Migrants : en Russie aussi

Parmi les mensonges et cachotteries de notre presse occidentale sur la Russie, on trouve l’accusation plus ou moins formulée que la Russie, elle, n’accueille pas de migrants sur son territoire alors que l’Union européenne en subit l’afflux ou “se fait une joie d’ouvrir ses portes, ses maisons, ses emplois, etc”, selon le degré de “politiquement-correctitude”, comme dirait Ségolène. Bien sûr, cela permet d’accuser d’égoïsme et parfois de pousser le bouchon encore plus loin (pourquoi se gêner, il n’y aura personne admis pour contredire…)  Et Fox News par exemple (repris allusivement par d’autres) a pu accuser la Russie de provoquer avec Bachar al Assad le flot de réfugiés en Europe… 

 

Mais voilà : la Russie accueille des réfugiés. Sans caméras, sans mise en scène. Et pour beaucoup ce sont de véritables réfugiés chassés par la guerre menée contre eux par leurs concitoyens, avec notre aide et celle de l’Amérique… Le Maïdan et son coup d’Etat ont provoqué la révolte des populations du Donbass et en réaction la guerre civile, lancée par le nouveau pouvoir pour les faire taire. Par ailleurs, de nombreux Ukrainiens chassés par la misère économique fuient aussi, non seulement chez nous, mais également vers la Russie à partir d’autres régions. Ils rejoignent l’émigration déjà nombreuse d’avant le coup d’Etat et tous les immigrés venus d’Asie centrale, du Caucase et de Moldavie, ruinés après la chute de l’URSS. 

 

Et la Russie assume seule ces crises humanitaires et tout particulièrement la récente immigration massive ukrainienne provoquée par la politique soutenue par l’Union européenne. A ce propos, il est cocasse de noter que ces réfugiés fuient vers le pays qui soit-disant, selon nos gazettes, l’attaque et même “l’envahit” comme n’hésitait pas à le dire tout une matinée un animateur de BFM Business le 14 décembre dernier !!! Imagine-t-on pendant l’exode en 1940 des Français fuyant VERS les troupes allemandes ?

Selon le site Russie-politics (références ci-dessous), “avant le conflit, environ, 4 millions de personnes vivaient dans le Donbass. Au mois de mai 2015, l’ONU compte plus de 6.400 morts, 15.900 blessés et 1,45 million de personnes déplacées. De juin à septembre 2014, c’est-à-dire au début de l’opération “anti-terroristes” dirigée conte les civils qui défendaient leur terre, un demi million de personnes ont fui vers la Russie. L’on compte maintenant plus d’un million de personnes qui ont quitté la zone de conflit, 600 000 ont décidé de s’installer en Russie. Ces derniers temps encore, 500 à 600 personnes arrivent par jour sur le territoire russe.”

 

Pour 2014, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, la Russie est le premier pays touché par les flux migratoires. Ces chiffres, évidemment, ne concernent que les personnes se trouvant légalement sur le sol russe. Toute la partie illégale de l’immigration n’est ici pas prise en compte. On peut ajouter qu’elle est très importante. Et que très peu sont expulsés. Du reste le service de police chargé des reconduites à la frontière s’est plaint en décembre 2016 de ne pas avoir suffisamment de moyens pour remplir sa mission. Par rapport aux chiffres cités ci-dessous pour 2015, la tendance s’est poursuivie, avec sans doute des motivations plus économiques, même si les bombardements contre la population civile du Donbass par les milices kieviennes n’ont pas cessé. Ainsi, la Russie a accueilli plus d’un million d’ukrainien ayant fui les zones de conflits, elle compte en juin 2015, 2.503.680 Ukrainiens sur son sol. Chez nous, on l’ignore et on préfère accuser la Russie “d’envahir l’Ukraine avec des Russes (un comble !)” et d’égoïsme car elle n’accueillerait pas de migrants… 

 

Diagramme du nombre d’ukrainien en Russie de janvier 2014 à juin 2015 (source Service fédéral des migrations):

 

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