Nucléaire : la vassalité kievienne nous fait courir un risque majeur

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  • mercredi août 22, 2018
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Nucléaire : la vassalité kievienne nous fait courir un risque majeur

photo sputniknews Solomonov

Ukraine : Westinghouse pourrait exposer le monde à un risque nucléaire majeur pour damer le pion à la Russie

Elisabeth Studer

http://www.leblogfinance.com/2014/12/ukraine-westinghouse-pourrait-exposer-le-monde-a-un-risque-nucleaire-majeur-pour-damer-le-pion-a-la-russie.html

Voici un article du blogfinance qui expose bien le risque que nous fait courir la russophobie en action en matière nucléaire. Alors que les choses semblent bouger entre la Russie, la France et l’Allemagne, peut-être est-il utile de rappeler cet aspect des choses, passé sous silence dans le mainstream.  

 

Alors qu’un accident s’est produit vendredi 28 novembre dans la  centrale nucléaire de  Zaporijia (ou Zaporozhskaya) en Ukraine, revenons un instant sur l’accord conclu dès 2008 entre Kiev et le groupe US Westinghouse, pour la fourniture d’assemblages d’uranium enrichi.
Alors qu’un rapport daté du 13 octobre 2014 publié par l’Association nucléaire mondiale rapporte que les essais de combustible menés récemment dans la centrale d’Ukraine-sud, ont été « jugés infructueux », les deux parties ont signé en avril 2014 une prolongation   jusqu’en 2020.

Des menaces d’une telle importance qu’en mai 2014, le media russe Russian Time (RT) s’alarmait que Kiev ait la mémoire courte et fasse fi de la catastrophique expérience de Tchernobyl, et des risques nucléaires pour conclure l’accord nucléaire avec les Etats-Unis.

Afin d’atténuer autant que faire se peut sa dépendance énergétique vis à vis de Moscou, le gouvernement ukrainien a « ressuscité » (selon les termes de RT) un contrat avec une société américaine en vue de fournir du carburant pour les centrales nucléaires de l’Ukraine. Et ce, alors même que l’utilisation de barres de combustible américains a été interdite en 2012, en raison de dangereuses incompatibilités.

Simple hasard de calendrier ? La rivalité pour l’approvisionnement en combustible nucléaire de l’Ukraine entre la société russe TVEL et l’américain Westinghouse a pris un virage quand en avril 2014, soit peu de temps après ce que la Russie considère comme un « coup d’Etat «, Kiev a signé un nouvel accord avec le premier producteur de combustible nucléaire des Etats-Unis, Westinghouse Electric Company, au lieu et place de la société russe TVEL, laquelle fournit des barres de combustible en Ukraine depuis des années.

Rappelons que les 15 réacteurs nucléaires du pays produisent au moins 50 % (plus de 13 mégawatts) de toute la production d’électricité en Ukraine. Jusqu’à présent, tout le combustible nucléaire pour les réacteurs ukrainiens (d’une valeur avoisinant des centaines de millions de dollars par an) a été produit en Russie, laquelle recycle également les déchets nucléaires de l’Ukraine.

Autre élément notable : Rosatom monopole nucléaire d’Etat de la Russie construit actuellement une usine de fabrication de combustible nucléaire en Ukraine, où des barres de combustible nucléaire seront assemblés en utilisant de l’uranium enrichi en Russie.

La compagnie Westinghouse Electric a essayé quant à elle d’utiliser à sa manière l’ancienne dépendance énergétique des pays du bloc soviétique vis à vis de la Russie, tout en tentant d’entrer sur le marché en Europe de l’Est depuis plus d’une décennie. A cette fin, la société a comme on pouvait s’y attendre utiliser le levier politique. En 2012, Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat US, a ainsi tenté de convaincre les dirigeants tchèques de conclure avec Westinghouse un accord d’approvisionnement en combustible nucléaire au lieu et place de la Russie.

En réalité, Westinghouse a d’ores déjà fourni du combustible nucléaire à la compagnie Energoatom, fournisseur de l’énergie nucléaire de l’Ukraine. Ainsi, en 2005, six assemblages expérimentaux de combustible Westinghouse, adoptés pour les réacteurs développés dans l’ex-URSS, ont été testé à l’usine sud de l’Ukraine dans l’un réacteur avec des barres de combustible russe.

Bien que les ingénieurs expert dans le domaine nucléaire se soient montrés sceptiques face à l’expérience pilote, le gouvernement de l’ancien président ukrainien Viktor Iouchtchenko a signé en 2008 un accord avec Westinghouse pour la fourniture de barres de combustible.
Faisant fi également du fait que le combustible nucléaire américaine soit beaucoup plus coûteux et technologiquement différent. En effet, les barres russes de combustible nucléaire sont hexagonales en coupe, tandis que les Américains produisent des assemblages de combustible de section carrée.

