one can quickly forget that the Russian economy is arguably the most flagrantly assailed, beleaguered, manipulated, and sabotaged in the world by western/Atlanticist forces. The Russian economy has been under massive sanctions, sabotage, embargoes, etc, since the 2014 crisis began, and yet I have just shown that it is still roughly at the #5 spot right next to the powerhouse of Germany. So, what does this mean? Clearly, that even under intense sabotage and global economic warfare by the entire western political and financial system, even greatly weakened by western forces, the Russian economy is still roughly even with Germany, and only “behind” the U.S., China, Japan, and India (3 of which have vastly larger populations than Russia). Which makes the obvious point that the TRUE Russian economic power, adjusted for the various sanctions and sabotage, is even greater than we can imagine, most likely well ahead of the German and arguably even the Japanese economies.