Lettonie : vers une réhabilitation du nazisme ?

  • stoprussophobie redaction
  • mardi juillet 18, 2017
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Lettonie : vers une réhabilitation du nazisme ?

La Lettonie s’apprête à permettre d’annuler de fait les lois anti-nazies de l’UE

La Lettonie s’apprête, peut-être sans le vouloir et par pure russophobie, à remettre en cause les lois et mesures prises dans l’Union européenne, et notamment en France avec les lois mémorielles, contre la glorification du nazisme.

Le 20 juin dernier, la commission parlementaire lettone des affaires sociales et des droits de l’Homme (sic!) a proposé une nouvelle version du statut d’ancien combattant en Lettonie.

Il se trouve que ce pays a connu pendant la seconde guerre mondiale une occupation nazie particulièrement cruelle à l’égard de la nombreuse population juive des pays baltes (une partie du «yiddish land» d’avant Shoah – sur quelque 85.000 juifs vivant en lettonie avant guerre, seuls 500 ont survécu, selon des historiens soviétiques), la présence d’un camp de concentration où se déroulaient des «expériences» sur les humains par des savants fous nazis, et tout cela avec la participation de Lettons engagés dans les Waffen SS ou d’autres unités allemandes. Les autorités lettones aujourd’hui minimisent les extérminations dans ce camp que les Allemands n’avaient pas classé comme camp de concentration. Il n’empêche que des juifs du ghetto de Riga et d’autres pays baltes et de Biélorussie y ont été transférés et massacrés à la mitrailleuse, notamment par des légionnaires lettons de la SS.

D’habitude, le pouvoir letton actuel ne s’en vante pas trop dans le reste de l’UE. Même une exposition sur le camp de Salapsils (15km de Riga – 90.000 exterminés), prévue à l’UNESCO à Paris avait été interdite sur intervention de la Lettonie en 2015.En janvier, la déléguée pour la Lettonie à l’UNESCO Sanita Pavluta-Deslande demande d’interdire une exposition sur le camp de Salaspils.Et notre presse objective et si avide d’information oublie le plus souvent de mentionner les défilés annuels d’anciens SS lors de commémorations en mars.

Tout cela parce que la Lettonie officielle, qui compte une importante population russe (dont une partie de souche depuis des siècles) et russophone (la plupart des Lettons de plus de 30 ans) développe un discours systématiquement russophobe très agressif, accusant notamment la Russie de tous les maux du totalitarisme soviétique et d’une pseudo menace, à laquelle on fait semblant de croire pour jusifier des dépenses militaires qui seraient mieux employées contre le terrorisme islamiste.

On doit à la vérité historique de rappeler que des détachements lettons ont joué un rôle non négligeable dans l’établissement du pouvoir soviétique…. Avant les SS, les communistes ! De même, les Lettons et les Baltes en général ne sont pas les seules nationalités à avoir souffert des excès du régime soviétique et les Russes ne sont pas les derniers à en avoir subi des effets. Ils sont pourtant les seuls à être accusés des aspects négatifs du régime soviétique.

 wss


Affiche de propagande d’époque de la Waffen SS, véritable légion étrangère du régime nazi. En Lettonie, comme ailleurs, des collabos autochtones ont servi la dictature hitlérienne. Aujourd’hui, ils sont réhabilités et honorés dans ce nouvel Etat de l’Union 
européenne

 

Dans le nouveau projet de loi du Saeima (parlement), ne seraient reconnus comme anciens combattants et glorifiés à ce titre, que les anciens militaires, présents en Lettonie avant le 17 juin 1940 (date de la fin de la courte indépendance lettone entre 1918 et 1940, suite au Pacte garmano-soviétique) et ayant combattu dans n’importe quel camp, y compris donc dans la Waffen SS !

Difficile de percer la pensée profonde des parlementaires lettons qui peut-être veulent se montrer généreux vis-à-vis de vieillards, y compris ceux qui ont choisi le «mauvais coté». Mais alors pourquoi limiter le statut d’ancien combattant anti-nazis aux seuls engagés dans le 130ème corps d’armée, qui ne comptait que des Lettons «ethniques», rejettant donc tous ceux qui ont combattu dans d’autres unités de l’armée rouge pour libérer la Lettonie de l’hitlérisme et se sont fixés ou sont revenus en Lettonie après 1940 ? Générosité présumée bien limitée et reconciliation nationale très hypothétique, par rapport à l’ensemble des Lettons d’aujourd’hui.

Cette distinction ethnique dans une Union européenne dont le discours officiel nous explique quotidiennement le bienfait des migrations des pays du tiers-monde est tout de même quelque peu étonnante. Mais ne semble pas choquer nos bonnes âmes, pourtant prompte à dénoncer les politiques européens dits «populistes» lorsqu’ils parlent de préférence nationale… Toujours ce deux poids, deux mesures, induit par la russophobie. Contre les «valeurs» de l’UE elle même ! C’est la raison d’être de stoprussophobie.

Mais bien sûr le pire est la consèquence juriprudentielle en quelque sorte de cette loi si elle est adoptée (avant l’an prochain en principe). Car le reconnaissance et la glorification qui s’ensuivra des combattants non allemands de la waffen SS permettra à tous les éventuels nostalgiques du nazisme de se réfèrer à ce précédent, au nom d’une certaine cohérence juridique dans l’Union européenne et d’une égalité de traitement de tous ses citoyens !

En France, les anciens de la milice et de la division Charlemagne, ainsi que les adversaires des lois «mémorielles», interdisant la glorification du nazisme doivent veiller attentivement dans l’attente de l’adoption du projet de loi letton !