Ukraine : Une solution pour une paix pérenne

  • stoprussophobie redaction
  • jeudi juin 19, 2025
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Ukraine : Une solution pour une paix pérenne

Pour parvenir à une paix pérenne en Ukraine et écarter durablement la menace d’une troisième guerre mondiale suicidaire pour l’Europe, il n’est qu’une seule solution pour la tranquillité de tout le monde : que la Russie récupère Odessa et sa région jusqu’à la Transdniestrie (république auto-proclamée en séparation de la Moldavie) .

   En fait, tout le monde le sait. C’est une solution certes favorable, quoique coûteuse, pour la Russie qui est malgré tout en position de force sur le terrain. Mais c’est aussi une règlement réaliste, tenant compte objectivement de la situation géopolitique et régionale pour apaiser les choses et parvenir à une paix durable.

 

Bien sûr, c’est totalement inconcevable pour les dirigeants occidentaux et ceux du régime de Kiev qui ne recherchent pas véritablement la paix, même s’ils en parlent. Quant aux Russes, pour qui Odessa est comme pour les Odessites (les habitants de souche d’Odessa), une ville historiquement russe et juive, tout cessez-le-feu et pire, tout accord de paix sans Odessa redevenue russe, ne peut être qu’une pause avant une nouvelle guerre.

Si bien que même si l’opération militaire spéciale russe est devenue dans les faits partiellement une guerre de conquête territoriale, cet aspect n’est pas prioritaire et n’est réalisé par la Russie que sous la contrainte des besoins de sécurité de la Russie. Les aspirations de certaines populations locales (mais pas toutes) a joué un rôle aussi.

   Renaissance de la «NovoRossia» de Catherine II

Pour le régime ukrainien, il est impensable de céder de nouveaux territoires de l’ancienne «NovoRossia», conquise et bâtie par l’empire russe sous l’impératrice Catherine II. La NovoRossia fut annexée à la république soviétique d’Ukraine par les bolchéviks en 1919. Invoquant le droit international, en omettant le droit des peuples à disposer d’eux mêmes qu’ils ont pourtant invoqué pour le Kosovo par exemple,  les occidentaux qui soutiennent le régime de Kiev, s’accrochent au port d’Odessa comme point d’entrée stratégique essentiel pour les futures livraisons d’armes à Kiev et l’installation de la base navale, prévue pour remplacer Sébastopol dont ils n’ont pu s’emparer en 2014.

Conformément, à sa vocation d’empire maritime, le Royaume Uni est au premier rang des opérations guerrières menées  en mer Noire et se trouve au premier rang de ceux prêts à tout pour ne pas laisser la place aux Russes à Odessa. Comme l’ont fait avant lui, tous les dirigeants français anglophiles, le président actuel exprime à haute voix l’intérêt britannique, mais pas forcément le nôtre, en menaçant «d’envoyer des mecs»…

  Les souterrains d’Odessa

Du coté des Russes, la prise militaire d’Odessa dans les circonstances actuelles et sans mobilisation, est peu envisageable sans des pertes humaines et des destructions que les dirigeants russes cherchent visiblement à éviter. Même si une majorité de la population russe d’Odessa n’est pas hostile à la Russie et qu’une résistance pro-russe s’y manifeste de plus en plus, le régime de Kiev et ses parrains de l’OTAN ont transformé la ville en citadelle avec des installations souterraines sur au moins trois niveaux, selon des sources russes, et des défenses omniprésentes.

De plus, des effectifs ukrainiens nombreux, bien équipés et idéologiquement encadrés par des éléments parmi les plus néo-nazis, renforcés et/ou encadrés par une importante présence de «mercenaires», seraient difficiles à vaincre dans des conditions de combats urbains, coûteux en ressources humaines. N’oublions pas le massacre du 2 mai 2014 à la Bourse du travail d’Odessa de partisans d’une fédéralisation, brûlés vifs et battus à mort par des contingents de néo-nazis, venus d’autres régions d’Ukraine.

Une offensive maritime par la mer Noire paraît peu probable, compte tenu des moyens déployés par les forces de l’OTAN, essentiellement anglaises et américaines, notamment en drones aériens et navals et en moyens de reconnaissance aérienne. Rien qu’au début mai, les Russes ont relevé des dizaines de vols de reconnaissance d’avions radars modernes américains basés en Roumanie et en Italie pour observer la Crimée, la région de Kherson et de Krasnodar.

