Encore Navalny
Libération de l’opposant Navalny : encore de la désinformation
La libération de l’opposant extra-parlementaire Alexei Navalny au début juillet après 25 jours de détention en raison du détournement d’une manifestation autorisée à l’origine a été déformée par à peu près toute la presse française qui a prétendu que l’opposant (qui n’est pas le principal, contrairement à ce qu’écrivent la plupart des gazettes) a été “arrété” pour “manifestation interdite”.
Bien sûr, le Monde à son habitude s’est dépassé dans l’exercice de désinformation. Publié par lemonde.fr, cet article relate la sortie de l’opposant Nav alny libéré après 25 jours de prison pour «avoir appelé des milliers de Russes à descendre dans la rue ». Ce qui est évidemment strictement faux.
Comme il a déjà été expliqué sur notre site, les manifestations étaient autorisées et ont eu lieu dans une centaine de province et suivies par plusieurs milliers de personnes. La couverture du monde.fr de sa sortie de prison est un prétexte à une nouvelle désinformation. A sa décjarge, si l’on ose dire, il n’est malheureusement pas le seul.
Navalny a été interpellé et condamné à une peine légale de 25 jours de détention (ce qui tout de même n’est pas le Goulag ! Quoi que nous puissions penser de la lourdeur de la peine) pour avoir modifié au dernier moment le parcours initialement prévu et pour avoir tenté de se mêler à une autre manifestation, culturelle et familiale. L’opération était évidemment une manoeuvre de com. en vue de la préparation à sa candidature aux élections présidentielles et sans doute plus encore pour bluffer ses soutiens en tout genre, notamment étrangers, sur le nombre de manifestants en se mêlant à la foule venue en famille voir des stands de jeu montés à l’occasion de la fête de la Constitution sur l’avenue Tverskaya, l’une des principales de Moscou. Bien sûr, l’intention d’attirer l’attention de la presse occidentale en se faisant arrêter en raison de cette provocation faisait partie du plan. Il a fort bien marché auprès des journalistes occidentaux tout acquis et n’hésitant pas à arranger un peu les faits. En revanche, il a plutôt irrité les moscovites par son opération en raison des risques encourus par les enfants venus à la fête et non à une manifestation détournée.
Sans remettre en cause l’intégralité de l’article, la première et fausse information qui veut faire croire que l’opposition est injustement réprimé permet aisément de jouer sur l’intox russophobe.
Il ne s’agit évidemment pas pour stoprussophobie de se prononcer sur le bien-fondé ou non de la manifestation, ni même sur l’opération de communication décidée par Navalny avec succès en fait. Mais ce qui nous indigne et nous inquiète, c’est la désinformation dont nous sommes victimes qui nous empêche de se faire une idée juste de la situation. Il en sera de même avec la candidature de Navalny à la présidence. Il la souhaite et aura tout le soutien de la presse et de politiques occidentaux otaniens. Il n’est pas exclu qu’elle arrangerait aussi le pouvoir russe qui y gagnerait en légitimité, s’il remporte les élections.
Le problème est juridique : Navalny a été condamné pour plusieurs affaires qui n’ont rien à voir avec la politique (même si on va prétendre le contraire dans nos journaux) mais avec un commerce de bois présumé douteux dans la région de Kirov et pour des opérations en liaison avec Yves Rocher. Logiquement, il ne jouit pas actuellement des droits civiques lui permettant d’être candidat. On va voir comment les autorités judiciaires russes vont agir pour le laisser se présenter ou l’en empêcher.