Le golodomor ou «holodomor» de 1932-33 : massacre paysan ou génocide ?

  • stoprussophobie redaction
  • mercredi janvier 24, 2018
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Le golodomor ou «holodomor» de 1932-33 : massacre paysan ou génocide ?

 
Photo utilisée par la propagande kievienne pour «prouver» la famine de la collectivisation forcée (1932-1933) appelée pour l’occasion «génocide ukrainien». Mais la photo est prise en Russie en 1921 !
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Photo utilisée par la propagande kievienne pour illustrer et «prouver» le holodomor. En fait, c’est une photo de la depression aux Etats-Unis dans le Michigan en 1937 !
 
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Les millions de morts de la collectivisation stalinienne et le «golodomor» ukrainien.

La famine ayant sévi en Ukraine comme dans d’autres territoires de l’URSS durant les années 1932-1933 a été nommée le «golodomor», mot de plus en plus utilisé en Europe de l’Ouest dans sa version ukrainienne : «holodomor», en raison de toute une campagne lancée par les nationalistes ukrainiens depuis la «révolution orange» pour faire passer les massacres qui ont couté la vie à près de 7 millions de personnes pour un génocide des seuls Ukrainiens. Malheureusement, notre presse reprend volontiers ce terme de génocide sans vérification ni interrogation…

Si ce grave sujet est remis maintes fois sur la table depuis les événements de la place Maïdan en 2014, après l’offensive «orange» de 2008, c’est avant tout pour créer un ressentiment et une haine entre nations, bien plus que pour dénoncer légitimement les actions du pouvoir stalinien de l’époque. Dans le cas contraire, nos médias et activistes de 2014 n’auraient pas attendu cette année là pour nous parler du «golodomor» avec insistance. Le thème revient à chaque fois que le pouvoir kiévien a des difficultés.

Le nationalisme radical ukrainien, a profité pour ses buts propagandistes des souffrances des paysans en Ukraine dans les années 30, en les instrumentalisant pour attiser la haine envers les Russes. Ces derniers ont pourtant eu autant, voire plus de victimes, que les Ukrainiens. Dans les notes de propagande bandériste (collaborateurs des nazis) des années 40, appelant des Ukrainiens de l’ouest à lutter contre l’armée soviétique à l’époque de la seconde guerre mondiale, en affirmant que les Russes auraient commis un «génocide» d’Ukrainiens. Les collaborationnistes pro-nazis et leurs descendants ont continué à suivre les principes de Joseph Goebbels en répétant le même mensonge pendant un demi siècle, accusant les Russes de «génocide» des Ukrainiens.

Il y a deux points principaux absolument faux dans les arguments du pouvoir ukrainien actuel, issu plus ou moins directement du putsch de Maïdan de 2014 : Le premier s’articule sur l‘affirmation fausse que les bolcheviques étaient seulement des Russes. Il n’en est évidemment rien et toutes les nationalités de l’ancien empire étaient représentées dans tous les camps de la guerre civile. Quant aux pires monstruosités de la collectivisation de 1932, des communistes ukrainiens y ont abondamment participé, par exemple des hommes comme Nikita Khrouchtchev !

Quant au deuxième point, il est affirmé que les Ukrainiens auraient été la cible d’une famine méthodiquement planifiée et organisée par les bolcheviques, ayant pour but une épuration ethnique.

Les cadres staliniens n’étaient pas en majorité russes. Ni en cumul total, ni en chiffres relatifs, ni en niveau d’influence, ni en efforts investis pour la préparation de la révolution, ni plus tard pendant «la construction du socialisme» ! Selon le recensement de 1937 (donc après la famine), en Ukraine 59,6 % des postes importants au sein du parti communiste et dans l’administration étaient occupés par des Ukrainiens natifs.

Par ailleurs, pendant les années 20-30, des Lettons, des Polonais et même des minorités surreprésentées étaient omniprésents dans les organes du pouvoir, du NKVD et plus tard du KGB1 . Les paysans russes ont été des victimes de la révolution et de ses suites de la même façon que les paysans ukrainiens mais aussi moldaves, kazakhes et biélorussesLa famine s’est étendue sur plus de 1,5 million de kilomètres carrés (trois fois la France). Personne n’aurait songé à faire la distinction avant l’URSS car ces paysans ukrainiens de l’Est étaient russes depuis toujours.

Le terme «ukrainien» fut appliqué pour spécifier des distinctions ethniques, seulement après la révolution bolchevique et dans le cadre d’un programme de Lénine. 2Auparavant, les paysans en Ukraine s’appelaient «malorosses» (des livres anciens traduisent en petits russiens), sauf ceux de confession uniate (catholique) qui se nommaient «ukrainiens». N’oublions pas que le territoire de l’Ukraine moderne n’est qu’une construction de l’URSS. Encore un paradoxe du bandérisme moderne qui devrait édifier des statues à Lénine au lieu de les détruire !