Le revers de la médaille pour les otaniens qui sont présents en force en mer Noire, est qu’en cas d’opérations terrestres russes, des opérations de surface sur la mer sont quasi-impossibles. Si s’ajoutent aux drones, des moyens de guerre électroniques,  la mer peut être assimilée à un champ de mines.

Une offensive terrestre par l’est, à partir de Kherson, suppose une prise de la ville de Nikolaev, ville d’un demi-million d’habitants avant 2014.  Cela signifie des combats urbains destructeurs (qu’il faudra donc réparer après une éventuelle victoire) et mortels. Ensuite, il faut passer des terrains marécageux, peu propices à l’avance de certains matériels, puis à l’assaut d’une ville aussi importante et aussi fortifiée qu’Odessa dans les conditions mentionnées. Ce sont non seulement des combats urbains et l’utilisation de moyens modernes pour inonder ou gazer toutes les fortifications souterraines installées.

Pour rester dans l’hypothèse militaire, reste la possibilité de l’offensive par le nord. Compte tenu de la position actuelle de la ligne de démarcation et du rythme des avancées russes, la probabilité d’une telle opération reste faible. Certes, les régions de l’est de l’Ukraine seraient dépassées. Un relief plus favorable s’ouvrirait à une avance des troupes. Les régions actuellement livrées aux combats terrestres, sont celles où l’OTAN a élaboré le plus de fortifications depuis 2015, en prévision de la réaction russe au nettoyage ethnique initialement prévu pour le Donbass. Les Russes en viennent à bout, tout en limitant les moyens. La progression en terrain plat et découvert n’est pas si simple à cause des drones et des satellites occidentaux qui contraignent à agir comme sur une table ouverte, selon ce que disent les participants à l’opération militaire. Quant à l’effondrement de l’armée kiévienne, régulièrement prédite, elle n’est pas à exclure mais peut encore prendre du temps, compte tenu des livraisons de matériels,  de la fanatisation et zombisation de beaucoup d’Ukrainiens, de l’usage de mercenaires de plus en plus nombreux et de drogues euphorisantes pour les combattants.

 La guerre avec une main dans le dos !

Les Russes évitent une mobilisation, en raison de leur faiblesse démographique intrinsèque et de leur choix politique sur la façon de mener la guerre, notamment en prévision d’une attaque éventuelle plus massive de l’OTAN. Des militaires russes se plaignent d’avoir à combattre «avec une main dans le dos». Ils se réfèrent ainsi au modèle que les politiques leur interdisent : la façon de faire des occidentaux, lors de leurs attaques de pays comme l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, l’Iran et à Ghaza.

Les Russes estiment ne pas pouvoir se permettre le même genre de guerre dans l’environnement d’une population civile, considérée comme faisant partie d’un même peuple. De plus, ils ne peuvent être indifférents à «l’après», contrairement aux occidentaux qui ne semblent guère se soucier de ce que deviennent les pays qu’ils attaquent après leurs destructions. Si l’on excepte des ventes possibles de reconstructions solvables.

Sauf cas d’une intervention otanienne directe à Odessa ou contre la Transdniestrie, on peut exclure l’hypothèse d’une offensive rapide des Russes jusqu’à Odessa. En plus de l’aspect militaire de la pénible pacification urbaine contre des troupes d’élite fanatisées, parmi une population plutôt russophile prise en otage, il ne faut pas oublier le poids administratif et économique de l’organisation d’une ville comme Odessa. Cette dernière a en outre ses traditions propres, un peu à la marseillaise ce qui complique les choses. Cela suppose des agents administratifs et une police, résistant plus ou moins à la corruption. En même temps, des investissements en matière sociale seront indispensables pour sécuriser et rassurer la population, après l’élimination des combattants extrémistes et étrangers. Or c’est loin de pouvoir être garanti par la Russie dans un contexte guerrier.

Intensification de l’aide militaire au régime Zelinski

Un effondrement de l’armée ukrainienne, parfois prédit ou souhaité par des sources trop favorables aux Russes, est peu probable avant l’hiver prochain, compte tenu de l’intensification et du renforcement de l’aide militaire occidentale au régime de Zelinski. L’appui satellitaire reste total. Starlink aussi.

