Accusation sans surprise mais contraire aux tests réels
Plus de deux ans après (pourquoi si longtemps ?) , une commission d’enquête néerlandaise accuse sans surprise et conformément à la doxa propagandiste anti-russe véhiculée sans preuve depuis deux ans, indirectement la Russie et directement les opposants armés à Kiev du Donbass, d’être responsables de la catastrophe du Boeing malaisien MH17 en juillet 2014, abattu au-dessus de l’Ukraine et tombé dans l’est du pays.
La commission ne s’interroge évidemment pas sur la raisons qui ont pu retarder autant la publication des contenus des boîtes noires, ni sur l’absence de données recueillies par les satellites américains, ni sur l’absence des données radars des Ukrainiens gouvernementaux, ni sur la disparition des aiguilleurs du ciel de Kiev et de Dniepropetrovsk…. Non nul besoin… ils savaient ce qu’ils ont à dire. Du reste les commentaires de nos propagandistes attitrés sonnent comme des messages programmés que nous allons entendre à longueur de radio-télé officielles.
Le Boeing de Malaysia Airlines, qui transportait 298 personnes d’Amsterdam à Kuala Lumpur, a été abattu par un missile sol-air BUK de fabrication russe, tiré depuis la zone des combats entre séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes, dans le sud-est de l’Ukraine. « Aucun autre scénario » ne peut expliquer la désintégration de l’appareil en vol et la mort de tous ses occupants, affirme le rapport, au terme de quinze mois de travaux exhaustifs et d’une remarquable précision.
le Monde
Bien sûr, le Monde et ses semblables ne s’interrogent pour savoir pourquoi les données fournies par les Russes, dès le lendemain de l’accident, et y compris de toutes récentes données radars relevées à l’époque ne sont pas prises en compte. Pourquoi d’ailleurs, la Russie ne fait-elle pas partie de la commission d’enquête…
Mais plus grave : il se trouve que le consortium constructeur des batteries de missiles bouk mis en accusation, Almaz-Antej, a mené sa propre enquête et donné ses résultats au cours d’une conférence de presse le 28 octobre. Evidemment ignorée par la presse occidentale si objective…
Almaz Antej a fait des reproductions de la catastrophe en grandeur réelle, contrairement à la commission néerlandaise. Cette dernière s’est contentée d’une seule hypothèse : une explosion d’un missile Bouk (dont elle ne spécifie pas le modèle, ce qui serait important) : une explosion de face par rapport à l’appareil et sur des simulations informatiques. Or, selon Almaz Antej qui a étudié la carcasse réelle de l’appareil aux Pays-Bas, les points d’impact du modèle virtuel de la commission NE CORRESPONDENT PAS à la réalité des impacts réels sur la carlingue retrouvée. Contrairement à ce qu’écrivent les thuriféraires des thèses russophobes, les résultats de la commission sont encore à revoir et à compléter…
Autre conclusion des ingéneirs d’Almaz Antej : la commission relève que le missile atteignait une vitesse de 723 métres/seconde et qu’il aurait été tiré de la localité de Snejny ou d’un village voisin, alors sous contrôle de la résistance contre Kiev. Impossible, disent les ingénieurs car si le missile avait été tiré de ces localités, compte tenu de l’angle de tir, il ne pouvait pas dépasser 600 mètres/seconde au moment de l’impact…
Il y a d’autres constatations de cette commission d’enquête, notamment sur les modèles de Bouk en service dans l’armée ukrainienne (9M38-M1 du système Bouk-M1). Le consortium a reconnu d’autre part ne pas avoir étudié d’autres hypothèses que la destruction par un bouk mais a dit ne pas exclure d’autres hypothèse, notamment la présence d’un autre avion.
Le Kremlin avait de son coté auparavant déclaré que d’après les données radars préliminaires fournies à la commission d’enquête par le ministère russe de la Défense, le Boeing-777 de la Malaysia Airlines n’avait pas pu être abattu à partir d’un territoire contrôlé par les insurgés. Moscou a appelé la commission à tenir compte des documents de l’armée russe.