«L’opposant Numéro 1 de Poutine» dans la tourmente
Navalny : quelques compléments d’information
Celui présenté à tort comme “l’opposant numéro 1” de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, vient d’être à nouveau condamné à une peine de prison avec sursis, pouvant le rendre inéligible. En fait, le véritable opposant N° 1 est Guenadi Ziouganov, Président du Comité central du Parti communiste, qui a le plus de députés d’opposition à la Douma et a obtenu le plus de voix contre les partisans de MM. Dimitri Medvedev et Vladimir Poutine aux élections législatives de 2016.
Il est n’est pas dans la vocation de stoprussophobie.info de se mêler de politique intérieure de la Russie mais dans la mesure où la propagande russophobe chez nous s’est emparée de cette thématique (voir la vidéo jointe), il convient d’apporter un complément d’informations que nos médias malheureusement ne donneront pas ou peu.
Donc qui est ce supposé “opposant numéro 1” qu’on nous présente comme intègre et qui s’est fait connaître comme “blogueur anti-corruption” (et il en a en effet légitimement dénoncé un certain nombre) ?
Tantôt blogueur, tantôt consultant juridique, tantôt associé de son frère dans une entreprise de livraison, et tantôt chef de parti politique, Alexeï Navalny fut à plusieurs reprises l’objet d’articles dans les médias écrits français où il fut question de ses démêlées avec la justice de son pays. Bien entendu, comme souvent, les faits reprochés sont mis en doute sans recherches particulières, et la “main du Kremlin” est explicitement suggérée par les journalistes sans autre forme de “procès”… Les faits concrets sont pour leur part très approximativement rapportés, voire ignorés pour certains.
Si les articles sortis ces derniers jours sur Navalny sont tout de même plus objectifs que ceux publiés il y a environ deux ans, on retrouve tout de même clairement cette volonté constante de vouloir présenter une personne condamnée comme délinquant en col blanc, comme un courageux opposant, rien que parce-qu’il vomit sa haine de Vladimir Poutine.
Et tant pis d’ailleurs si pour cela il faut arrondir les angles pour présenter de manière innocente ses quelque non-conformités avec le politiquement correct français, et surtout avec la décence élémentaire du débat politique civilisé (cf. vidéo).
De quoi est inculpé Alexeï Navalny? Le dernier jugement dont il est question fait suite à un premier jugement de 2013 pour la même affaire, mais annulé alors, et concerne un détournement de fonds au détriment d’une entreprise publique d’exploitation forestière. Les faits remontaient à 2009 : selon le jugement, en tant que complice d’un acheteur, Navalny agissait de sorte à ce que la vente se fasse largement en dessous du prix du marché.
Le premier jugement avait été annulé suite à un recours auprès de la CEDH pour vice de procédure.
Mais cette affaire n’est pas la seule. La filiale russe d’Yves Rocher fit elle aussi les frais du “consultant” en 2014, selon la Justice russe. Exploitant cette fois une situation de conflit d’intérêt manifeste, Navalny avait utilisé un montage d’intermédiaires dans lequel une entreprise appartenant à son frère et une autre appartenant à l’un de ses amis purent détourner 19 millions de roubles. La peine de prison avec sursis de trois ans et demi dont il avait écopé cette fois est aujourd’hui prescrite.
Mis à part l’opposition à Vladimir Poutine, y a-t-il d’autres raisons pour ce soutien à la cause de l’intéressé par nos médias ? Apparemment non, car il ne correspond même pas à cet idéal politique tant défendu, du moins en apparence, par nos éducateurs médiatiques et politiques.
Quelques échantillons des discours de Navalny en vidéo, après une petite revue de presse:
http://www.youtube.com/watch?v