Le fait est dissimulé dans les médias de grands chemins occidentaux mais il est bien réél. Les militaires russes ont relevé une augmentation sensible du nombre de vols aériens atterrissant en Pologne avec des chargements d’armes et de troupes «mercenaires», présentées comme «instructeurs». 70 vols en mars, 83 en avril et au tout début de mai. Avec beaucoup de vols sans transpondeurs, ce qui signifie un degré plus élevé de confidentialité. Ces vols viennent en majorité des Etats-unis, ce qui laisse penser que les narratifs trumpistes sur un «arrêt» de l’aide militaire à Kiev est largement un piège à Russes. Du reste, l’équipe Trump vient de décider de l’envoi de 125 missiles Himars supplémentaires à Zelinski qui s’ajoutent à ceux prévus par l’administration Bidden. Il y a aussi 100 patriots anti-aériens qui ont été livrés. Les illusions sur un “pacifisme affairiste” de Trump ont largement été levées par l’attaque américano-israélienne contre l’Iran.

Des pays européens du nord ont décidé de fournir pour 600 millions d’euros de drones. Ces derniers sont un outil efficace et bon marché. Les otano-ukrainiens s’en servent par essaims avec maestria, causant des pertes chez les Russes et les contraignant à des offensives par petits groupes et petits véhicules rapides dispersés. De nouvelles livraisons d’obus en dizaines de milliers et des véhicules blindés ainsi que des systèmes de DCA sont arrivés.

En y ajoutant des plans de formation des troupes et des déclarations de responsables politiques européens très russophobes, ne faisant pas mystère d’une intention de continuer une guerre contre la Russie, les Russes ne distinguent aucun signe de volonté d’aller vers un accord de paix, ni à Istanbul ni ailleurs. Si on y ajoute la proclamation de nouvelles «sanctions» anti-russes, davantage efficaces contre les classes moyennes d’Europe occidentale que contre la Russie, on comprend que le processus de négociation va durer longtemps.

Un règlement global pour être durable

Les milieux les plus extrémistes en Ukraine ne sont du reste pas du tout disposés à céder quoique ce soit, malgré la lassitude de la population, la mobilisation forcée et les désertions en croissance. L’apparition d’une résistance anti-kievienne dans plusieurs régions est un signe de plus de la réticence des Ukrainiens à se voir mourir « jusqu’au dernier ».  Zelinski, qui n’est plus président légalement, est en fait coincé entre les exigences de ses parrains et sponsors bellicistes et son entourage le plus extrémiste, ce qui lui laisse peu de possibilité de libre arbitre, le voudrait-il. Il ne lui reste qu’à veiller au mieux à ses propres intérêts et ceux de quelques proches, à défaut de fidèles, et de quitter le navire à temps si besoin.

Tout cela confirme qu’un arrêt du massacre ne peut survenir que dans le cadre d’un règlement durable, assurant la sécurité de tous, y compris celle d’une Ukraine pacifiée et neutre. Et ça ne peut pas être dans le cadre d’un accord à la coréenne ou de cessez-le-feu à la chypriote avec une tension permanente, certes souhaitée par plusieurs protagonistes occidentaux, et une reprise des hostilités dès que les circonstances et le réarmement, y compris la mise au point de missiles hypersoniques,  s’y prêteront. L’objectif est le démantèlement de la Russie en une quarantaine d’états, selon le schéma de la Rand corporation.

Or un tel accord durable ne peut être obtenu que si Odessa et le lien avec la Transdniestrie sont assurés et que les installations portuaires ne sont pas transformées en base navale de l’OTAN ni utilisées pour, inonder l’Ukraine de nouvelles armes, puis de troupes en vue de l’assaut contre la Russie pour la diviser et s’emparer de ses matières premières. Ce n’est pas là délire de «complotiste» mais objectif clairement exprimé ,surtout depuis la chute de l’URSS, par des dirigeants et des géopoliticiens occidentaux plus ou moins publiquement. L’idée est parfaitement résumée dans le projet de la Rand évoqué plus haut.

    Acheter au canon, vendre au clairon !

Puisque la solution militaire semble peu souhaitable et en tout cas très coûteuse, il faudrait envisager d’autres solutions. Il y en a deux au moins.

La plus souhaitable sans doute pour finir la guerre pour assez longtemps et d’éviter des centaines de milliers de morts et de destructions, serait d’appliquer le principe de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et d’organiser des référendums dans les régions de Nikolaev et d’Odessa.

