Hamon : ignorance ou mauvaise foi ?

  • stoprussophobie redaction
  • lundi avril 3, 2017
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Hamon : ignorance ou mauvaise foi ?

Hamon à Montpellier : pourquoi tant de haine et de galéjades anti-russes ?

Vidéos à partir de 2h36’50” :

http://www.midilibre.fr/2017/03/30/montpellier-le-meeting-de-benoit-hamon-ce-jeudi-au-parc-des-expositions,1486269.php

 

Benoit Hamon s’est cru obligé jeudi 30 mars lors d’un discours pré-électroral à Montpellier, devant quelque 3.000 personnes, selon les organisateurs, de se livrer à des attaques anti-russes, accumulant contre-vérités et ignorance, à l’issue d’un discours fleuve sur le reste de son programme. 
 
En substance, le candidat socialiste lâché par les PS par trop bobos, atlantistes et attirés par la soupe potentielle chez M. Emmanuel Macron, a lancé trois thèmes russophobes, sous couvert bien sûr d’anti-poutinisme.
 
 Selon lui, les Russes voudraient “renégocier les frontières européennes”, auraient procédé à “700 arrestations” de gens protestant contre la corruption, aurient des ambitions “agressives” et auraient “annexé” la Crimée et se livreraient à une immixion en Ukraine…. 
 
Bref, le B.A. ba de toute propagande habituelle peut-être susceptible dans sa bouche de rattrapper les “soupeurs socialo-bobos” partis chez Macron. Compte tenu de ce que lui prêtent les sondages, il a peu de chances de réussir à les faire revenir. En revanche, il aura contribué à la désinformation et à semer la haine. Pour rien si ce n’est pour le plus grand plaisir des milieux maccarthystes aux USA. 
 
Dans le détail donc : Ce n’est pas la Russie qui a bousculé les frontières européennes de l’après guerre mais bien les occidentaux et particulièrement l’Otan : d’abord avec la réunification allemande, acceptée par l’URSS contre la promesse, naivement crue par Gorbatchev, de ne pas étendre l’Otan. Ensuite, en faisant voler en éclat la Yougoslavie, y compris en bombardant unilatéralement la Serbie, sans déclarer aucune guerre et en couvrant les massacres de Serbes et de Tsiganes au Kosovo, au profit d’une “indépendance” héroino-islamique. Où est le rôle de la Russie là-dedans ?
 
M. Hamon parle de “renégociation de frontières” qu’éxigerait la Russie. Mais la Russie n’exige guère de “renégociation” à ce qu’on sache, si ce n’est en matière de désarmement ou de limitation des armements, notamment par rapport aux accords qui ont été dénoncés par les Américains sous Obama… Il cite le mémorandum de Budapest, évoquant les noms de Mitterrand et Kohl. 
 
S’il avait l’honnetêté de le citer en entier, il dirait que ce memorandum, non ratifié par le Congrès US ni même par la Rada ukraininenne, garantissait les frontières de l’Ukraine notamment SI et seulement SI cette dernière restait neutre et dénucléarisée. A partir du moment, où l’Ukraine était conviée à rejoindre l’Otan  (au sommet de l’Otan de Bucarest en 2008 cf. la résolution finale), cette disposition du memorandum ne pouvait plus s’appliquer, puisque l’alliance atlantique pouvait y disposer des missiles nucléaires à tout instant. Comme elle le fait en Pologne et en Roumanie. Le caractère prétendument défensif de ces missiles est transformable en quelques heures au profit de missiles de croisière, selon les sources militaires. Bien sûr, cette crainte pour la sécurité russe s’est encore accrue après le coup d’Etat de février 2014 à Kiev.
 
Cela peut justifier l’appui de la Russie à la rebellion des populations de l’est de l’Ukraine mais certainement pas “l’immixion” qui, si elle avait eu lieu aurait sans doute permis depuis longtemps l’agrandissement de la “Novorossia” jusqu’à Kharkov et Odessa. Du reste, le général Gomart interrogé à la commission de la défense de l’Asemblée Nationale en 2015, a confirmé qu’il n’y avait pas d’intervention russe dans l’est de l’Ukraine, même s’il y avait des soldats et sans doute des conseillers, face aux mercenaires américains, polonais et baltes notamment. (cf. notre article sur une audience à entendre). 
 
En ce qui concerne, “l’arrestation” de 700 personnes à Moscou ayant protesté contre la corruption, il serait plus juste de parler d’interpellations. La plupart ayant été libérées quelques heures plus tard, à l’exception de l’organisateur principal. Ce dernier souhaitait en fait l’épreuve de force pour des raisons de com. en maintant la manif dans un endroit interdit. Car ce n’est pas la manifestation qui était interdite mais le lieu qu’il avait choisi. Des manifestations ont eu lieu dans 24 autres villes du pays.
 
Il ne s’agit pas de justifier ou de condamner mais il faut quand même remettre les choses à leur place. Ce n’est plus l’Union soviétique et la campagne électorale pour les présidentielles de l’an prochain se prépare aussi comme ça. Ce qui démontre le contraire de ce que voudrait insinuer M. Hamon.  

 
Et on en vient à la dernière assertion du candidat socialiste : “l’annexion” de la Crimée. Voyez à ce propos l’article de stoprussophobie sur qui a annexé la Crimée, rappelanrt les referendums de la fin de l’URSS et la lutte pour l’autonomie refusée par Kiev au début de l’indépendance ukrainienne. M. Hamon oublie ou nie bien sûr le referendum qui a eu lieu en 2014, au cours duquel une majorité écrasante s’est prononcée pour la réunification avec la Russie. Et ce n’est pas Poutine qui a;mis un soladat derrière chaque Criméen pour voter ! Pour quiconque connait la Crimée, le choix de ses habitants est évident. Du reste, l’absence de victimes de toute l’opération démontre bien qu’il n’y a pas d’annexion forcée.
 
S’il voulait être constructif, (mais le veut-il ?), M. Hamon pourrait proposer et même exiger que des candidats pro-ukrainiens se présentent aux prochaines élections législatives en Crimée avec un rattachement de la péninsule à l’Ukraine comme programme. On verra bien combien ils auront de voix. Et il faudra aussi exiger que l’OSCE surveille le scrutin, ce que l’organisation avait refusé de faire, malgré les propositions en ce sens, lors du referendum de 2014… Facile ensuite de dire que “c’était truqué !”
 
Bref, on ne sait si M. Hamon fait dans la manoeuvre, la mauvaise foi atlantiste ou la simple ignorance. Plutôt qu’à rechercher ses anciens amis qui l’ont trahi, il ferait bien de se désister pour Mélanchon pour donner une chance à la gauche. La vraie !