Polémiques autour des «Conversations avec Mr. Poutine » : russophobie ordinaire
Mauvaise foi, mensonges et hors sujet des russophobes médiatiques pour attaquer Oliver Stone
Entre juin 2015 et février 2017, 12 entretiens et des dizaines d’heures d’enregistrements ont fourni au cinéaste américain Oliver Stone quatre heures de documentaire qui permettent aux téléspectateurs et citoyens intéressés à la géopolitique d’avoir enfin une idée non déformée et assez complète de ce que dit réellement le président russe Vladimir Poutine. Sans les coupures et déformations habituellement servies par nos médias domestiques, y compris ceux pour qui nous payons la redevance. Mais bien sûr, les plus russophobes des médias et des “journalistes” ne peuvent laisser passer l’occasion d’en extraire une vision très partiale, pour justifier sans doute leurs manipulations permanentes.Celles qui justifient l’existence de notre site.
Quelques exemples de ces commentaires ou jugements.
Dès la diffusion du premier soir sur FR3, le russophobe de service Bernard Guetta déclarait lors du débat d’après scéance que Poutine mentait ! En quoi ? Sur quoi ? Silence. Pas de précisions. Mais le venin est lancé. Heureusement, l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine a donné dès l’abord un avis oh combien plus équilibré et raisonnable au documentaire. Dommage aussi que FR3 ait choisi de diffuser le troisième entretien, celui qui concerne la Syrie et l’Ukraine, sujets les plus sensibles et les plus victimes de désinformation pour nos concitoyens, deux jours plus tard à près de minuit… Vieux procédé. Heureusement, on peut rattraper sur internet. Et il faut le faire.
Autre procédé : un extrait largement diffusé et repris dans les “commentaires” met en avant la remarque, effectivement discutable, du président russe : «Je n’ai pas de mauvais jours car je ne suis pas une femme ». Une conception de l’humour qui ne fait pas l’unanimité mais n’y a-t-il pas de meilleures accroches pour tenter de résumer quatre heures de documentaires ? On ridiculise, on démonise pour éviter d’avoir à parler du fond et des sujets sérieux.
Un article du site de France culture prétend s’attaquer aux sujets sensibles, en voulant dénoncer les “mensonges” de Vladimir Poutine. En fait tous tombent à coté ou sont biaisés ou carrèment faux :
-En Syrie, selon Jean-Pierre Filiu, les militaires russes et iraniens seraient seuls maîtres sur place. Or, c’est le travail conjoint avec le gouvernement syrien et les négociations d’Astana (avec les Turcs aussi) qui font entrevoir la fin du conflit. Rien sur les années de pseudo-intervention des Occidentaux contre les islamistes. Aucun mot sur cette remarque du président russe : « regardez le résultat des interventions occidentales en Iraq et en Libye… ». Rien sur le fait que près de 10.000 islamistes de Russie et d’Asie centrale sont entrainés et armés en Syrie et que l’intervention russe s’explique aussi ainsi.
-La Crimée serait sous occupation militaire. Un seul de ces observateurs ou pseudo-journaliste a-t-il été voir si la situation est comparable à celle de la Cisjordanie par exemple ? C’est pourtant possible. Rien sur le référundum qui a souhaité à une écrasante majorité de rattacher cette région à la Russie. Rien sur l’absence totale de violence qui a permis la tenue du scrutin. L’absence de victimes. Il y a eu trois morts en tout, dont deux tués par un sniper pro-kievien et une crise cardiaque, lors d’une manifestation, au cours des journées de détachement de l’Ukraine. Il n’y a pas d’incidents armés depuis, en dehors d’une ou deux tentatives d’infiltrations de commandos ukrainiens. La presqu’île est tranquille et chacun peut le constater. De même qu’il peut relever les problèmes d’approvisionnement d’eau ou d’électricité, en raison des coupures par les kiéviens, ou les difficultés de contact avec l’Ukraine, à cause des fermetures de frontière et même la baisse de la fréquentation touristique, en raison de la fermeture de la voie terrestre qui a aussi fait bondir des prix de produits importés par mer…. En attendant le pont de Kertch ! Mais que ne nous parle-t-on pas de ces problèmes là ?
-Les droits homosexuels en Russie ont déjà été évoqué sur le site. Il est vrai que la société russe n’est pas homophile et l’autre plaisanterie douteuse de Poutine, évidemment largement reprise au dépend de propos plus importants, où il dit qu’il « préfère éviter de prendre une douche à côté d’un homo. » en est un reflet. Ca ne veut pas dire pour autant que les homosexuels sont poursuivis pénalement en Russie et qu’il n’y a pas d’homosexuels à des postes élevés de la politique, de l’économie et plus encore du monde artistique.