A  cette date, un lot de 42 assemblages de combustible a été chargé dans trois réacteurs de la centrale nucléaire du Sud de l’Ukraine pour une période standard de trois ans d’exploitation commerciale. Lorsque en 2012, le temps de remplacer les assemblages de combustible fut venu, les ingénieurs nucléaires ukrainiennes ont constaté que les assemblages de Westinghouse s’étaient déformés durant leur exploitation et étaient rester coincés dans le noyau. Energoatom avait alors accusé Westinghouse de produire des assemblages mal conçus, ce à quoi le groupe US avait répliqué en accusant les ingénieurs ukrainiens d’avoir mal installés les barres.

Après cet « incident », l’utilisation du combustible nucléaire américain a été interdit en Ukraine, tandis que les produits étaient retournés à l’envoyeur en vue d’ »être corrigés ». Des experts russes ont été sollicités en vue d’aider à la réparation de l’équipement produit en ex-URSS. La Société Energoatom aura perdu environ 175 millions de dollars dans l’affaire.

Des problèmes similaires consécutifs à l’utilisation des assemblages de combustible Westinghouse sont apparus dans un certain nombre d’autres centrales nucléaires construites en ex-URSS: NPP Krško en Slovénie, NPP Loviisa en Finlande ainsi que la centrale de Temelin en République tchèque.

Tous ces pays ont choisi de retourner aux assemblages de combustible produit par la société russe TVEL, produit qui a fait ses preuves depuis longtemps …

Mais malgré toutes ces menaces et ces déboires financier, l’Ukraine semble vouloir inexorablement tomber dans le « piège » américain, à moins que ses choix soient quelque peu dictés.

Le nouveau régime au pouvoir à Kiev coup a en effet prolongé l’accord de 2008 pour la fourniture de combustible nucléaire jusqu’en 2020 , en vue de remplacer 25 % des barres de combustible de fabrication russe, le tout étant assorti d’une option permettant de «fournir plus si nécessaire”. Raisons officielles avancées : diversifier les approvisionnements de l’Ukraine.

 

Pourtant en 2012, on aura frôle un nouveau Tchernobyl sur le site de Zaporozhskaya NPP, le fait de charger des assemblages de fuel non extractibles induit une perte potentielle de contrôle sur les processus de fission dans le réacteur.

En tout état de cause, les nouvelles autorités de Kiev, soutenus par Washington, semblent vouloir redoubler d’efforts s pour couper les liens économiques de l’Ukraine avec la Russie. Dans cette optique, passer d’un combustible nucléaire russe à des approvisionnements US semble sonner tout particulièrement aux oreilles du nouveau gouvernement.

Mais, ce choix pourrait s’avérer particulièrement coûteux pour l’Ukraine, au sens propre, comme au figuré.

Il s’avère tout d’abord que Westinghouse n’a pas prévu dans les clauses du contrat de recycler ses barres après usage, de telle sorte que l’Ukraine se verra dans l’obligation d’augmenter son budget de dépenses en vue de mettre en place des installations spéciales de stockage de déchets nucléaires.
De plus, le groupe américain pourrait ainsi pousser la porte du secteur nucléaire ukrainien en vue de construire une usine de fabrication de combustibles nucléaires dans l’Est du pays. Selon John Large, un analyste londonien et indépendant du domaine nucléaire, il s’agirait même de l’élément le plus important et le but ultime de la firme US.

Mais comme d’habitude le meilleur (ou le plus inquiétant) est laissé pour la fin. Comme le rappelle Evgeny Akimov de l’Union internationale des vétérans du nucléaire civil, un réacteur nucléaire exige une structure cohérente des opérations. Le cœur actif du réacteur s’avère être le plus dangereux quand il s’agit de l’impact qu’il pourrait avoir sur les gens et l’environnement. « Tous les réacteurs diffèrent dans les moindres détails, et jouant avec eux mène à rien de bon » avertit par ailleurs le spécialiste.

« Un accident nucléaire peut se produire en Ukraine en cas d’utilisation de combustible américain dans les centrales nucléaires conçues pour le combustible russe », avait déclaré en avril dernier à Moscou, Evgeny Akimov.

“Les centrales nucléaires ukrainiennes sont dotées de réacteurs de fabrication russe (soviétique). Elles sont conçues pour utiliser du combustible fabriqué à Elektrostal, en Russie. Les barres de combustible de fabrication américaine ne conviennent pas à ces réacteurs“, avait-il précisé.

