Quand la redevance sert au bourrage de crâne de nos enfants

  • stoprussophobie redaction
  • samedi février 2, 2019
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Quand la redevance sert au bourrage de crâne de nos enfants
 © Capture d'écran de France 4

Grâce à France 4, apprenez à vos enfants à détester Poutine et à se méfier de RT France !

 

La chaîne de télévision publique, peu regardée mais consommant une part de notre redevance, apporte un bel exemple de dévoiement médiatique. C’est un déchainement de contre-vérités et de haine russophobe qui a alimenté une émission destinée à la jeunesse. L’animateur Thomas Sotto, qui est certes libre d’avoir les sentiments qu’il veut à propos d’une ethnie qu’on peut se permettre d’attaquer comme on veut, contrairement à d’autres, n’a pas à “se lâcher” sur une chaîne de service public que paient les citoyens de ce pays sans au moins inviter ou faire part d’opinions différentes des siennes et sans tenir compte d’un minimum de réalisme et “d’objectivité” pour équilibrer ses élucubrations, visant à déformer la pensée d’adolescents en les désinformant consciemment.

Quelques aspects seulement : il accuse le président Poutine de soigner son image électorale. Connaissez-vous des politiques qui ne le font pas ?

Des photos de notre président assez peu regretté Hollande avaient même été retirées du circuit médiatique car trop défavorables… Viennent ensuite les accusations éculées, et en fait fausses pour beaucoup, de fabrications de “fake news”. C’est une simple chaîne d’affirmations, basées sur des préjugés ou des affirmations tout aussi infondées publiées précedemment.

Mais il aurait été beaucoup plus pédagogique et fondé de montrer M. Powell brandissant sa fiole de soit-disant arme de destruction massive à l’ONU pour justifier l’agression contre l’Irak…

Qui a fait quand même des centaines de millers de morts et continue à en faire. Alors qu’il a été reconnu par tout le monde qu’il n’y avait pas d’arme de destruction massive. Voilà qui aurait été un cas intéressant d’exemple de manipulation médiatique, à expliquer aux enfants…

Peut-être plus risqué pour la carrière de M. Sotto ?

Pour tous les autres exemples, voyez le reste du site stoprussophobie…

Bien sûr, dans le déferlement de russophobie, l’animateur et ses producteurs ne pouvaient laisser passer l’occasion de s’en prendre à RT, média largement alternatif, bien que peu diffusé en France. Mais qui gagne de l’auditoire grâce justement aux dérapages permaents des grands médias, et pas seulement en matière de russophobie. Laissons leur la parole :

RT-France sur cette émission :

La chaîne de télévision publique a souhaité, avec une émission destinée à la jeunesse, traiter le sujet de la liberté de la presse et des fake news en Russie. L’occasion était trop belle pour France 4 qui en a profité pour tacler ludiquement RT.

 

Eduquer les adolescents par les jeux, cela paraît innocent au premier abord. Sauf que la chaîne publique France 4 et son animateur Thomas Sotto ont décidé le 19 janvier d’utiliser une émission destinée à la jeunesse pour propager quelques idées reçues sur la Russie et le média RT France. «A travers un escape game pédagogique, quatre adolescents de 11 à 15 ans plongent dans la fabrique de l’information en éprouvant ses ressorts, ses pièges, ses codes et ses outils», présente de manière légère Escape news, titre du programme sur France 4.

«Les aventures de Vladimir Poutine c’est un peu comme le livre des aventures de Martine», introduit Thomas Sotto en diffusant de nombreuses photos de Vladimir Poutine à la chasse (NDLR les fameux fake de France 2), sur un cheval ou dans un sous-marin. «Le président russe aime bien jouer les gros durs», poursuit le présentateur.

Si la présentation peut faire sourire, le ton enfantin et candide de Thomas Sotto est utilisé pour faire passer certains messages. Revenant sur le passé de Vladimir Poutine dans les services secrets du KGB, Thomas Sotto fait une transition qui laisse peu de place au doute : «C’est sans doute là-bas [au KGB], qu’il a appris qu’on pouvait manipuler l’information.»

Usant aussi du conditionnel, Thomas Sotto aime le sophisme : «Certains disent que la Russie de Vladimir Poutine serait devenue une gigantesque usine à fausses infos.» L’objectif de l’émission semble clair : faire comprendre aux jeunes et aux téléspectateurs que le «certains disent» et «le serait devenue» sont de trop. La Russie est une gigantesque usine à fausses infos… Petit à petit, l’émission parviendra à confirmer cette conclusion.