– «Les autorités russes ont développé un appareil à la fois cyber et d’influence (propagande, subversion) assez sophistiqué depuis une dizaine d’années (…) Aujourd’hui, dans un contexte de très fortes tensions avec les pays occidentaux, cet appareil joue à plein, en faveur des objectifs de politique étrangère du Kremlin », selon Julien Nocetti, “chercheur” à l’Institut français des relations internationales (IFRI) “spécialiste de la Russie” et des questions liées à la gouvernance du Web. Ici la méthode employée est l’amalgame et la confusion.
Bien sûr que la Russie a développé ses capacités en électronique, cybernétique et nouvelles technologies. Elle l’a fait essentiellement depuis la guerre de 2008, qui lui a été imposée par l’ancien président géorgien Mikhael Saakachvili, qui a attaqué l’Ossétie du sud et a fait tuer les forces d’interposition sous drapeau de l’ONU. Avant celà, elle importait tout. Quand les Américains ont coupé à ses troupes les GPS et les communications téléphoniques et que les fréquences russes et géorgiennes étaient les mêmes, datant du temps soviétique, il a bien fallu tout revoir. Pour la cyber surveillance, L’affaire Snowden, réfugié en Russie, a largement démontré que les Etats-Unis surveillaient et espionnaient tout et semblaient pour le moins soucieux d’influencer d’autres pays. Dont la Russie et ses voisins. La Russie a sans doute développé des capacités aussi depuis. Mais en quoi celà implique-t-il qu’elle tente d’influencer quelque processus électoral que ce soit ? Comment ? Jusqu’à présent, les “russophréniques” américains ne font que répéter leurs affirmations, énumèrent des rencontres entre responsables russes et américains pour laisser entendre que … oui hein … Mais quoi ? On ne sait toujours pas. Que des traces informatiques puissent être fabriquées par n’importe qui : pas un mot.
-Poutine serait un pragmatique froid, loin d’une image qu’il veut donner de lui, usant de diplomatie et de souplesse. Ce n’est pas Poutine qui instaure des “sanctions”, comme à des gamins à ses protagonistes diplomatiques. Quant à la souplesse, pour un judoka qui continue à faire du sport, ce n’est pas très étonnant. Mais surtout, on voit difficilement où se situe la critique. Le visionnage du documentaire permettra à chacun d’avoir une opinion à ce sujet.
-Enfin le président russe dément pouvoir contrôler toutes les chaînes de télévision russes, arguant que c’est impossible. C’est encore plus impossible pour l’internet, puisque même les russophobes de mauvaise foi reconnaissent que l’internet est d’accès libre en Russie. L’argumentaire de France Culture évoque (en réponse ?) l’émission la « ligne directe », où Poutine réponds pendant quatre heures aux questions choisies parmi des millions envoyées depuis toute la Russie. Quel rapport avec le contrôle des 300 chaînes existantes ? La critique semble encore bien loin du sujet… On peut dire que Poutine soigne son image, même qu’il “abuse” de la com. sur une chaîne de service public… On se souviendra au passage de cette lettre adressée au président Macron par une quinzaine de rédactions nationales en France lors de la campagne électorale pour M. Macron.
Finalement, les critiques négatives du documentaire le sont plus en passant sous silence des points de vues factuels, comme par exemple l’encerclement par les forces de l’Otan de tous les territoires russes, ou encore la comparaison des budgets de l’armement russes (quelque 65 mds de dollars) et américains (quelque 650 milliards de dollars – plus que tous les budgets de défense du monde entier !) . Qui “menace” qui ?
De plus, d’autres interviews ont déjà tenté quasi caricaturellement d’arracher à Vladimir Poutine “l’aveu” d’une quelconque ingérence dans les élections américaines. Sans succès bien sûr et sans jamais expliquer comment ensuite cette pseudo intervention de hackers (qui n’a fait que dévoiler des correspondances interaméricaines) pourrait “influencer” l’électeur américain ? De son coté, Poutine explique bien que celà n’aurait aucun sens, même à supposer que ce soit possible, car la politique américaine est sensiblement la même depuis des décennies à l’égard de la Russie, quel que soit le président, ce dernier ayant en dernière analyse assez peu de pouvoirs en la matière.
Cette suite de documentaire permet à minima de laisser le président russe répondre à de nombreuses questions sans être interrompu ni coupé ni déformé. Au mieux, de se forger une nouvelle opinion loin de médias russophobes.
(crédit photo : capture d’écran interview Oliver Stone sur France2)