Les fausses preuves d’Obama
Les “preuves” d’Obama n’en sont pas
Notre presse aux ordres et quelques commentateurs particulièrement zélés tentent de persuader l’opinion chez nous que Obama a “toutes les preuves” d’une pseudo-ingérence dans les élections américaines…
Certaines commentatrices ont même poussé le vice jusqu’à affirmer que l’expulsion des diplomates russes et de leurs enfant à la veille de Noël était justifiée et que si Poutine “n’avait pas réagi, c’est parce qu’il se sentait coupable” !!!
Plus c’est gros, plus ça passe ! Le président Poutine est vraiment un enfant pris en faute par le grand Yaka Obama !
Cette “spécialiste” sait évidemment ce qu’elle fait et cela ne se justifie que par le mépris qu’elle éprouve pour ceux qui l’écoutent.
Rappelons pour les autres que la réaction de Poutine de ne pas répliquer est contraire à toutes les règles de la diplomatie que son ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, était pour sa part prêt à appliquer en expulsant aussi 35 diplomates américains et en fermant deux bâtiments des yankees.
Cette décision de Poutine de ne pas répondre par la réciprocité habituelle, jugée très habile et approuvée par son opinion, visait à éviter le piège tendu par Obama pour détériorer encore un peu plus les relations américano-russes afin de savonner la planche au maximum à Donald Trump. C’est raté.
Mais cela s’ajoutait à l’énorme provocation de l’affaire des pseudo ingérences informatiques par interception du courrier du parti démocrate et la publication par Wikileaks de ce dernier.
En dehors de son aspect anecdotique, cette offensive médiatique est quand même grosse de risques d’une escalade pouvant aboutir à une guerre, sans doute souhaitée par certains milieux américains mais pas par nous en Europe.
Il faut tout de même avoir une sacré dose de culot de la part des Etats-Unis pour inverser les rôles à ce point : qui espionnait et espionne tout le monde, y compris les amis comme Merkel et Hollande ? Qui poursuit Edward Snowden et Assange pour l’avoir dévoilé ? Eh bien ça ne les empêche pas d’accuser la Russie ! Mais cette fois sans preuves. Et en prétendant que le seul fait d’intercepter du courrier électronique peut changer le résultat d’une consultation électorale ! Comment ? En mettant un Russe derrière chaque électeur US ? Et maintenant, on nous raconte que les Russes vont faire la même chose en France et en Allemagne ! N’est-ce pas plutôt le contenu des courriels écrit pas Hillary Clinton et les siens qui pouvait indigner à juste titre les électeurs ?
Quant aux “preuves” avancées par les agences de renseignement, notons d’abord qu’il y a eu des différences entre FBI et CIA et d’autres. D’autre part, que dans le passé, notamment pour justifier l’invasion de l’Irak, les fables sur les armes de destruction massive, démenties ensuite, ont été avancées précisément par la CIA. Il en est à peu près de même pour toutes les provocations montées par les Etats-Unis pour justifier des actes de guerre (cf. le Golfe du Tonkin en 1964 et tant d’autres) .
Et le procédé de médiatisation est toujours le même : on intoxique un ou plusieurs journaux, médias ou réseaux sociaux. Puis on les cite au niveau officiel et on se sert de ça comme “preuve” en répétant sans cesse la même chose puis en faisant disparaître tout conditionnel et toute prudence, en basculant dans ce qu’on appelle le “background”, c’est à dire le rappel des événements.
Cette fois, le procédé est le même : Facebook et de pseudos enquêtes de journaux ou des intox. Résultat sommairement résumé : on identifie des adresses IP situées en Russie. On leur attribue des noms de code et on les rattache au GRU (service russe de renseignement de l’armée) et au FSB. Sans que ce soit prouvé ni sans doute prouvable. Car on peut trouver une adresse IP mais pas forcément qui est réellement derrière.
D’autant que parmi les “coupables” se trouve notamment un dénommé “Felix Edmondovitch”, ce qui est le patronyme russe de Dzerjinsky, le fondateur de la Tchéka ! Cela relèverait d’un grand humour ou d’une grosse bêtise de la part des services russes qui n’ont pas cette réputation. En revanche, des services américains pourraient le faire, comme ceux auxquels ont abouti les services du Secrétaire d’Etat de l’Etat de Géorgie le 8 décembre dernier, en cherchant les hackers qui avaient étudié sa correspondance sur les élections… cf le dernier briefing de 2016 de Maria Zakharova). Mais pour éloigner les pistes, on précise que les opérations de hacking avaient lieu au moment où en Russie c’était les heures de travail !!! Le Russe ne travaille qu’aux heures de bureau !
Wikileaks a démenti que ce sont des Russes qui lui ont fourni les infos et qu’il était facile de casser le mail de Podesta. Ce que Trump, président élu a confirmé après avoir qualifié Poutine de “smart guy” pour sa réaction de ne rien faire après l’expulsion des diplomates par l’administration “canard boîteux” d’Obama.
En règle générale, selon les spécialistes, il est possible de déterminer l’identité d’un hacker par son modus operandi mais pas plus. Et un modus operandi ça peut s’imiter. En un mot le plus simple serait sans doute que les officiels américains déclassifient leurs fameuses preuves et les publient sérieusement au lieu de se référer à des organes de presse qu’ils ont eux mêmes inspirés ou en annonçant des rapports du FBI reportés et peu convaincants.
Pour plus de précisions et une analyse brillante voici :