Quant au deuxième point, en 2008 l’ONU n’avait pas accepté les arguments présentés par l’Ukraine et n’avait pas ajouté la famine de 1931-32 aux cas reconnus de génocide, c’est à dire d’assassinat de masse planifié d’une ethnie ou d’une nation.

A présent, 14 pays considèrent le «golodomor» comme un génocide. Clairement pour des raisons géopolitique qui relèvent du révisionnisme historique. Heureusement, jusqu’à présent la France n’en fait pas partie. Compte tenu du nombre de victimes et de ceux qui ont commis les crimes, il n’est pas juste de parler de génocide. En revanche, on peut parler d’un massacre de masse des paysans soviétiques. Ce massacre a eu des conséquences tout au long de la période soviétique et jusqu’à aujourd’hui.

Paradoxalement, toute personne intéressée peut se référer au «livre de la mémoire» publié après la «révolution orange». Il s’agit d’un manifeste qui désire à tout prix prouver un «génocide». On peut y voir qu’en effet, le nombre des décès enregistrés est très grand et que près de 900 mille personnes sont touchées. En fait, ces massacres ont fait plus de 7 millions de morts dans toute l’URSS.

Si on lit plus attentivement, on découvre que les victimes sont de toutes origines : russes, grecques, juives, arméniennes, et ukrainiennes bien-sûr. Dans de nombreuses régions, la population était mélangée. On peut donc comprendre pourquoi les chiffres complets, selon les origines n’ont jamais été établis. On ne peut pas trouver de signes ou de consignes d’extermination planifiée des Ukrainiens par préférence aux autres. Dans ce «livre de la mémoire», malgré le désir d’en trouver, il n’y a pas de preuves de génocide !

Par ailleurs, sur presque n’importe quelle page, on trouve parmi les victimes du golodomor des personnes ayant dépassé les 70 ans (alors qu’à l’époque seulement 6 % dépassaient les 60 ans) ainsi que des victimes d’accidents de types différents. A titre anecdotique mais illustratif, on peut relever l’exemple d’un secrétaire du Comité du parti communiste, mort d’une hémorragie cérébrale à 67 ans.3Finalement on comprend que dans ce livre de la mémoire de victimes du golodomor, s’inscrivent tous les décès des années 1931-32. Les massacres se sont poursuivis en 1933 !

Personne ne doute de l’existence de cette famine de grande ampleur en URSS et notamment en Ukraine, où la population paysanne visée était nombreuse, et qui a provoqué des souffrances innombrables. Cette famine a profondément touché le Sud de la Russie, les régions de la Volga, des régions du Caucase, la Biélorussie, la Sibérie du Sud et le Kazahstan. Si on compare deux recensements de la population de 1926 et 1937, le Kazahstan a perdu jusqu’à 30% de sa population et jusqu’à 40 % de la population rurale ethnique kazakh. Selon une estimation moderne, à peu près 200.000 personnes auraient fui la famine en Chine. On observe une diminution de la population de 23 % dans la région de la Volga, 20,5% dans le Caucase et 20,4% en Ukraine.4 On constate que la plus grande perte de 30% est subie par la région de Samara, une région de la Russie centrale.

Les raisons de la diminution de la population rurale n’étaient pas seulement dues à la famine,provoquée essentiellement par la collectivisation forcéeDes raisons climatiques, comme la Russie en avait connu depuis le début du siècle, les suites de la guerre civile, comme en 1921 (dont une photo est reprise pour la propagande kiévienne), la fin de la NEP et de l’embellisement économique relatif qu’elle a permis et enfin l’exode rural provoqué par la politique bolchévique d’industrialisation, expliquent aussi les famines et l’abaissement impressionnant de la popualtion rurale. Mais s’il y avait une volonté politique à cette baisse de la population rurale, qui était effectivement en surpopulation avant la Ière guerre mondiale, elle visait la paysannerie, conçue comme «classe» sociale et non une ethnie ou une nationalité.

2 http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/ukraine-2histoire.htm#5_LUkraine_sovi%C3%A9tique ( le paragraphe 5.1 «La politique d’ouverture envers les nationalités» ici, cette source ukrainienne nationaliste est presque juste sauf quelques petits détails bien-sûr)

4 http://istmat.info/ Жиромская В.Б., Киселев И.Н., Поляков Ю.А. Полвека под грифом “секретно”: Всесоюзная перепись населения 1937 года. – М.: Наука, 1996.

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