D’ailleurs pour parler des fausses informations ou du manque de liberté de la presse, les créateurs de l’émission n’ont pas inventé un pays, pouvant éventuellement permettre aux téléspectateurs de se questionner sur ces problématiques pour l’ensemble des pays. Non. Escape news choisit un pays existant, la Russie, pays qui serait donc le diable mondial du journalisme ?

Lors du premier jeu avec les adolescents participants, l’émission présente une caricature de Vladimir Poutine sur un drapeau arc-en-ciel, approprié par la communauté LGBT. Cette photo a été interdite par le ministère de la justice russe car jugée extrémiste.

 

Grâce à France 4, apprenez à vos enfants à détester Poutine et à se méfier de RT France !© Capture d’écran de France 4
Pendant 30 minutes, France 4 a présenté la Russie sous un aspect uniquement négatif.

Pour Thomas Sotto cette image a été interdite parce que Vladimir Poutine «a été maquillé de manière extravagante et parce qu’il y a ce drapeau arc-en-ciel». Vladimir Poutine n’a pas «du tout eu envie d’être associé» à l’homosexualité, renchérit Thomas Sotto. «En fait, le Kremlin à Moscou, le pouvoir, ne publie que des photos qui sont valorisantes de Vladimir Poutine», ajoute Thomas Sotto. Il oublie de dire que, tant à la Maison Blanche qu’à l’Elysée, les images présidentielles sont elles aussi contrôlées pour les besoins de la communication. D’ailleurs, la presse française aide parfois directement ou indirectement la communication politique.

Par exemple en 2013, l’Agence France Presse n’a pas hésité à supprimer une photo de sa base de donnée, alors que celle-ci s’avérait peu flatteuse pour le président de l’époque François Hollande.

RT France pris pour cible

Dans un deuxième jeu, Thomas Sotto propose de comparer le traitement de l’information de deux médias différents, Le Monde et RT France, que l’animateur nomme Russia Today France. Il est ici sous-entendu que Le Monde est défini comme un média de référence, RT France comme le média de Russie. Précisons que si RT France a effectivement un financement russe – le média ne s’en étant jamais caché – la rédaction de RT France travaille non pas en Russie, comme cela pourrait être perçu à la vue de l’émission, mais à Boulogne-Billancourt en France et est donc soumise aux règlementations françaises.

Grâce à France 4, apprenez à vos enfants à détester Poutine et à se méfier de RT France !© Capture d’écran de France 4

France 4 a essayé d’expliquer à sa manière la différence de point de vue entre un article du Monde et de RT France.

«Pourquoi ces deux articles ne racontent-ils pas tout à fait la même chose ?», questionne Thomas Sotto à propos de manifestations en Russie le 5 mai dernier, organisées par l’opposition.

Un jeune répond : «Il y a un article de Russie, directement contrôlé par Poutine alors que l’autre c’est Le Monde et Le Monde n’est pas du tout contrôlé par Poutine.» Thomas Sotto semble acquiescer. Tout est dit par les jeunes qui ne font que conforter cet état de fait. RT France serait donc l’antithèse du journalisme ?

«Il faut nuancer un peu», tempère tout de même Thomas Sotto. «Russia Today ne dit pas forcément n’importe quoi, ce n’est pas aussi simple que cela», concède-t-il. Presque à regret ? Cela serait tellement plus simple que RT soit torpillé de sanctions pour fausses nouvelles. C’est ballot, RT France n’a jamais été condamné une seule fois pour avoir écrit une fake news.

 

«Ce qui est vrai en revanche, c’est que Russia Today est financé par le gouvernement russe», ajoute Thomas Sotto qui s’est ensuite lancé dans une attaque gratuite : «Poutine dit : “On doit dire du bien du gouvernement.”» RT France aux ordres du Kremlin, France 4 aux ordres d’Emmanuel Macron ?

A la fin de l’émission, Thomas Sotto propose aux adolescents de créer un faux-compte Twitter de Vladimir Poutine avec un premier tweet : «I love fake news.»

«C’est pas mal ça», complète Thomas Sotto avec le sourire. La fin de l’émission sera la mise au jour d’usines à trolls et de fabriques à fausses informations en Russie. Des usines à trolls qui auraient sans détour tenté «d’influencer et de manipuler l’opinion publique pour faire changer les votes comme en 2016 pendant la campagne présidentielle américaine», qui avait vu la victoire surprise de Donald Trump sur Hillary Clinton.

Si aucune preuve n’a encore été révélée sur une éventuelle manipulation des électeurs américains, France 4 est catégorique : les usines à trolls russes ont fonctionné. Donald Trump peut les remercier, les Américains pro-Trump ont tous été influencés, ceux d’Hillary Clinton non.

Le conditionnel du début de l’émission n’a définitivement plus sa place. France 4 n’aurait-il pas inventé une nouvelle manière de manipuler ludiquement les masses ?