 

Selon l’expert, l’utilisation du combustible de Westinghouse pourrait mettre hors service les blocs nucléaires et bloquer l’industrie nucléaire ukrainienne. “Qu’est-ce qui arrivera si vous mettez du combustible diesel dans un moteur essence? Votre véhicule ne marchera plus. Et maintenant imaginez un réacteur nucléaire”, a-t-il déclaré pour illustrer ses propos.

“Nous risquons d’avoir des réacteurs “morts”. Or le nucléaire civil représente 50% du secteur énergétique ukrainien. L’Ukraine devra-t-elle passer aux bougies en cas d’effondrement de l’industrie nucléaire?”, s’est-il interrogé.

Pire encore : en cas de difficultés, Kiev pourrait se retrouver bien seule. Rafael Arutyunyan, expert en sécurité nucléaire et professeur à l’Institut de physique et de technologie de Moscou, avertit d’ores et déjà : selon ses connaissances, Westinghouse signe des contrats dans lesquels la société n’assume aucune responsabilité. De sorte, qu’en cas d’incident grave, la charge incombera à l’Ukraine.

Mais qu’on se le dise : les conséquences de ce négociations commerciales et financière peuvent affecter non seulement l’Ukraine, mais l’ensemble du continent européen.
La presse russe le rappelle : lorsque la tragédie de Tchernobyl a eu lieu en 1986, ce fût une pure coïncidence que le vent en provenance de l’Ukraine, généralement dirigée vers l’Europe, ait tourné, poussant les retombées radioactives dans la direction de la Russie et la Biélorussie.

Sources: Russian Time, AFP, Associated Press, SFEN, Ria Novosti

http://www.leblogfinance.com/2014/12/ukraine-westinghouse-pourrait-exposer-le-monde-a-un-risque-nucleaire-majeur-pour-damer-le-pion-a-la-russie.html

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 7 décembre 2014

A lire également :

Ukraine : incident dans une centrale nucléaire, dépendance accrue envers la Russie … ou les USA ?

Ukraine – Donbass / des dizaines de milliards de dollars de dédommagements à prévoir ?

 

Et voici un rappel évidemment passé inaperçu chez nous pris sur alterinfo.net :
http://www.alterinfo.net/L-impuissance-nucleaire-de-l-Ukraine-les-experts-sonne-l-alarme_a134292.html

L’impuissance nucléaire de l’Ukraine: les experts sonnent l’alarme

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Caterina Miloslavskaya
Lundi 13 Novembre 2017

L’impuissance nucléaire de l’Ukraine: les experts sonne l’alarme

L’impuissance nucléaire de l’Ukraine: les experts sonne l’alarme

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La propagation d’une radiation d’origine inconnue dans l’air ambiant en Europe fait couler beaucoup d’encre dans la presse depuis la fin septembre.
Plusieurs institutions de surveillance européennes avaient détecté la trace de ruthénium 106, un radionucléide artificiel, dans l’atmosphère fin septembre-début octobre. L’Allemagne était le premier pays qui a sonné le beffroi. Elle a été suivie par la France, l’Italie, la Norvège et la Suisse. La source du ruthénium 106 sur le sol européen n’est pas encore déterminée.
Ce qui vient d’abord à l’esprit, c’est un incident survenu aux centrales nucléaires. Tel est un des scénarios discutés dans les médias européens. Beaucoup supposaient qu’à l’origine de l’incident était la centrale nucléaire de la Biélorussie ou les centrales ukrainiennes qui avaient remplacé le combustible russe par le carburant du groupe américain Westinghouse en dépit des rumeurs qu’il n’est pas conforme aux standards internationaux.

En outre, certains experts attirent l’attention publique sur la négligence du gouvernement ukrainien face aux problèmes dans le domaine nucléaire. De plus, une série des incidents se sont déjà produits aux centrales nucléaires ces derniers mois. Les autorités ukrainiennes prétendent qu’il n’y a rien de quoi s’inquiéter. Cette année, l’Ukraine a approuvé la prolongation de la durée de vie des anciens réacteurs nucléaires pour 10 ans. Pourtant, ce projet s’est avéré incohérent et même dangereux pour l’environnement. Des experts étrangers craignent que le risque d’un incident nucléaire similaire à celui de Tchernobyl soit élevé à cause de la corruption endémique et du manque de professionnalisme des autorités ukrainiennes.

Selon les spécialistes, depuis quelques années, l’Ukraine viole les accords internationaux et deux conventions des Nations Unies qui exigent des signataires d’obtenir l’approbation du public et des organisations intergouvernementales avant (et non après) de commencer à travailler avec une centrale nucléaire: la Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement (Convention d’Espoo de 1991) et la Convention sur l’accès à l’Information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement (convention d’Aarhus de 1998). Ces documents obligent l’Ukraine à faire des évaluations et prendre en considération l’opinion publique, y compris des pays voisins, avant de prendre la décision de prolonger la durée de vie des réacteurs. L’Ukraine a fait exactement le contraire en soumettant les documents douteux relatifs à la procédure transfrontière après le lancement du projet de modernisation.

