Comment rouler les Russes ?

  • stoprussophobie redaction
  • mercredi décembre 20, 2023
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Comment rouler les Russes ?

Pourquoi les otaniens parlent-ils de négociations ?

Les politiques et les médias occidentaux passent à un narratif moins optimiste quant au sort du régime de Kiev et de l’opération guerrière que mène l’OTAN contre la Russie au prix de la vie de milliers d’Ukrainiens de plus en plus souvent mobilisés contre leur volonté. Les victimes civiles en Ukraine sont moins nombreuse en deux ans qu’en un mois et demi à Gaza, selon les chiffres de différentes sources.

Ce changement de tonalité parlant de négociations et d’abandon du «clown Zelinski» par ses sponsors essentiellement anglo-saxons, à la suite des succès russes sur la ligne de démarcation, est malheureusement destiné à trouver un moyen de rouler les Russes une nouvelle fois en essayant de les empêcher d’avancer encore.

Il y a encore quelques semaines, nos médias subventionnés en France nous servaient des proclamations sur les maladies de Vladimir Poutine, l’incapacité de l’armée russe, et les succès inéluctables des troupes «ukrainiennes».

Aujourd’hui, l’échec de l’offensive otano-kiévienne de l’été-automne 23 est reconnue, le ping pong des accusations de responsabilité s’intensifie entre Zelinski et le chef d’Etat-major Zaluzhnij et entre Kiev, Washington et le MI6. La situation économique de l’Ukraine est reconnue catastrophique et l’on découvre la corruption endémique du régime, qui pourtant ne date pas d’hier.

Quelques hirondelles courageuses évoquent le nazisme des détachements pratiquant la mobilisation forcée, l’absence et l’interdiction des oppositions alors que la doxa veut que Kiev soit «démocratique». Des observateurs plus courageux encore ou plus compétents parlent de désillusion dans l’opinion publique ukrainienne, jusqu’à présent largement zombisée par des années d’intensive propagande.

Des sondages occidentaux indiquent que plus de 70 % des téléspectateurs ukrainiens ont regardé l’intervention du président Poutine lors de la ligne droite en décembre. Des intervenants ukrainiens à la télévision russe parlent de généralisation du mécontentement face aux menées des «mobilisateurs» issus des familles planquées ou des organisations néo-nazies. La faillite économique est totale, légèrement compensée paradoxalement par les royalties payées par les Russes ! Certains annoncent «un nouveau Maïdan».

Résultat : on se met à écrire sur des pourparlers de cessez-le-feu, sur un départ de Zelinski et son éventuel remplacement par quelqu’un qui puisse faire avaler les «concessions territoriales» aux familles des tués pour rien ou plus exactement pour les intérêts des compagnies d’outre atlantique et de leur oncle Sam.

Beaucoup de bruit aussi sur la réduction officielle des transfusions américaines d’argent et d’armes, en fait assez improbables dans l’immédiat mais probables à moyen terme pour cause d’élections présidentielles. Cette réduction devant être compensée par une contrainte des contribuables européens par leurs «élites» vendues à l’outre atlantique, pour financer les gens au pouvoir à Kiev, afin d’assurer leurs faux frais et les achats d’armes … aux Américains !

Le but semble être de faire oublier les pronostics de la propagande intensive sur l’imminence de la victoire ukrainienne et de justifier des pourparlers «pour éviter de nouvelles morts». Il eut été facile de les éviter dès le début en acceptant la proposition russe de décembre 2021 de renégocier la sécurité européenne et d’annuler l’opération de nettoyage ethnique qui devait être lancée dès le début mars 22 et qui avait commencé à être préparée par des intensifications de bombardements d’artillerie, dès les 13 février, selon l’OSCE sur place.

Ce n’est donc pas la préservation des vies d’Ukrainiens qui inquiète les bailleurs de fonds et parrains occidentaux du régime de Kiev. Ce dernier avait été contraint de refuser l’accord de cessez-le-feu, atteint en mars 22 à Minsk puis Istanbul, sur ordre du premier ministre britannique, Boris Johnson et des responsables états-uniens.

La raison du revirement provisoire des fauteurs de guerre occidentaux sont plutôt à rechercher du coté du manque de perspectives pour les troupes du régime de Kiev et des mercenaires engagés sur le terrain ukrainien.

Si l’on ajoute la préparation des élections présidentielles américaines, les difficultés d’approvisionnement dans l’immédiat en armements par les vassaux européens qui vont être contraints de se réapprovisionner auprès des Etats-unis, il y a tout intérêt à suspendre les combats en gelant la situation sur le terrain jusqu’à des jours meilleurs.

C’est le scénario dit coréen mais sans doute avec l’intention de ne pas le faire durer aussi longtemps. Et de l’accompagner, dans un premier temps et avant de pouvoir l’obtenir, par des bombardements, des actes de terrorisme d’état, une intensification de la propagande en Russie et d’achat d’opposants russes.

Un général américain doit prendre en main directement la direction des opérations militaires toujours destinées à «faire le plus de mal possible aux Russes» mais pour l’instant en remettant à plus tard le démantèlement de la Russie, déjà cartographié par la Rand corporation et collé à une pseudo opposition russe (cf. article sur stoprussophobie). Peut-être aussi pour permettre de placer le chef d’Etat-major kiévien, Zaloujnij à la présidence pour lui faire jouer le rôle de négociateur avec les Russes afin de mieux faire accepter par l’opinion ukrainienne encore pro-kiévienne la renonciation aux objectifs et promesses qu’on lui avait faits.

Il est entendu pour les néoconservateurs, qu’il est prévu de reprendre la guerre dans 7 à 8 ans, selon des commentaires américains, quand le réarmement et la situation se seront améliorés et que les USA auront progressé en matière d’armement, notamment pour les vecteurs hypersoniques. Mais dans l’immédiat, il est nécessaire d’arrêter les frais pour l’instant pour empêcher les Russes d’arriver à Odessa et sans doute de libérer aussi Kharkov. Toutes deux des villes russes, comme l’atteste l’histoire et comme l’a rappelé le président Poutine à deux ou trois reprises.

C’est évidemment l’obstacle au désir américain de se dégager pour l’instant : les Russes ont été tellement roulés depuis que l’hégémonie américaine est devenue unique après la chute de l’URSS, qu’ils sont devenus méfiants. Les mesures coercitives occidentales contre la Russie et contre des oligarques ont en fait affaibli la cinquième colonne à l’intérieur de la Russie, au lieu de les pousser à la révolution prévue par les stratèges US.

La décision de Zélinski de faire du zèle auprès des commanditaires, en interdisant toute négociation avec la Russie, s’avère du coup bien utile à la Russie qui peut se déclarer tranquillement prête à des négociations, alors que pour le moment ce n’est pas du tout dans ses intérêts. Les Russes font valoir qu’ils veulent bien négocier mais demandent avec qui ? La partie kiévienne n’est pas décisionnaire, comme l’ont montré les échecs de mars 2022. De son point de vue, la seule négociation utile est avec les Américains directement. Et la seule situation minimale pouvant permettre un cessez-le-feu pérenne, est l’arrivée des troupes à Odessa et sans doute à Kharkov pour couper Kiev de la mer et empêcher l’OTAN d’installer des missiles au nord de l’Ukraine.