Jacques Sapir victime de la russophobie

  • stoprussophobie redaction
  • jeudi octobre 5, 2017
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Jacques Sapir victime de la russophobie

La censure russophobe frappe Jacques Sapir … et nos libertés 

 
 
La russophobie montre à nouveau son vrai visage de discrimination et d’atteinte à nos libertés et principes démocratiques censés être les fonsdements de notre République. L’économiste, l’intellectuel et le spécialiste réél du monde russe Jacques Sapir se voit interdire de publier son blog scientifique sur Hypothèses.org
C’est pour combattre de telles voies de fait contre les principes de libertés et contre la discrimnination ethnique et xénophobe anti-russe qui les sous-tend qu’existe et que doit exister “stoprussophobie.nfo”. 
La parole est à JacquesSapir pour expliquer l’affaire. Ici on ne le censure pas et vous trouverez son blog hébergé actuellement par Olivier Berruyer sur les Crises. Merci à lui. Et Stoprussophobie vous appelle tous à écrire aux deux responsables de cette censure, comme le recommande Jacques Sapir. 
 
 
   Mon carnet scientifique, ouvert en septembre 2012 sur Hypotheses.org vient d’être suspendu. Je ne puis donc plus installer de notes ni faire des modifications sur les textes publiés. Le communiqué, signé par Marin Dacos directeur d’Open Edition, et installé sur mon carnet dit : « Le carnet que vous consultez est désormais une archive et ne sera plus alimenté. Les droits d’accès en écriture ont été retirés à son auteur par l’équipe d’OpenEdition.
À de nombreuses reprises, l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses et constituant une condition indispensable pour publier sur la plateforme. » 
 
Je conteste donc formellement cette affirmation tout comme cette procédure, dont on peut s’étonner qu’elle survienne maintenant alors que je publie tout type de textes, y compris ce que M. Marin Dacos qualifie abusivement de « tribunes partisanes », depuis l’ouverture du carnet, fin septembre 2012. Mais, tous les textes publiés sont en relation avec mes recherches, qu’il s’agisse d’articles scientifiques, de notes de travail, ou d’articles de réaction à l’actualité. Tous ces textes s’inscrivent dans le contexte de mes recherches. De plus, et il faut l’ajouter, de nombreux carnets réagissent eux-aussi à l’actualité. J’aurais compris cette mesure si mes textes avaient contrevenu au point 10 de la charte d’Open Edition, cité plus bas in extenso. Mais, un courrier de M. Dacos indique que ce n’est pas le cas et que ce n’est pas cela qui m’est reproché.
 
Parmi les textes qui me sont reprochés dans une lettre co-signée de M. Dacos et du Président d’Open Edition, il y a les 4 textes suivants qui sont donnés en exemple et servent de prétextes à ce blocage. Il convient alors de les examiner avec précisions:
 
Candidats du passé, candidats du futur (8 avril 2017)
Ce texte est la version française de l’interview que j’avais donnée à Russia Today (RT). Je souhaitais mettre cette contribution à la disposition de mes lecteurs francophones sous une forme écrite..
Times of change for French politics (24 avril 2017)
Ce texte correspond à la version anglaise d’un article publié dans la revue russe Ekspert. Cette pratique de republier un texte paru dans un journal est fréquente sur Hypothèses.org. On la retrouve, par exemple, sur le carnet de Michel Wieviorka, où l’on peut trouver ainsi la version française de l’intéressant article qu’il a publié dans le quotidien espagnol La Vanguardia (L’autonomie du politique / https://wieviorka.hypotheses.org/818 ), ou encore un article publié dans le New-York Times (https://wieviorka.hypotheses.org/826 ), ou enfin dans Libération (https://wieviorka.hypotheses.org/831 ). Que Michel Wieviorka puisse publier des articles, parus dans la presse, est une fort bonne chose et, quand on ne peut pas suivre les journaux, on est d’ailleurs fort heureux de pouvoir retrouver ces textes. Mais pourrait-on m’expliquer ce qui justifie la différence de traitement avec moi ? Est-ce la revue russe, pourtant considérée dans son domaine comme une revue de référence , qui gêne? Ou bien alors, faut-il croire que ce sont les opinions ?
 
Macron, Ferrand et la « propagande » (30 mai 2017)
Ce texte correspond à un point d’application de mes travaux sur la légitimité et la légalité. J’ai publié au début de 2016 un ouvrage sur cette question, et suis revenu sur ce point dans l’ouvrage publié en commun avec Bernard Bourdin. J’ai d’ailleurs publiés de nombreuses notes sur cette question.
Le président Potemkine? (2 juin 2017)
Ce texte dresse un parallèle entre la situation actuelle et l’histoire de la Russie sur la question de la communication et des représentations, et s’inscrit à la confluence de mes travaux, tant sur la Russie que ceux sur le couple légalité/légitimité.
On peut alors constater que la phrase du communiqué « l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses » apparaît, alors, comme un pur prétexte. On se souvient du vieil adage « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». On comprend immédiatement que pour tout auteur, et c’est mon cas, qui estime que la recherche ne se fait pas dans les limbes, les travaux scientifiques me conduisent nécessairement à prendre parti dans l’agora électronique, ce que j’ai fait d’ailleurs dès l’ouverture du carnet en septembre 2012. Par ailleurs, rien dans la charte des contenus sur Open Edition ne mentionne l’interdiction d’une démarche « de tribune politique partisane ». On consultera, en annexe l’article 10 de cette dite charte. Nous sommes donc, à tout le moins, devant une mesure arbitraire.
 