Cette démarche sera de toutes les façons inévitable mais sa mise en œuvre sans autre précédent, en admettant qu’elle soit acceptée ce qui a très peu de chances d’arriver, exigerait beaucoup de préalables pour la composition du corps électoral. Le régime de Kiev aura vite fait d’organiser un afflux de gens de l’ouest ukrainien. Il faudrait de plus des observateurs neutres et fiables, ce qui n’est plus le cas de l’OSCE. Telle quelle donc cette solution des référendums a peu de chances de pouvoir être appliquée.

En revanche, comme validation d’une autre solution, l’option référendum est de toutes les façons indispensable. Cette autre solution, serait de vendre Odessa et une partie de sa région à la Russie. On pourrait ainsi faire d’une pierre plusieurs coups.

En ce qui concerne la vente proprement dite, il y a des précédents historiques comme l’Alaska ou la Louisiane. Et une question d’actualité avec une acquisition éventuelle du Groenland, voire du Canada, par les USA. Pour Panama, c’est réglé.

   De l’argent pour l’Ukraine

Aujourd’hui, il y aurait les moyens d’acheter ces territoires par le biais d’une opération «gagnant-gagnant». Les occidentaux bloquent illégalement environ 300 milliards d’euros d’avoirs russes que la Banque Centrale russe avait eu l’imprudence de placer sur les marchés financiers occidentaux et en différents investissements. Cet argent, bien tentant pour ceux qui le bloquent, pose des gros problèmes juridiques par rapport aux investisseurs lésés et au principe de confiance que le vol pur et simple de ces actifs risquerait de poser.

D’autre part, il y a de fortes chances qu’un remboursement rapide de ces actifs en cours de substitution, ouvrirait des difficultés bancaires et qu’une réticence à rendre l’argent est pour le moins prévisible. Sans compter les risques d’aggravation de situations financières bancaires et même souveraines, s’il faut rendre l’argent à la Russie. Ce qui pourrait pousser des gouvernements européens actuels, confrontés à la récession et à l’endettement, vers des mesures bellicistes extrêmes pour diluer leur responsabilité dans une situation de guerre.

Perdu pour perdu, la Russie peut proposer cet argent pour l’achat d’Odessa. L’idée pourrait être saugrenue, s’il n’y avait pas Trump. Ce dernier peut parfaitement saisir au bond une telle idée pragmatique et commerciale, somme toute humaniste, par le nombre de victimes qu’elle permettrait d’éviter. Ce dernier aspect n’est pas le principal pour les Américains mais un résultat concret est bon dans l’immédiat pour l’électorat trumpiste avant les mid-terms.

Pour la Russie, la proposition peut sembler un peu trop chère ! L’Alaska a été vendue aux Etats-unis par la Russie pour 7,2 millions de dollars (environ 120 millions d’aujourd’hui) et la Louisiane par la France aux Etats-unis pour 15 millions de dollars (quelque 381 millions USD d’aujourd’hui). Mais de tels prix ne se voient plus aujourd’hui ! L’économie de vies et de matériel est en revanche important et peut justifier de payer cher.

D’autant que cette solution se justifie aussi par le fait que cet argent peut être présenté comme un paiement d’aide à la «reconstruction de l’Ukraine». Et là on peut faire confiance à la machine de propagande occidentale pour transformer les choses en victoire avec les méchants russes qui indemnisent l’Ukraine victime etc. Les banques occidentales et les bénéficiaires politiques des rétro-commissions pourraient devenir favorables à une telle initiative.

Même si la solution de l’achat est plutôt favorable aux Russes, elle ne devrait pas être rejetée d’emblée par les Européens de l’ouest. D’abord, parce qu’elle peut permettre d’arrêter rapidement les combats. Elle peut limiter le risque actuel d’une réaction désespérée des extrémistes kiéviens, qui de toutes les façons pourront être utilisés après les combats par l’UE, notamment contre sa population. Dans l’immédiat, ils peuvent par exemple dynamiter ou même menacer de faire sauter les quelque 15 centrales nucléaires d’Ukraine, afin d’exercer un chantage sur les européens et une menace contre les Russes. Ces milieux dits nationalistes ont depuis longtemps montré qu’ils se soucient aussi peu que leurs sponsors anglo-saxons de la vie de leurs concitoyens.

Jusqu’au dernier Ukrainien ou un “deal” perdant-perdant mais finalement gagnant pour tous !

Dimitri de Kochko (mai 2025)

 

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