La Corée, prétexte à un petit coup de russophobie
Quand l’empoisonnement d’un opposant nord-coréen sert de prétexte à la propagande russophobe.
Un beau cas de Russophobie du Figaro, pourtant parfois plus mesuré, qui reprend une phrase attribuée au fonctionnaire Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pour titrer en grand : Empoisonnement : «Il n’y a que la Corée du Nord ou la Russie pour faire cela» autour de l’information sur l’assassinat en février 2017 de Kim Jong Nam, demi-frère du dictateur nord-coréen.
Dans les propos de Chouet, il n’y a aucun cas concret d’utilisation par la Russie du poison agent VX qui a servi à assassiner le coréen. Il n’y a du reste rien qui permette d’accuser la Russie de pratiquer ce genre de sport. La rédactrice bien sûr recoure aux amalgames habituels pour justifier sa russophobie bien peu déontologique. Du reste, le même Chouet dérape dans sa déclaration utilisée par le, Figaro sur … le stockage du polonium ! Quel rapport avec le coréen ou l’agent VX ? Ah les amalgames chers aux journalistes peu scrupuleux.
C’est d’abord l’affaire Litvinenko, ex agent soviétique mort par intoxication au polonium que bien sûr seul le président Poutine avait pu verser dans son thé… L’affaire Litvinenko est loin d’être claire et la thèse du trafic de matières nucléaires par d’anciens agents de services secrets est au moins aussi possible que les accusations contre les dirigeants russes. Comme les accusations manquent d’épaisseur, la rédactrice pioche avec une mauvaise foi évident dans la réserve à parapluie bulgare de l’époque soviétique pour accuser les Russes d’aujourd’hui. Vieux classique maintenant.
En revanche, elle se sent obligée de mentionner les tentatives d’assassinat de Fidel Castro par les Américains. En disculpant bien sûr ces derniers en affirmant que la plupart des tentatives sont restées au stade du laboratoire. Ce qui n’a pas empêché tout de même plus de 50 tentatives d’assassinat recensées par les Cubains contre leur dirigeant du fait ou avec l’appui des services nord-américains…
Alors le titre aurait dû pour le moins ajouter les Etats-Unis au nombre des pays qui “peuvent faire cela”. Mais là on deviendrait plus équilibré à défaut d’être objectif. Surtout pas !!