Alors, peut-être est-ce tout simplement le succès du carnet Russeurope qui m’attire les foudres de Marin Dacos et d’Open Edition. Et il est vrai que Russeurope a connu un développement auquel je ne m’attendais pas quand je l’ai créé. Le nombre de connexions mensuelles, tout comme le nombre de visiteurs, a atteint des chiffres étonnants, passant de 26000 connexions/mois à son ouverture à plus de 200 000 connexions/mois aujourd’hui.
Ainsi, la note postée sur RussEurope le 22 septembre 2012 n’est pas différente ni dans son ton ni dans son contenu, de ce que j’ai publié cette année. Mais, clairement, une note publiée sur un carnet qui, à l’époque, avait environ 25 000 connexions/mois gène moins que ce qui est publié sur un carnet à plus de 200 000 connexions/mois. Et ce d’autant plus qu’il était de notoriété publique que les articles et notes de Russeurope étaient en plus repris sur d’autres blogs, que ce soit en France, en Belgique, en Italie ou dans d’autres pays. 
Il est, bien entendu, impossible de tenir une comptabilité précise, mais on peut penser que le nombre réel des lecteurs dépassait de 50% à 100% suivant les occasions les lecteurs enregistrés par Hypothèses.org. Alors, oui, cela était de nature à fâcher les fâcheux…
 
Il y a cependant un autre point dérangeant dans la démarche d’Open Edition. Tous les articles cités datent de 2017, et de la période dite de « campagne présidentielle », alors que j’ai publié des prises de position dès l’ouverture du carnet. Or, on peut constater qu’en 2017 M. Marin Dacos est devenu Conseiller scientifique pour la science ouverte auprès d’Alain Beretz, Directeur général de la recherche et de l’innovation au Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ceci correspond à une position officielle. Mais, elle est de nature à induire un conflit d’intérêts avec sa position de directeur d’Open Edition qui, par nature, est une plate-forme ouverte à toutes les opinions. 
Surtout, elle pourrait me fonder à penser qu’il y a là la source réelle de la mesure qui me frappe. Ce n’est point tant le fait de publier des textes politiques, ou s’inscrivant dans une lecture du politique découlant de recherches scientifiques que l’on me reproche, mais bien les opinions de ces textes. Ce serait donc, si cette hypothèse était vérifiée, un procès d’opinion, chose que l’on croyait bannie dans un pays se disant démocratique.
 
Devant cet état des faits, et devant les multiples soutiens que j’ai reçus, que ce soit en France, en Allemagne, en Pologne ou en Italie, et parmi lesquels (sans prétention d’exhaustivité) je citerai Dominique Lecourt (Philosophe), Pierre-André Taguieff (directeur de recherches au CNRS), Stéphane Rials (Agrégé des Facultés de droit, professeur à Paris-2), Denis Alland (Professeur de droit international public à l’Université Panthéon-Assas-Paris 2), Franck Collard (professeur d’Histoire Médiévale à Paris-Nanterre), Bruno Tinel (Professeur d’économie à Paris-1), Claude et François Rodier (Professeurs d’astronomie en retraite, Universités de Aix-Marseille et Nice) des universitaires italiens comme Ernesto Tavoletti, Benedetto Ponti, Alberto Bagnai, britanniques comme Brigitte Granville, ou russes comme Alexandre Nékipelov (directeur de l’Ecole d’économie de Moscou, Académicien), je pense que si l’on ne veut pas discréditer, en France comme à l’international, la plate-forme hypothèses.org, il faut agir. C’est pourquoi je demande donc solennellement à Open Edition d’annuler sa mesure arbitraire à mon encontre.
 
Si, vous aussi, êtes choqués par ce comportement de M. Dacos et d’Open Edition, je vous invite à le faire savoir à M. Dacos (marin.dacos@openedition.fr), à demander que l’usage du carnet Russeurope me soit rétabli, et à faire remonter vos commentaires à M. Alain Beretz (alain.beretz@recherche.gouv.fr), le supérieur hiérarchique de M. Dacos.
 
 Jacques Sapir 
29 septembre 2017
 
 
Annexe
Extraits de la charte d’OpenEdition
 
Article 10. Contenu (texte in extenso)
En adhérant à la plateforme électronique du portail OpenEdition du Cléo, l’Éditeur s’engage à ne pas mettre en ligne un contenu comprenant :
— un message et/ou images faisant l’apologie d’idéologies fascistes, xénophobes, racistes ou sectaires ;
— des propos diffamatoires et/ou injurieux ;
— des propos et/ou images à caractère insultant, humiliant ou portant atteinte à la vie privée d’une personne ;
— des propos et/ou images à caractère pédophile ;
— des propos et/ou images et/ou vidéos à caractère pornographique ;
— des propos et/ou images susceptibles de porter atteinte à l’ordre public, au respect de la personne humaine ou de sa dignité, à l’égalité entre les femmes et les hommes, à la protection des mineurs ;
— des propos et/ou des images encourageant, contenant ou provoquant à la discrimination, l’injure, la haine ou la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes, notamment en raison de leur origine, ou de leur appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race ou une religion, de leur handicap, de leurs préférences sexuelles ou de toute autre différence ;
— des propos et/ou des images faisant l’apologie ou la négation ou la remise en question des crimes de guerre et/ou contre l’humanité (négationnisme) ;
— des propos et/ou images encourageant la commission de crimes et délits ou le commerce et la consommation de substances illicites, la prostitution, le terrorisme, les agressions sexuelles, le vol, le suicide, la violence, les dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, les atteints à l’autorité de la Justice ;
— des éléments portant atteinte à des droits de propriété intellectuelle (marque, droit d’auteur, dessins et modèles, brevets) ;
— des propos et/ou images portant au droit de la personnalité (atteinte à la vie privée, divulgation d’une image sans l’autorisation de la personne, divulgation de données privées et/ou personnelles…).