Reflexion sur la politique hybride de la Russie aujourd’hui
La Russie, la démocratie, le capitalisme et le crime.
Pour comprendre la Russie d’aujourd’hui, à la veille des élections présidentielles, il faut regarder en arrière, vers les années 90.
Ces années ont été saluées par les démocrates comme une période de libération après la sortie miraculeuse de l’enfer soviétique, grâce à l’action successive mais complémentaire de Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine.
Ces ennemis jurés sont devenus indissociables aussi bien pour les citoyens épris de liberté individuelle que pour ceux qui regrettent un ordre garant de la souveraineté et de la stabilité du plus vaste pays au monde.
Cet ordre a trouvé un nouveau défenseur en Vladimir Poutine qui est stigmatisé par les uns comme par les autres, pour sa politique hybride fondée sur le compromis entre les intérêts de l’Etat et ceux du Marché.
Il est toutefois indubitable qu’il jouit du soutien de l’immense majorité de la population russe, mais aussi de l’admiration de nombreux cercles souverainistes et populistes dans les pays occidentaux.
La raison en est simple.
Les promoteurs du désordre mondial se doivent de vouer au pilori un homme d’Etat qui refuse de vendre son pays pour un plat de lentilles.
Il utilise le pouvoir que Boris Eltsine lui a légué pour mener une politique d’indépendance nationale et de redressement de l’Etat en totale contradiction avec les principes « démocratiques » affichés par son prédécesseur.
En tout cas, il est une équation qui s’impose. La partie qui se joue de nouveau entre Vladimir Poutine et l’Occident met aux prises les amis et les ennemis de la Russie.
Mais si la Russie est inexpugnable face à un danger extérieur, fut-il l’encerclement de l’OTAN, son existence même est menacée par des ennemis intérieurs qui ont déjà fait leurs preuves sous les règnes de Gorbatchev et Eltsine, ces duettistes et duellistes fossoyeurs de l’Empire.
Quand on lit et on entend certains discours on a des raisons de craindre ce qui risque d’arriver à la Russie après Poutine : le retour en force des libéraux adeptes de la grande braderie qui a déjà une fois ruiné le pays. .
Devant les succès militaires et diplomatiques remportés par Vladimir Poutine et ses auxiliaires, les officines des néo-conservateurs et autres prédateurs ont pris leur revanche dans la guerre de l’information ;
Ils utilisent le « tiers inclus » qui gît dans l’inconscient collectif, le réflexe Pavlovien du racisme qui dans l’Europe hitlérienne a suscité l’extermination des Juifs.
Le raffiné et distingué Obama a déclaré aux Nations Unies que la Russie constituait le plus grand danger pour l’humanité, avant le virus Ebola et l’Etat islamique.
Identifiant la Russie à Vladimir Poutine il a lâché le mot de l’énigme que peut constituer pour un esprit normalement constitué la campagne de haine lancée contre la Russie au détriment des droits fondamentaux de la constitution américaine : le droit à la propriété, en confisquant les biens de la Fédération de Russie, le droit à l’information en refusant d’accréditer « Russia to day », et le droit international en interdisant un pays tout entier de participer aux Jeux Olympiques, au nom d’un « dopage d’Etat » forgé de toutes pièces par un maître chanteur.
Acculé par le Nouvel Ordre multilatéral dont Vladimir Poutine est le maître d’œuvre, l’impérialisme américain fait feu de tout bois pour garder son hégémonie, au prix peut-être d’une troisième guerre mondiale.
Il est curieux de constater que la propagande occidentale reprend les mêmes procédés de diabolisation de l’adversaire pratiqués par l’URSS.
Et l’usage du terrorisme islamique pour déstabiliser les Etats Nations nous rappelle la complicité entre le capitalisme international et le bolchevisme pour la destruction de la monarchie russe.
Pour comprendre la formation du « djihadisme », son extrémisme politico-religieux, il serait bon aussi de se rappeler le bon vieux temps de la Terreur rouge qui a sauvegardé l’Union soviétique en décimant sa population.
Ainsi les extrêmes se touchent et les antagonismes déclarés recouvrent souvent des parentés inavouables.