Un été russophobe

  • stoprussophobie redaction
  • lundi septembre 4, 2017
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Un été russophobe

La Manche Libre

Un florilège de la russophobie de l’été 2017 

Évoqué dans la longue interview fleuve du président Macron accordé à l’hebdomadaire Le Point, les rapports entre la Russie et la France souffrent de la ligne russophobe fixée par Emmanuel Macron depuis sa campagne électorale. Ceci malgré l’ouverture qu’il semble avoir voulu ébaucher en invitant le président Poutine au printemps. 

L’explication des déclarations russophobes relevant plus de l’effet de manches que de toute autre nécessité s’explique peut-être par la continuité d’articles russophobes parus dans la presse cet été. Reflet d’une partie personnel médiatique et politique “bobo”, dont une bonne part s’est empressée autour des possibilités offertes par Macron. La russophobie de certains oligarques français, notamment les patrons de la presse, demeure toutefois un mystère que seuls leurs liens avec la finance américaine peuvent expliquer.

Petit florilège non exhaustif de la russophobie estivale :

  • « Sur l’Ukraine, nous avons un différend absolu avec Vladimir Poutine. Je l’acte. La France ne lui passera rien. », déclare Emmanuel Macron au Point paru le 31 août dernier.

    Curieuse façon du président d’invectiver son homologue Russe au sujet de l’Ukraine. Bien que protagoniste des accords de Minsk, la France a bien peu d’influence sur le conflit. Le cessez-le-feu promis pour la rentrée des classes n’est pas bien respecté par la partie kievienne encouragée par la visite du ministre américain de la défense à la fin août avec des troupes qui ont défilé et la fourniture d’armes. Avec une analyse totalement faussée sur l’Ukraine, volontairement ou non, la  France a appuyé les sanctions à l’égard de la Russie depuis 2014, contre nos propres intérêts et sans aucune efficacité. Les accords de Minsk ne sont pas respectés par Kiev. Pas par les Russes qui ne sont que partiellement sur le terrain. Les rodomontades de ce genre contre la Russie ne servent donc à rien et M. Macron le sait bien. Largement traité dans nos colonnes, la responsabilité de la Russie dans le conflit ukrainien est largement faussé par la presse occidentale.

  • « Je ne fais pas, sur ce sujet [la Syrie], de la destitution de Bachar el-Assad un préalable à tout, mais j’ai deux lignes rouges : les armes chimiques et les accords humanitaires. Si Vladimir Poutine m’aide à avancer sur ces sujets, nous pourrons avoir des points de convergence. Nous avons avancé sur les armes chimiques. J’ai le sentiment que la position russe a changé depuis notre conversation de Versailles » Emmanuel Macron au Point paru le 31 août dernier.

    Curieuse déformation des faits de ces derniers mois. L’utilisation des armes chimiques par le régime syrien ou la Russie n’ont jamais été démontrés, et ce sont les occidentaux qui ont empêché toute enquête sérieuse de l’OIAC sur la question. Seules les conférences d’Astana, boycottées de fait par les puissances occidentales a permis des zones de désescalades, limitant les pertes civiles du conflit, et le recul de Daesh dans la région. Visiblement, c’est la réalité des faits qui a changé la position française à l’égard de la Russie depuis Versailles. Macron y avait déjà reconnu que l’effondrement provoqué des états en Irak et en Lybie n’avait rien apporté de bon à la France et à l’Europe… 

  • « Cela fait 18 ans ce mercredi que Vladimir Poutine, nommé premier ministre par Boris Eltsine un 9 août 1999, dirige la Russie. Bien que son bilan soit plus que mitigé, il devrait se représenter à la présidentielle en mars prochain, afin notamment de poursuivre son bras de fer avec l’Occident » paru sur Le Figaro.fr le 9 août 2017.

    La notion de “bilan mitigé” est une étrange façon de voir les choses quand on sait que l’ère Poutine a permis de redresser économiquement son pays après la catastrophique décennie Eltsine. Les statistiques fournies par l‘OCDEou la Banque Mondiale attestent les faits. Le reste de l’article affiche les poncifs russophobes : Crimée annexée, responsable du conflit ukrainien, ingérence électorale aux Etats-Unis…  Il faudrait se renouveler, comme on dit en Macronie…. 

  • « L’économie russe n’est pas au mieux de sa forme et normalement, ça se traduit par une chute de popularité. Pas en Russie. Vladimir Poutine bénéficie toujours d’une popularité stratosphérique : 87% d’opinions favorables ! » sur le site de franceInter le 23 août 2017 et d’enfoncer le clou par : « Mais la Russie est aussi une démocratie « illibérale », comme on dit aujourd’hui. C’est à dire une démocratie sous contrôle. Autrement dit, ce ne sont pas les chiffres bruts qu’il faut lire mais les détails, où git le Diable. »

    La Russie a certainement souffert des sanctions économiques à son encontre mais résiste de loin beaucoup mieux que ce que les puissances occidentales espéraient. Le pays a retrouvé quelques aspects de son indépendance économique à l’égard des puissances occidentales, au point que les Etats-Unis se sont retrouvés vite critiqués pour leurs dernières sanctions extraterritoriales qui visent  notamment à vendre leur gaz de schiste à l’Europe et à se fournir des prétextes de “rançonner” cette dernière par des “amendes” justifiées par son extraterritorialité juridique que nous acceptons !! 

  • « Pendant, donc, que Vladimir pêche et chasse, la population russe diminue inexorablement. Entre janvier 2017 et aujourd’hui, la Russie compte 17 000 individus en moins » toujours FranceInter le 23 août 2017.

    La démographie russe, même si l’auteur cite des données de Rostat la population a tout de même augmenté entre 2010 et 2015 selon les chiffres de la banque mondiale. Une russophobie classique qui voit dans la démographie russe, une preuve de déclin. Il n’en est rien et les politiques natalistes portent leur fruits comme déjà expliqué. De plus, l’immigration en Russie, notamment venue d’Ukraine (étrange non pour un pays soit-disant envahisseur ?) rend ces chiffres sur la démographie pour le moins douteux ou parcellaires. 

Cette liste non exhaustive prouve que la russophobie reste un fond de commerce toujours autant utilisé mais une fois encore, les simples faits donnent tort à ces informations. Les mêmes qui accusent trop souvent les médias russes de servir de propagande.