La rencontre surprise du 29 mai entre les présidents russe et français fait naître un espoir prudent sur une amélioration des relations entre nos deux pays. Il est plus que temps de remplacer les rodomontades et les “sanctions” par une véritable diplomatie. Par son acceptation de l’invitation de M. Macron, M. Poutine peut nous donner les moyens de remettre la France dans le jeu diplomatique dont l’avait extrait Hollande. Reste à savoir ce qu’autoriseront les “alliés” de la France à M. Macron. Ceux qu’il voit juste avant à Bruxelles à un sommet de l’OTAN et du G7 en Sicile. 

 

Si Donald Trump, qui assistera au sommet de l’OTAN, dont il avait en des jours meilleurs reconnu l’obsolescence, venait à se joindre à la rencontre d’une manière ou d’une autre même indirecte, Macron aurait joué un coup de maître au niveau international, où il est considéré comme faible. 

 

La vrai question est là : s’agit-il simplement d’un coup électoral pour Macron ou y a-t-il une volonté sincère de remettre la France dans un jeu international dans lequel la Russie lui a toujours plutôt bien servi ?  

 

Au niveau électoral, seuls deux candidats étaient franchement russophobes au premier tour : Macron et Hamon. Si on fait le total des voix des autres candidats, on voit bien que la majorité des électeurs ne veulent pas d’une hostilité systématique contre la Russie telle que pratiquée par Jean-Marc Ayrault sous Hollande. Même si cet aspect n’était pas fondamental dans leur vote. Le fait de jouer Poutine peut aider Macron à lever certaines préventions au moment des législatives, sans remettre en cause le vote des nombreux russophobes qui sont devenus électeurs captifs. 

 

Cette visite le met de toutes les façons au centre du jeu pour les sommets du G7 et de l’OTAN, même si les commentaires et communiqués ont été discrets sur la question, préférant gloser sur la vigueur des poignées de main ! Qu’en fera-t-il ? 

 

Le tout est de savoir si cette initiative est le fruit d’une volonté pragmatique du président lui même, peut-être avec les conseils de quelques relations compétentes comme Jean-Pierre Chevènement ou Philippe Etienne, son conseiller diplomatique, et malgré la présence de quelques russophobes haineux et déchaînés. Et au fond, il serait important de savoir si les oligarques qui ont fait Macron font ce choix de renouer dialogue et confiance avec la Russie ou s’il s’agit seulement d’un coup médiatique “one shot” et d’une nouvelle tentative de “rouler” les Russes ? 

 

A noter l’embarras relatif des professionnels de nos médias mainstream, pris entre deux impératifs : flatter et positiver systématiquement M. Macron et leur obligation, et parfois leurs opinions russophobes, qui leur ont permis d’être là où ils sont. Alors ils s’en tirent en rendant hommage à l’initiative de Macron, prétendent parfois que ça serait “Poutine qui a demandé à être invité” et que Macron “est très intelligent de recevoir Poutine sous des dorures au Trianon”, ce qui va beaucoup impressionner “le sauvage” !!! Qui est tout de même né à Saint-Petersbourg, où les palais versaillais sont assez nombreux ! Il y en a même un qui, invité sur BFM TV, a fait le savant en disant que Poutine voulait imiter le tsar Pierre le Grand. L’exposition sur la visite de ce dernier en France il y a 300 ans a servi de prétexte à la rencontre diplomatique. Bref, les russophobes aux commandes des médias chea nous ont même à cette occasion montré leur mépris du public et leur suffisance bien peu fondée.    

 

Macron a plusieurs cartes positives en main : veut-il les jouer ? Pourra-t-il le faire ? Réponse fin mai. 

 

 

Voici une ITW de l’ambassadeur russe Alexandre Orlov sur le sujet