Voilà pourquoi de nombreux experts occidentaux en matière du nucléaire ont critiqué Kiev. J’ai réussi à communiquer avec Maria Seman, la représentante roumaine de Bankwatch, et avec Jan Haverkamp, un membre de Greenpeace et l’expert reconnu dans le domaine de l’énergie nucléaire, qui avaient aimablement accepté de répondre à mes questions sur ce sujet. Selon Maria Seman, Kiev ignore le droit international. La représentante de Bankwatch insiste sur l’arrêt de toutes les procédures avant que Kiev n’évalue les impacts sur l’environnement. À son tour, Jan Haverkamp a suggéré que le non-respect des conventions «pourrait affecter la coopération entre les pays de l’UE et l’Ukraine». De plus, lors de la dernière Réunion des Parties à la Convention qui se passe tous les trois ans, il a déclaré qu’ «il n’y aurait plus de confiance à l’Ukraine». Ceci dit, il est étrange que l’Europe n’ait pas encore entrepris des contre-mesures ou imposé des sanctions au gouvernement ukrainien.

Kiev est toujours à se plaindre du manque d’argent bien qu’il laisse les questions liées à la sécurité de côté. Mais les experts sont unanimes que «le manque de finances n’est pas un argument suffisant pour prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires». Ce fait ne confirme que la prospérité des schèmes frauduleux qui rend le contrôle de l’industrie inefficace. Des hauts fonctionnaires blanchissent annuellement des milliards de dollars. Si rien ne change, les problèmes du secteur énergétique continueront à influencer la politique ukrainienne et vulnérabiliser l’Ukraine face aux menaces extérieures. «Le maintien des réacteurs ne fait pas de profits. Le moyen efficace pour gagner de l’argent c’est la vente fructueuse de l’énergie,» croit Monsieur Havercamp. C’est-à-dire, l’Ukraine a des finances mais manque de fonctionnaires conscients.

D’après l’expert, un autre problème grave consiste au stockage du combustible nucléaire usé. Pour des raisons politiques, l’Ukraine a refusé d’éliminer le combustible nucléaire usé sur le territoire russe pour construire son propre tombeau nucléaire à 90 km de Kiev. Telle décision « représente une menace pour des localités environnantes » où se trouvent le parc naturel national et la rivière Dniepr qui fournit de l’eau à la moitié du pays. Selon Monsieur Havercamp, les plus grands risques seraient liés à la fuite d’un matériau radioactif en cas d’attaque ou d’accès non autorisé, d’autant plus que l’Ukraine est actuellement au creux de la vague: la chute de popularité du pouvoir ukrainien, le mécontentement croissant du public, la guerre dans l’est de l’Ukraine, des créances internationales et la reprise probable de l’Euromaïdan. En somme, «il est difficile à dire en ce moment si l’Ukraine pourrait assurer la stabilité politique».

Il est bien acquis que le but de l’Ukraine consiste à assurer son indépendance énergétique de la Russie. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les autorités ukrainiennes renoncent à coopérer avec les pays de l’UE et de l’Espace économique européen afin de réformer son secteur énergétique. La raison en est la corruption. Selon Jan Havercamp, «si l’Ukraine était ouverte à la coopération, elle pourrait créer, d’ici 2030, un système opérationnel qui offrirait une énergie abordable à tous les citoyens et attirait plus de participants de petits, de moyennes et de grandes entreprises ce qui permettra de créer les conditions favorables pour former la démocratie énergétique».

Dans ce contexte, l’Ukraine a besoin de la révolution énergétique pour changer le regard des politiciens et «de la volonté politique pour se libérer des réalités centralisées et corrompues ce qui assurera une gestion décentralisée et responsable. À cet égard, le seul moyen raisonnable est de refuser de combustible nucléaire au profit des sources d’énergie renouvelable. Dans ce cas-là, l’Ukraine deviendra énergétiquement indépendante».

Enfin, des expériences avec du combustible et des déchets radioactifs, le manque de financement et l’expiration de la durée de vie des réacteurs, tout cela peut conduire à des conséquences imprévisibles qui mettent en danger la vie et la santé non seulement des Ukrainiens mais aussi des Européens.

Le risque d’un accident nucléaire n’est pas à exclure. Ce qui est d’ailleurs confirmé par de nombreux experts. «En ce moment, l’Ukraine est un candidat le plus probable pour une catastrophe nucléaire,» souligne Jan Havercamp.